#20h05, je donne : naissance d’un mouvement ?
3 avril 2020
Digital et collectif. Deux maîtres mots en cette période de crise et de confinement. Incarnant les deux, la plateforme don-coronavirus.org vient de voir le jour avec pour mot d’ordre #20h05JeDonne. Lancée à l’initiative de HelloAsso, elle rassemble dans un même élan la « concurrence » – Ulule, KissKissBankBank et Givexpert – pour créer un portail d’accès aux collectes d’urgences qui a vocation à s’enrichir de nouveaux partenaires. Plus de 150 collectes en ligne y sont référencées à ce stade, réparties en trois secteurs : soutien aux personnels soignants, associations intervenant auprès de public fragiles et « vie quotidienne et sociale »… parce qu’au-delà de l’urgence, c’est le lien social dans la durée qui se joue. Retour sur l’initiative avec Thomas Guillochon, directeur du Développement, et Charlie Tronche, directeur de la Communication et des partenariats de HelloAsso.
Comment cette initiative a-t-elle vu le jour ?
Thomas Guillochon. Avant même le confinement, dès que le gouvernement a annoncé l’arrêt des rassemblements, de nombreuses associations, notamment culturelles et sportives, sont entrées en crise car leurs revenus dépendent de leurs événements. Alors qu’il y a quelques semaines, on nous disait « on passera au numérique quand on aura le temps », nous avons commencé à voir des dizaines de pages fleurir. Cela s’est ensuite accéléré est l’idée est venue d’offrir un espace pour les mettre en avant. Mais nous ne voulions pas d’un site spécial HelloAsso : tout cela dépasse largement la question de la plateforme.
Quel a été l’accueil des autres plateformes ?
Charlie Tronche. Tout s’est passé très vite dans le cadre d’un collectif totalement informel qui a vocation à grandir. Nous avons appelé ceux que nous connaissions, la plupart nous disaient dans l’heure qu’ils étaient partants et nous avons commencé à référencer leurs collectes. Avec ce #20h05JeDonne, l’idée est de créer un mouvement. De dire que c’est bien d’applaudir mais que c’est encore mieux d’agir et de donner avec – pour ce qui nous concerne – le souci de donner des gages de conformité des collectes et donc de référencer celles portées par des organisations identifiées : des associations, des collectifs, des collectivités locales…
Quelles sont les collectes recensées sur le site ?
Thomas Guillochon. La plateforme propose aussi bien des moyens de s’engager nationalement que très localement, par exemple pour aider le CHU de sa région. Les acteurs sont très variés, avec beaucoup de campagnes de crowdfunding, mais aussi de simples formulaires de don. La Fondation de l’Olympique Lyonnais par exemple vient de lancer son premier appel public pour aider ses partenaires locaux. Des clubs de supporters aussi ont lancé des appels pour soutenir leurs hôpitaux.
Charlie Tronche. Dans la rubrique « vie quotidienne et sociale », il a aussi beaucoup de petites structures qui craignent de devoir fermer leurs portes. Des « victimes collatérale » du confinement pour qui c’est la question de l’après qui se pose.
A quoi ressemblera cet après justement ?
Thomas Guillochon. Au-delà des collectes, on voit aussi se développer des événements numériques, marginaux jusque-là. Tous les sujets s’entrechoquent, les codes sont en train de basculer et le lien associatif est en train de se réinventer. Le Président d’une Fédération sportive disait dans un article : notre question c’est de savoir si les gens reviendront dans nos clubs. Pour ces structures, l’enjeu c’est de trouver de nouvelles manières d’animer leurs communautés. Aujourd’hui le premier visage de la crise c’est celui du malade, et donc du soignant. Mais l’impact est profond, généralisé et à long terme. Alors pour toutes les associations, qui s’occupent chacune d’un des autres visages, déjà utiles hier, encore plus demain, ce sera peut-être une opportunité de se réinventer.
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