Philanthropes, à vous ! Les 141 membres du réseau France Générosités organisent, du 5 au 18 février, la « Campagne Super Pouvoir Du Don 2024 ». Dans cette campagne, le syndicat professionnel des associations et fondations nous rappelle que nos organisations possèdent toutes en elles un pouvoir, visible ou caché et qui attend souvent d’être éveillé ou réveillé : la générosité. Cette campagne souhaite « (ré)enchanter la générosité », « illuminer l’acte de donner » et stimuler « l’envie de donner en créant un mouvement irrépressible, jubilatoire et contagieux ». Rien que cela…
Les montants donnent le tournis. Les actifs détenus par les fondations ont atteint 1,5... trillion de dollars l’an dernier, soit 1,5 milliard de milliards de dollars, selon le tout dernier rapport de Foundation Mark. Ce chiffre a explosé de 0,2 trillion de dollars en un an.
En 2023, les fondations ont donné 97,5 milliards de dollars à des bonnes causes, soit 5,5% de plus que l’année précédente. Cette hausse peut paraître modeste mais elle représente un bond impressionnant comparé aux 67 milliards distribués en 2020 et aux versements constamment inférieurs aux 60 milliards affichés auparavant (source : philanthropy). Un tel nombre de zéros ferait tourner la tête de n’importe quel fundraiser...
Plus on est de fous… La fin de la pandémie a renforcé notre envie de nous retrouver et de participer à des rassemblements de masse. Les manifestations sportives ouvertes à tous affichent complet depuis plusieurs mois. Le groupe britannique Enthuse, spécialisé dans la collecte de fonds sur internet et lors d’événements, vient de publier un rapport qui montre à quel point ces rassemblements devraient être utilisés par les fundraisers pour développer des campagnes de collecte.
Le dernier marathon de Londres a permis de lever l’an dernier 52 millions de livres sterlings (61 millions d’euros) pour des bonnes causes. En 2023, près d’un quart des britanniques (24%) ont versé un don durant un rassemblement de masse. Près d’un cinquième des 2500 personnes interrogées dans cette étude ont déjà prévu de répéter un tel geste en 2024 et 42% pensent le faire d’ici la fin de l’année. 90% des futurs participants à un tel événement comptent créer une page sur le web pour encourager leurs amis et supporters à soutenir une association.
Les amateurs de course à pied sont ceux qui cherchent le plus à aider les ONG. 87% des concurrents au semi-marathon prévoient de récolter des fonds, devant les marathoniens (83%) et ceux qui ne courent pas plus de 10 kms (60%). Le running est le sport de masse le plus populaire (55% des répondants), loin devant la marche (46%), le cyclisme (21%) et la natation (18%). Beaucoup de sportifs rechignent toutefois encore à demander de l’argent à leurs proches pour aider une association ou une fondation. Ne devrait-on pas leur dire : plus on est de fous, plus on donne…
Avez-vous rédigé votre testament ? Si 1 Français sur 2 dit savoir comment réaliser un testament, à peine 17% ont écrit le leur et seulement 4% ont prévu de faire un legs à une bonne cause. Le premier baromètre « Les Français, le testament et le legs » réalisé par OpinionWay pour Testament Solidaire montre à quel point les préjugés et le manque d’informations restent des freins à la générosité envers les associations lors de la succession. La campagne collective Testament Solidaire, soutenue par 17 associations et organismes, vise à dépasser ces obstacles.
Un de ses principaux objectifs est de faire comprendre aux possibles donateurs qu’ils peuvent aider une structure d’intérêt général sans pour autant sacrifier leur descendance. Le legs, ce n’est pas tout ou rien comme le pensent encore trop de Français. Un tiers des sondés juge, par ailleurs, que cette forme de transmission est réservée aux plus aisés et 12% trouvent cette pratique inutile.
Aujourd’hui, le moteur principal du legs est lié à la familiarité des philanthropes avec l’association qu’ils souhaitent soutenir. Les causes qui collectent le plus de dons sont la santé et la recherche médicale (29% des choix), suivies par la protection de l'enfance et l'éducation (16%), la protection des animaux (15%) et la solidarité envers les plus démunis en France (11%). Beaucoup restent toutefois à faire pour faire disparaître les préjugés qui empêchent encore 96% de nos compatriotes à faire un legs à une bonne cause. Cette première campagne d’informations est un pas qui va dans le bon sens.
L’IA peut transformer le monde de la philanthropie, si on l’utilise à bon escient. Cette théorie est celle du président de la Fondation McGovern. Dans un entretien accordé à The Chronicle of Philanthropy, Vilas Dhard explique comment l’intelligence artificielle va affecter le monde de la philanthropie et l’efficacité des organisations. Financée à hauteur de 1,2 milliard de dollars par Patrick J. McGovern, le fondateur de Computerworld, Macworld et PCWorld, cette fondation a déjà donné 66 millions de dollars à des structures qui utilisent l’IA pour créer des outils utiles pour le bien commun. Pour cet informaticien et avocat de formation, « l’IA va avoir un impact sur la philanthropie dans son ensemble ». « Il est temps que nos institutions se préparent aux changements que l’IA va provoquer dans le monde », prévient cet expert. Vous voilà prévenus...
Le mécénat d’entreprise poursuit sa progression. Les dons déclarés à l’administration fiscale par les entreprises ont plus que doublé entre 2011 et 2021 pour atteindre 2,6 milliards d’euros alors que ceux des personnes privées ont augmenté de « seulement » 50%, à 3,3 milliards d’euros. Ces chiffres sont les principaux enseignements de cette étude de la direction générale des finances publiques (DGFIP) qui répertorie pour la première fois les dons déclarés par les contribuables sur une décennie.
Si le nombre de donateurs particuliers est resté stable entre 5 et 6 millions de foyers fiscaux, celui des entreprises mécènes a triplé pour atteindre près de 110.000 sociétés en 2021. Du côté des particuliers, les plus âgés ou les plus aisés accordent plus souvent des dons que les plus jeunes et pour un montant moyen plus élevé. Du côté des entreprises, la fréquence et le montant des dons augmente avec la taille de celles-ci. Les grands groupes représentent, à eux seuls, la moitié des sommes déclarées. Un tiers de l’argent versé par les sociétés transite par leurs fondations. Toutefois, ce sont les montants des dons des TPE qui ont le plus progressé depuis 2015. Alors au lieu de faire systématiquement la cour aux géants du CAC40, n’hésitez pas non plus à faire appel à la générosité des PME près de chez vous.