Guillaume Housse, responsable du mécénat et des partenariats et membre du comité de direction du château de Vaux le Vicomte répond à 3 questions :

Quel a été le thème du webinaire organisé le 16 mars en préambule de la 12ème Conférence de fundraising pour la culture qui va se tenir les 5 et 6 avril à Paris ?

Le thème de ce webinaire était de savoir comment convertir son public en donateur. Bernard Ross, le directeur britannique de =MC Consulting, qui a travaillé pour des institutions culturelles mais aussi pour des marques, a été très intéressant car il est nécessaire d’écouter les conseils de personnes qui ont une expertise différente de la vôtre. Le fundraising n’est pas une île détachée du reste de l’économie et du monde. Nous avons tout intérêt à nous inspirer de ce que font les autres.

A Vaux le Vicomte, nous souhaitons que les visites des personnes qui viennent au château ne se limitent pas au moment durant lesquelles elles se trouvent dans notre domaine. Leur donner des informations en amont de leur venue et rester en contact après leur départ permet de tisser des liens plus serrés avec elles. Le meilleur moment pour les solliciter pour un don n’est d’ailleurs pas forcément durant leur présence au château.

 

Quel est l’intérêt de ce format de webinaire en préambule à la conférence elle-même ?

Ce webinaire a réuni 95 personnes pendant une heure et demie ce qui est beaucoup mais il ne permet pas d’échanger. Son rôle est surtout de transmettre une expertise. Je trouve que ce format est complémentaire de celui de rencontres comme des petits-déjeuners. La durée très courte et l’horaire souvent matinal de ces rendez-vous s’inscrivent parfaitement dans nos emplois du temps généralement surchargés. Mais les conférences plus longues sont, elles aussi, importantes car elles chamboulent notre quotidien. Ces parenthèses de 48 heures dans nos vies trépidantes sont des moments idéaux pour sortir nos têtes du guidon et prendre de la hauteur sur notre métier et ses pratiques. Je pense donc qu’il est très profitable d’avoir tous ces formats différents.

 

Le contexte économique, sociétal et politique actuel complique-t-il la vie des fundraisers de la culture ?

Je ne le pense pas. Le fundraising est un métier de niche assez neuf et notre « marché » est bien loin de la saturation. Beaucoup jouent à se faire peur en pensant que certaines problématiques reprises dans les médias pourraient avoir un impact sur leurs activités. Je pense, au contraire, que le fundraising a encore énormément de leviers de croissance à sa disposition. Si une entreprise n’est plus capable de vous soutenir, 50 autres peuvent le faire. Il est, par contre, nécessaire d’évaluer et d’investiguer sans cesse de nouveaux champs de croissance. Se reposer sur ses lauriers et faire toujours les mêmes campagnes ne sont pas des solutions sur le long terme. Il faut savoir se réinventer en permanence et prendre en compte les remarques de ses mécènes pour continuer à lever des fonds.