3 Questions à… Claire Schiller-Heuze
15 décembre 2022
Claire Schiller-Heuze, directrice du marketing et du développement des ressources à l’AFM Telethon répond à trois questions.
Avec plus de 78 millions d’euros de promesses de don, les 30 heures du Téléthon 2022 se sont conclues sur un bilan très positif. Avez-vous été surprise par ces résultats ?
Plusieurs éléments expliquent ce très bon résultat. Après une édition 2020 très compliquée marquée par le confinement qui nous empêchait de faire des animations sur le terrain et une année 2021 durant laquelle nous avons traversé une nouvelle vague de Covid, 2022 marque un relatif retour à la normale. De la vente de crêpes au cours de zumba en passant par un saut en parachute dans l’eau ou à une pyramide de 3637 pots de moutarde de Dijon, près d’une commune française sur trois a organisé cette année une animation à l’occasion du Téléthon. Ces actions sur le terrain représentent, lors d’une édition normale, un tiers de notre collecte totale à égalité avec les dons spontanés sur internet ou au 3637 et nos actions de fidélisation (marketing direct, emailing…). Cette année, les organisateurs d’animations et ceux qui sont venus y participer étaient particulièrement heureux de se retrouver. On l’a senti dans tous les coins de France. Nous avons aussi eu la chance d’avoir une météo très clémente hormis dans le sud-est du pays où certaines opérations ont dû être annulées. Nous avons, par ailleurs, eu un excellent parrain cette année. Kev Adams s’est énormément engagé durant ce Téléthon et a fait preuve de beaucoup d’empathie.
Vous avez aussi annoncé de nombreuses bonnes nouvelles durant cette édition…
En effet et cela a eu, je pense, un impact sur le succès de cette édition. Un des grands classiques du fundraising est de dire qu’il est important d’associer les donateurs aux impacts de leurs dons afin de les rendre tangibles. Et cette année, nous avions plusieurs excellentes nouvelles à annoncer. Le nouveau traitement qui a récemment été mis sur le marché a déjà permis de sauver la vie de plus de 60 enfants en France et de 2300 dans le monde. Un nouveau traitement actuellement en phase de test enregistre aussi des résultats spectaculaires. Voir le petit Jules, âgé de tout juste 3 ans, entrer sur le plateau entouré de ses parents alors qu’il n’était même pas capable de respirer seul avant d’être traité est une preuve tangible de l’impact que peuvent avoir les dons que nous collectons chaque année.
Certaines structures s’inquiètent pour leur collecte de fin d’année. Votre bon résultat est-il un signe positif pour l’ensemble de notre secteur ?
C’est difficile à dire. Chaque cas est différent. L’AFM Téléthon a profité cette année, comme je vous l’ai dit, du retour des animations sur le terrain et des bonnes nouvelles que nous avons annoncé. Mais j’aurais tendance à dire que nous n’avons plus peur de rien aujourd’hui car il se passe toujours des imprévus année après année. En 2015, nous avons dû déménager en trois semaines le plateau que nous avions installé Place de la Concorde en raison des attentats à Paris. L’année suivante, nous avons été au centre d’une polémique autour de l’expérimentation animale. En 2017, le Téléthon est tombé le jour des funérailles de Johnny Hallyday et la retransmission de notre émission a été transférée sur France 5. Un an plus tard, les Gilets jaunes nous ont poussé à déménager, en une semaine, notre plateau en extérieur dans un studio. En 2019, la grèves des transports nous a touché de plein fouet et en 2020, nous étions tous confinés. L’an dernier, le Téléthon est tombé est plein milieu d’une énième phase de Covid. Même cette année qui représente pourtant un certain retour à la normale, la grève de la SNCF nous a compliqué la tâche pour faire venir à Paris certains témoins. En clair, il faut être prêt à tout de nos jours pour faire du fundraising…
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