Association ou entreprise ? Un choix cornélien. Quel est, selon vous, le point commun entre l’école du numérique de Simplon, OpenAI et Stagiaires sans Frontières ? Ces trois associations sont toutes devenues des sociétés commerciales. Les raisons qui les ont poussées à changer de statut sont diverses et variées. Si certaines cherchent à lever des fonds, d’autres souhaitent verser des dividendes aux investisseurs qui les ont soutenus.
La professionnalisation du monde associatif ne cesse, depuis plusieurs années, de flouter les frontières entre les associations et les entreprises. Les structures axées autour de l’intérêt général sont de plus en plus managérialisées et gestionnarisées alors que les sociétés se fixent régulièrement de nouveaux objectifs environnementaux et sociétaux toujours plus ambitieux à atteindre.
Cette fusion de deux mondes, longtemps séparés par un large fossé, n’est pas forcément simple à gérer. « Ce qui nous interroge c’est le flou qui existe entre ce qu’est une entreprise et ce qu’est une association, s’inquiétait sur le site de Carenews, Marianne Langlet, une chargée de mission au Collectif des associations citoyennes. Et cela va également dans l’autre sens. C’est-à-dire que nous observons plein de structures qui ont le statut associatif, mais qui ne se présentent pas comme telles, car c’est plus vendeur d'être une « startup sociale ». C’est ce mélange des genres qui nous pose problème. » La question de la poule et de l’œuf reste une énigme...
Bloomberg pourrait suivre les traces de Patagonia. Michael Bloomberg envisagerait de céder sa société Bloomberg LP, d'une valeur de 12 milliards de dollars, à Bloomberg Philanthropies afin de soutenir ses actions caritatives.
L’ancien maire de New York, dont la fortune est estimée à environ 95 milliards de dollars selon le magazine Forbes, a déjà donné plus de 14 milliards de dollars à des structures d’intérêt général au cours de son existence. Il a notamment versé de nombreux dons à des groupes artistiques et culturels, à des causes environnementales, à des programmes de santé publique et à des initiatives visant à améliorer les administrations municipales dans le monde entier. Ce baron des médias a aussi donné des sommes importantes en faveur de l’éducation. L'université Johns Hopkins, son alma mater, a reçu une enveloppe de 1,8... milliard de dollars de sa part. Lors des 20 dernières années, le milliardaire républicain a figuré 18 fois dans le top 10 des 50 plus importants philanthropes établi, par The Chronicle of Philanthropy.
Ni Michael Bloomberg ni les représentants de son entreprise ou de Bloomberg Philanthropies n'ont voulu commenter la nouvelle concernant le changement de statut du groupe, révélée par le Financial Times, si ce n'est pour confirmer son exactitude, de sorte que pour l'instant on ne sait pas vraiment comment Bloomberg envisage de structurer le transfert de sa société pour soutenir son action caritative.
Cette décision fait suite à celle du fondateur de Patagonia, Yvon Chouinard, qui a transféré l'an dernier l'ensemble de ses parts dans la marque de vêtements de plein air, dont le chiffre d'affaires s'élevait alors à 3 milliards de dollars, à deux entités, Patagonia Purpose Trust et Holdfast Collective, une organisation axée sur les causes environnementales. En 2021, le patron du fabricant de produits électriques Tripp Lite, Barre Seid avait, lui aussi, versé toutes ses parts à Marble Freedom Trust, une structure dirigée par l'activiste conservateur Leonard Leo. A qui le tour ?
La réforme des retraites ? Un coup dur pour les associations. Le recul de l’âge légal de 62 à 64 ans représente un risque majeur pour le monde associatif et ce pour trois raisons.
Occupés plus longtemps par leur activité professionnelle, les travailleurs vont avoir moins de temps et d’énergie à consacrer aux structures d’intérêt général. La pandémie a, par ailleurs, déjà fortement affaibli les associations qui n’ont pas retrouvé tous les bénévoles qui les soutenaient avant la crise sanitaire. De nombreux seniors manquent notamment à l’appel. Les modalités d'engagement ne cessent également d’évoluer et donnent naissance à des disparités générationnelles. L'émergence du bénévolat direct, qui s'exerce parfois en dehors du cadre associatif correspond davantage aux attentes des plus jeunes qui privilégient une implication ponctuelle et ciblée alors que leurs aînés préfèrent s’engager tout au long de l'année. Travailler plus mais aider moins longtemps ? Cette question mérite d’être posée.
On commence enfin à en savoir plus sur les dons par SMS. France générosités et l’af2m ont analysé, pour la première fois, les montants et la périodicité des dons effectués par SMS l’an dernier.
Entre 2018 et 2022, le volume de dons envoyé par SMS a été multiplié par sept pour atteindre un total de 9,6 millions d’euros. Pas moins de 80 associations ont eu recours à ce canal qui est à la fois simple d’utilisation et sécurisant car les dons sont éligibles à la même déduction fiscale que les autres formes de dons.
L’an dernier, 3,9 millions d’euros ont été collectés par SMS. Ce chiffre élevé a été porté par la générosité en faveur de l’Ukraine. Le mois de mars 2022 représente à lui seul 48% du montant des dons annuels, avec 1,9 million d’euros collectés. Le don moyen pas SMS est de 5,95 euros.
L’étude montre également que les dons augmentent avec les crises. Le pic de 3,3 millions d’euros versé en 2020 est lié à la pandémie. Le recul du Covid-19 a eu un impact direct sur les paiements par SMS qui ont atteint à peine 1,2 million d’euros en 2021.
Comme pour l’ensemble des canaux de collecte, la plupart des dons par smartphone ont lieu lors des trois premiers et des quatre derniers mois de l’année. 56% du montant total collecté l’an dernier l’a été entre janvier et mars et 31% des sommes ont été versées entre octobre et décembre. Certaines traditions perdurent...
Les PME généreuses sont plus résistantes que les autres. Une équipe de la Rennes School of Business a étudié les comportements de 100 PME basées dans 21 pays durant la pandémie. Les chercheurs ont découvert, avec surprise, que beaucoup d’entreprises avait joué la carte de la solidarité avec leur entourage, quitte à élargir le périmètre de leur responsabilité. Les sociétés les plus charitables sont aussi celles qui ont le mieux franchi la tempête sanitaire. Certaines ont même enregistré de spectaculaires redémarrages de leurs activités après la fin des confinements. Si vous souhaitez en savoir plus et que la lecture d’un document en anglais ne vous répugne pas, cliquez sur ce lien.
Les jeunes belges vont mettre à la main à la poche cette année. Nos voisins wallons et flamands âgés de 18 à 34 ans sont les plus susceptibles de faire davantage de dons en 2023 par rapport aux autres catégories d'âge, selon le 7ème Baromètre de la Philanthropie de la Fondation Roi Baudouin. Si près de 8 Belges sur 10 pensent que la générosité est importante dans notre société, à peine 56% d’entre eux ont fait un don l’an dernier. Ce chiffre en baisse de 7% est lié à la hausse de l’inflation qui a affecté les revenus des ménages.