On peut avoir 813 ans et suivre les tendances du moment... L’université de Cambridge ne veut plus être financée par les entreprises liées aux énergies fossiles. Sous la pression de plusieurs de ses enseignants, cet établissement prestigieux va réunir cet automne un de ses comités de direction pour décider si ses chercheurs pourront continuer à recevoir des financements des majors pétrolières et gazières. Cette décision n’est pas anodine. Entre 2017 et 2021, ces 21 collèges qui abritent près des 25.000 étudiants auraient reçu près de 14 millions de livres (16 M€) des géants de l’or noir et du gaz, selon une étude du quotidien anglais The Guardian. Sans attendre la décision de ses « sages », Cambridge a déjà annoncé qu’elle allait débaptiser le BP Institute. Cet institut de recherche avait été financé à hauteur de 26 millions d’euros par la major britannique en 2000. L’écrivain Nestor Roqueplan avait raison : l’ingratitude est l’indépendance du cœur.
Karim Benzema, Luka Modric, David Alaba et Aurélien Tchouaméni ne devraient pas aller à Moscou de sitôt... Leur club, le Real Madrid, a versé, par le biais de sa fondation, plus d’un million d’euros à l’association « Tous avec l’Ukraine ». Ces fonds, qui ont servi à acheter de la nourriture, des médicaments, des couvertures et d’autres produits de première nécessité, représentent 1,2% de l'action totale de la Croix-Rouge, 25% de celle de CESAL, 30% du budget de Misiones Salesianas et 88% des dépenses d’« Epicentre pour enfants ». A titre de comparaison, le PSG a versé au mois de mars... 50.000 euros pour venir en aide aux enfants ukrainiens. Sans commentaire...
En France, tout est fait pour encourager la philanthropie... Le tout dernier « Global Philanthropy Environnement Index » établi par la « School of Philanthropy » de l’Université de l’Indiana nous met à l’honneur. Cet indicateur, qui évalue « l’environnement philanthropique » de 91 pays, attribue une note sur 5 en se basant sur six critères (facilité de fonctionnement des organisations philanthropiques, avantages fiscaux, flux transfrontaliers, environnement politique, environnement économique et environnement socio-culturel). Notre pays se situe à une honorable 10ème place de ce classement avec un score de 4,64, assez loin toutefois du quintet de tête qui comprend le Liechtenstein (4,91), la Norvège (4,83), la Suisse (4,83), l’Allemagne (4,78) et les Etats-Unis (4,76). Les deux pays qui figurent au bas de ce palmarès sont l’Iran (1,88) et le Venezuela (1,89), juste devant la Biélorussie (2,19), l’Egypte (2,35) et le Soudan (2,49). Pour en savoir plus, cliquez ICI.
... mais les donateurs continuent de faire défaut. Certains chiffres en disent plus que de longs discours. La France se situe en... 100ème position (oui, vous avez bien lu...) dans le classement des pays les plus généreux au monde, établi par la Charities Aid Foundation et l’institut Gallup. Ce rapport annuel, qui analyse les populations de 119 pays selon trois aspects de la générosité (dons en argent, dons en temps et propension à aider des inconnus), ne nous épargne pas. Si les Français ne rechignent pas à accorder une partie de leur temps libre pour aider leurs prochains (32ème place), ils sont plus réticents à mettre la main à la poche pour soutenir une bonne cause (70ème) et rares sont ceux qui acceptent d’assister une personne qu’ils ne connaissent pas (116ème). Les pays en tête du World Giving Index 2022 sont l’Indonésie, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, la Sierra Leone et la Zambie juste devant le Kenya, l’Australie, la Birmanie, le Canada et... l’Ukraine. Les cinq pays en queue de peloton sont la Lettonie, le Laos, le Liban, l’Afghanistan et le Cambodge.
Comment réussir son GivingTuesday cette année ? Envolée des cours des matières premières, hausse des prix, explosion de la pauvreté... Les associations vont faire face à de sérieux défis pour récolter cette année des dons lors du GivingTuesday qui se tiendra le 29 novembre 2022. Mais lorsque l’argent se fait rare, les structures d’intérêt général peuvent encourager les volontaires à faire d’autres formes de don. Les dons en nature, le bénévolat et le don de sa parole sont des manières très efficaces d’aider les plus démunis. Signer des pétitions dans la rue ou en ligne, suivre et partager des contenus sur les médias sociaux ou publier un like ou un post sur le lien d’un sponsor qui verse en contrepartie une contribution à une ONG sont d’autres formes de générosité qui ne coûtent pas un centime. Même lorsque les temps sont durs, faire preuve d’altruisme est possible...
Une mine à explorer sans attendre. Depuis le début de l’année, 520.000 personnes ont démissionné en France chaque... trimestre, dont 470.000 salariés en CDI. Ces chiffres ont atteint un « niveau historiquement haut », constate la Direction statistique du ministère du Travail (Dares). Ce mouvement fait écho aux 47 millions d’employés qui ont quitté leur boulot l’an dernier aux Etats-Unis durant la vague du « Big Quit ». Si de nombreux démissionnaires souhaitent changer de carrière pour redonner du sens à leur travail, rares sont ceux qui semblent vouloir rejoindre le secteur de l’ESS. Les ONG reçoivent, depuis un an, de moins en moins de candidatures lorsqu’elles publient une offre d’emploi. Les jeunes préfèrent aujourd’hui trouver un job alimentaire plutôt bien payé quitte à faire du bénévolat durant leur temps libre. Un mal pour un bien ?
Des petits fours solidaires à Matignon. Biscornu a décroché un contrat pour devenir le traiteur officiel des services de la Première Ministre pour les trois prochaines années. Cette société fondée en 2020, qui embauche en priorité des jeunes porteurs de handicap, propose un service de traiteur à domicile ainsi qu’une gamme de produits de qualité conditionnés en bocaux et élaborés avec des fruits et des légumes invendus « moches ». Son fondateur, qui est le père d’un enfant porteur de troubles autistiques sévères, a déjà organisé de nombreux cocktails chez Orange, Le Monde, Natixis, Hermès et Chanel. Les ors de la République n’avaient pas encore fait appel à ses services. C’est désormais chose faite...