L'histoire

Fundraiser... Un des métiers prétendant au titre de "plus vieux du monde" tant le don fait partie du propre de l'homme, tant la philanthropie se confond avec l’histoire religieuse, culturelle, politique, économique ou sociale. Pour ce qui est de la version "moderne" de ce métier, moins besoin de sortir le Carbone 14 pour dater l'émergence des pratiques. Son histoire remonte à la fin des années 70, quand une poignée de pionniers importent des Etats-Unis l'idée d'appliquer les méthodes de la vente par correspondance... à la générosité !
'Fundraiser d'où viens tu ?'
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La Genèse…

Au fil du 20ème siècle, les organisations caritatives portées par des institutions religieuses, développent progressivement leurs méthodes pour lever des fonds : quêtes, événements de charité, récupération d'objets, appels à souscription... Mais l'ascension du courant philanthrope est coupée dans son élan par deux guerres mondiales et l'avènement de l'Etat Providence qui entend prendre en charge l'intérêt général. La Fondation de France voit le jour en 1969 marquant la renaissance du mouvement philanthropique.

 

Années 80, émergence d’un métier

Une poignée d’avant-gardistes importe des Etats-Unis un savoir-faire à la fois nouveau et vieux comme le monde : le marketing direct (MD), appliqué à la collecte de dons. Une révélation... Le fundraising sort aussi peu à peu de l'ombre, poussé par les médias. 1986 : les Restos du Cœur lancent leur chanson sur les ondes, avec déjà l'idée de faire des concerts. La même année, Médecins Sans Frontières est à l'origine la première grande campagne de pub associative évoquant "deux milliards d'hommes dans sa salle d'attente". 1987 : l'AFM importe le Téléthon en France... La professionnalisation est en marche.  

 

Années 90, le charity business se structure

Porté par les résultats financiers spectaculaires du marketing direct, encouragé par les échos médiatiques des crises internationales (Ethiopie, Arménie, Orphelins de Roumanie...), le fundraising se met à occuper une place de plus en plus stratégique dans les ONG. Mais cette première génération de fundraisers est aussi confrontée à un regard critique. L'avènement - et les excès parfois - du charity business font grincer quelques dents. En 1996, Jacques Crozemarie est mis en examen dans l’affaire de l’ARC. Les donateurs deviennent plus méfiants, et le concept de "sur-sollicitation" commence à être sur toutes les lèvres.

 

Années 2000, extension du domaine de la collecte     

Au fil de la décennie, les associations testent de nouveaux leviers de collecte (mécénat, legs, prélèvement automatique, street-fundraising, web...). L'extension du domaine de la collecte est aussi encouragée par le contexte juridique et fiscal, la baisse progressive des subventions publiques et la manifestation croissante de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Mais la véritable révolution, c'est l'arrivée de nouveaux secteurs collecteurs sur le marché : enseignement supérieur, recherche…

 

Et aujourd’hui ?

Dans le contexte de crise que nous connaissons désormais, jamais les besoins n'ont été aussi grands. La menace plane sur la pérennité des déductions fiscales qui ont fait de la France l'un des pays les plus avantageux au monde pour le don. Mais si le contexte regorge d'incertitudes inédites, il offre aussi des chances nouvelles. Du côté des grands donateurs, la générosité n'a jamais été autant mise en avant, tirée au plus haut niveau par les "nouveaux philanthropes", entrepreneurs de solidarité à la Bill Gates. Avec le web et les pages de collecte personnelles, le don a commencé à sortir de la sphère privée pour entrer dans une nouvelle dimension "sociale". La prise en charge de l'intérêt général par la société civile n'a jamais été aussi légitime.

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