Notre bonne vieille planète mérite bien d’être gâtée comme il se doit. Captain Cause, la plateforme co-créée par le cofondateur de BlaBlaCar Frédéric Mazzella qui vous permet d'offrir des dons pré-financés à vos clients et collaborateurs, vient de lancer l’opération #CadeauPourLaTerre. Cette mobilisation vise à encourager les entreprises à financer des projets associatifs qui font bouger les lignes.
Cette cagnotte suit un modèle tout simple. La société, ses clients et ses collaborateurs choisissent les projets qu’ils souhaitent soutenir et les montants qu’ils veulent rassembler. L’employeur peut offrir à ses clients et/ou à ses salariés la possibilité de soutenir, avec cet argent pré-alloué, leur asso coup de cœur (biodiversité, climat, zéro-déchet, sensibilisation…). Le 22 avril, la Terre reçoit son cadeau et les volontaires découvrent ensemble les projets soutenus et les montants alloués, au prorata des choix des collaborateurs, clients ou partenaires. Une dizaine d’entreprises, dont Respire, Vinci Facilities, Wisecom et D&Consultants, ont déjà rejoint le mouvement. A qui le tour?
Près de 4 millions pour Sidaction… L’association a clôturé, le 26 mars, son week-end de trois jours de collecte et de sensibilisation. La générosité des Français a été au rendez-vous malgré la hausse des prix. 3,91 millions d’euros ont été collectés contre 4,01 millions l’an passé. « 40 ans après la découverte du VIH, le public reste fidèlement engagé à nos côtés pour donner les moyens nécessaires à la lutte contre le sida, se félicite Florence Thune, la directrice générale de Sidaction qui sait que « l’inflation pèse sur la situation économique des Français qui doivent faire beaucoup de sacrifices ». L’argent récolté sera reversé à des programmes de recherche et associations qui luttent contre le sida. 38,4 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2021 et 650.000 en meurent chaque année dans le monde, selon ONUSIDA. Selon les experts, près de six millions de personnes ne sauraient pas qu'elles sont contaminées.
Les Restos du Coeur font encore plus fort. Le Crédit Mutuel Alliance Fédérale vient verser 5 millions d’euros aux Restos du Cœur afin de lutter contre la précarisation de la population qui ne cesse de progresser en raison notamment de la flambée des prix. De cette épaisse enveloppe, trois millions d’euros serviront à « faire face à l’urgence liée à la conjoncture économique et (à) permettre aux Restos de poursuivre leur soutien auprès des plus démunis sans renoncer à la transition engagée vers une aide alimentaire durable ». Les deux millions restants seront dépensés en faveur de l’aide à la petite enfance. « Avec le dividende sociétal, nous mettons notre performance financière au service de l’utilité collective », se réjouit son président Nicolas Théry. Les Restos du Coeur, qui ont accueilli en 2022 22% de personnes en plus que l’année précédente, n’iront pas s’en plaindre.
Les plus riches préfèrent la politique au caritatif. Depuis le remplacement de l’ISF par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui a maintenu l’avantage fiscal mais a réduit le nombre de contribuables assujettis, les dons caritatifs des plus riches ont diminué, selon une étude de l’Institut des Politiques Publiques. La substitution des dons politiques aux dons caritatifs s’est faite majoritairement au profit des partis politiques de droite. Les Républicains ont ainsi enregistré une hausse de 2,5% des donations entre 2016 et la période 2017-2020 alors que le Parti socialiste a vu ces recettes… reculer de 1% durant la même période. La baisse des dons caritatifs est particulièrement forte pour les organisations à but non-lucratif ayant un rôle politique. Les plus touchées sont les think tanks marqués politiquement comme la Fondation Jean Jaurès (à gauche) ou la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (à droite). La générosité, parfois, a ses raisons que la raison ignore…
Des données à garder en mémoire. L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) vient de publier une étude sur « les chiffres clés de la vie associative 2023 ». Ce recueil d’indicateurs plus ou moins récents est particulièrement instructif. La France comptait en 2018 1,3 million d’associations actives dont 170 000 associations employeuses, pour un budget global s’élevant à 125 milliards d’euros. Si le quart de ces structures sont actives dans le domaine sportif, 20% sont liées aux mondes de la culture, des spectacles et des activités artistiques et presque autant (19%) oeuvrent dans les secteurs des loisirs, du divertissement et de la vie sociale. En 2021, le secteur associatif rassemble 1,8 million de salariés, soit près d’un salarié du secteur privé sur dix (9,2 %). Si 71 % des employés des associations sont des femmes, deux présidents sur trois sont des… hommes. La parité a encore du chemin à faire.
En 2021, un quart des Français se déclarait bénévole associatif, soit environ 15 millions de personnes et 4,8 millions de foyers fiscaux avaient déclaré au moins un don lors de leur déclaration annuelle de revenus. Les retraités représentent un tiers des donateurs alors qu’ils représentent 29 % des 16 ans ou plus. 56% des foyers dont le revenu mensuel net dépasse 3000 euros ont versé de l’argent à une association et quatre donateurs sur dix donnent plusieurs fois par an. Certains chiffres en disent plus qu’un long discours.