Pour une meilleure reconnaissance du bénévolat. Un rapport du Secours Catholique (le rapport en lien) écrit avec l’association AequitaZ appelle à mieux reconnaître le rôle social des « inactifs » comme les bénévoles ou les aidants. Fruit de deux ans de recherche, cette étude montre l’importance de ces « hors emplois » qui donnent gratuitement chaque année 40 milliards d’heures de leur temps, soit l’équivalent de 680.000 temps plein. « Ces gens ressentent une injustice à être souvent considérés, dans le discours public, comme des assistés, des profiteurs et des fainéants, expliquait au Monde Jean Merckaert, le directeur action plaidoyer France Europe au Secours catholique. Tandis que, de notre côté, nous voyons des personnes très actives, voire débordées, dont les activités sont utiles, pour elles comme pour la société. » Le rapport demande un élargissement de la protection sociale de ces individus dits « inactifs », qui contribuent à la société autrement que par l’emploi. Cette requête devrait trouver un large écho auprès du grand public.
Une toute nouvelle enquête de l'institut Ipsos et du Crédit Mutuel Alliance Fédérale montre en effet que 73% des Français jugent l’engagement associatif insuffisamment considéré comme une expérience à part entière dans le monde professionnel. Les sondés estiment, en outre, que les associations sont « trop peu considérées par les pouvoirs publics (69 %) et qu’elles devraient être davantage intégrées dans leurs décisions (71 %) ». A bon entendeur...
Le Brexit touche aussi notre secteur. Depuis le vote de loi de finances du Printemps 2023, les organismes caritatifs qui souhaitent bénéficier du statut fiscal de Charities au Royaume-Uni doivent remplir de nouveaux critères de territorialité. L’objectif annoncé par le gouvernement est de garantir que l’argent des contribuables de sa Majesté soutienne uniquement les actions des associations établies outre-Manche.
Cette mesure entraîne des conséquences majeures pour les organisations situées dans l’Union européenne (UE) et l’Espace économique européen (EEE) ainsi que pour leurs donateurs résidant en Angleterre, au Pays de Galles, en Ecosse et en Irlande du Nord. Un legs réalisé par un testateur britannique au profit d’un organisme caritatif basé sur le Vieux continent n’ouvrira désormais plus droit à l’exonération de l’impôt sur les successions au Royaume-Uni. Les dons versés à une structure enregistrée dans l’UE et l’EEE ne bénéficieront, également, d’aucun allégement fiscal outre-Manche. Londres estime qu’environ 2000 individus profitaient de cette exonération, si l’on en croît le texte officiel publié par le gouvernement. Le régime transitoire prévu pour la vingtaine d’associations européennes qui avaient obtenu le statut de Charity prendra fin, quant à lui, le 1er avril prochain.
Les dons en crypto ? Une bonne idée. Rapides, économiques et traçables, les paiements transfrontaliers en cryptomonnaie versés à une association ou à une fondation sont promis à un bel avenir. D’après une enquête d’opinion menée par Binance Charity auprès de 1100 personnes, 32% des sondés ont affirmé que ces monnaies virtuelles représentaient leur méthode de don favorite. L’Unicef est devenue en 2019 la première organisation des Nations Unies à dédier un service aux actifs numériques. Son CryptoFund lui permet de recevoir, de conserver et d’utiliser des actifs numériques.
La blockchain est également utile pour accepter des aides de personnes qui ne disposent pas de comptes bancaires et pour rajeunir les cibles de ses donateurs. Une récente étude de l’agence Heaven reprise par la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD) révélait qu’un tiers des 18-25 ans en France possèdent déjà des cryptomonnaies alors que cette proportion atteint tout juste 8% dans l’ensemble du pays. Alors pourquoi hésiter plus longtemps ?
L’ABC de la désintermédiation. Crowdfunding, micro-prêts, dons directs aux personnes dans le besoin... De plus en plus de méthodes permettent aux philanthropes d’aider leurs prochains sans passer par une association ou une fondation. Le think tank britannique Rogare a eu l’heureuse idée de créer une typologie qui détaille toutes les techniques de désintermédiation dans le secteur du fundraising. Pour en savoir plus.
L’effet boule de neige de l’inflation s’accélère. Baisse de la collecte en euros constants, érosion des petits dons, diminution du nombre de causes soutenues... L’inflation, qui a atteint 5,2% en 2022, a d’importantes conséquences pour les associations et les fondations qui font appel à la générosité du public, nous rappelle dans son article Le Nouvel Economiste. Plus d'infos ici.
Le nombre de donateurs qui versent moins de 100 euros par an à une structure d’intérêt général a chuté de 5% en un an et les Français ne prévoient de soutenir que 2,1 causes en 2021 contre 2,4 en 2022 et 2,7 en 2021, selon le baromètre réalisé par Ipsos pour les Apprentis d’Auteuil (le baromètre en lien). La baisse des nouveaux donateurs ne cesse, quant à elle, de s’accentuer avec un recul de 11,2% entre 2012 et 2022.
Pour garder la tête hors de l’eau, les organisations doivent réduire leurs coûts et sensibiliser le grand public sur l’impact de leurs dons.