Chaque année, le mois d’octobre est l’occasion de rappeler l’importance du dépistage du cancer du sein qui représente la première cause de décès par cancer chez la femme. Cette campagne de sensibilisation est l’occasion pour de nombreuses structures de mettre en avant leurs actions en faveur de la lutte contre cette maladie qui peut être guérie dans 90% des cas lorsqu’elle détectée suffisamment tôt.
Fondée en 2011, RoseUp s’est donnée pour mission d’informer, de soutenir les malades ainsi que leurs proches et de défendre leurs droits. « Octobre Rose est l’occasion pour nous d’accroître notre notoriété et de mettre un coup de projecteur sur les activités sur lesquelles nous travaillons tout au long de l’année, nous explique Isabelle Huet, la directrice générale de cette association qui regroupe 2315 adhérentes. C’est un mois durant lequel nous faisons beaucoup de communication notamment auprès du grand public et dans les médias. Beaucoup de marques BtoC viennent aussi nous solliciter pour monter des opérations de produits partage et d’arrondi en caisse. Octobre Rose nous permet ainsi de collecter près de 20% de notre budget annuel. »
Le CHU de Lille ne ménage pas non plus ses efforts depuis l’an dernier et profite de la notoriété de cet événement. « Le partenariat que nous avions conclu en 2021 avec le Palais des Beaux-Arts de Lille a été reconduit cette année avec une nouvelle campagne sur les réseaux sociaux où des œuvres de la collection permanente du musée sont présentées avec des filtres et le hashtag #jemautopalpe, assure Aurélie Leclercq, la responsable du mécénat de ce campus de santé qui soigne près de 1,4 million de patients par an. Pour cette édition, nous avons voulu aller plus loin en proposant aux commerçants de la ville de devenir les égéries de notre campagne. Une quarantaine d’entre eux ont accepté de se faire prendre en photo pour soutenir nos actions sur le web. D’autres ont placé près de leurs caisses un écriteau sur lequel figure un QR Code qui permet de verser un don. Certains ont été encore plus loin en créant un produit spécialement pour notre opération. Les bénéfices tirés des ventes de ces articles qui comprennent notamment une infusion, une pâtisserie et un sac à main sont reversés au CHU. L’artiste Annette Messager, qui a eu un cancer du sein en 2019, nous a, elle, donné les droits d’un de ses dessins afin que nous puissions créer un foulard en édition limitée, fabriqué dans la région. »
La grande inconnue autour d’Octobre Rose cette année concerne l’impact que l’inflation et les incertitudes politiques pourraient avoir sur les dons versés. « La moitié des foulards proposés a déjà été vendue bien avant le 15 octobre, rassure Aurélie Leclercq. Nous espérons que notre collecte totale sera plus importante que les 25.000 euros levés l’an dernier. » Isabelle Huet affiche, elle un optimisme plus mesuré. « Nous ne constatons pas de gros retards de collecte mais plusieurs entreprises avec lesquelles nous avions développé des partenariats ont mis la clé sous la porte et cela a eu un impact sur certaines de nos opérations, déplore la directrice générale de RoseUp. On sent que le contexte économique devient de plus en plus tendu ». Un autre élément complique le quotidien des associations. « Presque toutes les sociétés demandent en échange de leur soutien qu’on organise avec elles des campagnes de mobilisation de leurs employés, constate Isabelle Huet. Cela nous demande une bonne dose d’imagination. Nous proposons notamment des opérations internes de collecte ou des challenges sportifs connectés. Ces programmes sont très chronophages mais sans eux, nous ne récolterions aucun fond. » Le succès d’Octobre Rose en 2022 serait de bon augure pour Giving Tuesday qui se tiendra le 29 novembre prochain. A suivre...