Où se joue(ra) la générosité des années 2020 ? Peut-être d'abord littéralement sur le terrain du jeu. Lancée depuis quelques années, et certainement encouragée par les confinements, la tendance est bien installée et chaque semaine révèle de nouvelles initiatives de gamers au profit de causes diverses. Plus loin que les opérations événementielles de type Zevent, les partenariats commencent à se nouer dans la durée, tels ceux passés entre la Fondation 30 millions d'amis et six gamers pour une opération au long cours "Justiciers du Cœur" qui a pour but de sensibiliser à la condition animale avec notamment la promotion d'une charte incitant à lutter contre la maltraitance animale dans les jeux vidéos... au profit de la lutte contre la cruauté dans "la vraie vie". Une campagne, réalisée par l'agence Hopening, dont le lancement ce mercredi a rassemblé une audience de 400.000 personnes en ligne selon le site dédié à l'opération !
Signe fort des temps que cette montée des gamers, et le développement plus global des logiques de gamification dans les opérations de mobilisation (voir notre article plus bas sur le déploiement du phénomène dans les programmes d'engagement des salariés)... Signe d'une générosité qui se généralise et s'intègre au quotidien. Qui se (re)noue dans de nouvelles proximités, géographiques, par centres d'intérêt, par coup de cœur ou coup de foudre, pour un instant ou pour longtemps. Signe d'un engagement qui se décomplexe, se désacralise. Qui peut sembler se déliter dans sa généralisation, mais ne perd pas nécessairement au passage sa puissance militante. Qu'il s'agisse – puisque c'est notre menu de la semaine - de la massification des engagements des entreprises, de la montée des collectes locales, des causes qui se relaient sous la bannière de la crise Covid... - c'est une nouvelle collection de visages qui se dessinent. Des visages encore inconnus pour beaucoup et qui déstabilisent parfois. Aux fundraisers de savoir, en petits princes, de savoir les apprivoiser.
