Leïla Loussaief-Ward, Responsable Développement de l’association Unis-Cité nous parle de l’intérêt de former en intra, toutes les équipes amenées à faire du fundraising.

Alors que l’association Unis-Cité organise avec l’AFF un large cycle de formation interne au mécénat, l’approche « intra » apparaît comme une possible réponse à des enjeux de collecte de plus en plus stratégiques, explique Leïla Loussaief-Ward, Responsable Développement de l’association.

Pourquoi avoir engagé un cycle de formation « intra » sur le mécénat avec l’AFF ?

Depuis la création d’Unis-Cité en 1995, association pionnière du Service Civique en France, le mécénat est un levier important de son développement. A partir de 2010, le service civique a été porté par une politique publique. Les fonds publics, notamment des collectivités, ont donc soutenu le déploiement de l’association depuis, mais elle a toujours gardé une part importante de mécènes. Ils représentent aujourd’hui 40% de nos financements. Mais depuis deux ans, les budgets des collectivités sont de plus en plus contraints. Et si évidemment nous militons pour le maintien des subventions, dans ce contexte, il nous a aussi semblé indispensable de développer la part du mécénat dans nos ressources. Pour cela, il fallait investir, s’assurer de donner aux équipes les outils et les moyens de mieux solliciter les entreprises. A Paris comme dans nos 9 Régions. A ceux qui font du fundraising à temps plein, comme à ceux pour qui cela ne représente qu’une petite part de leur fiche de poste. Le but étant que tous partagent les mêmes pratiques, le même discours, mais aussi de créer du dialogue entre eux autour du mécénat. Naturellement, nous nous sommes tournés vers l’AFF pour organiser cette vaste opération de formation.

Comment avez-vous organisé cette formation ?

Le sur-mesure en intra s’est immédiatement imposé comme la solution face à l’importance stratégique du sujet et au défi qu’il représente. La formation a été co-construite avec la formatrice de l’AFF, en intégrant à la fois nos problématiques et nos outils, mais aussi la diversité de nos participants et leur degré d’acculturation au fundraising. Au printemps, nous avons fait une première session de deux jours avec des salariés venus du siège mais aussi de nos Directions Territoriales. Ce test a permis d’affiner l’équilibre entre partie assez théorique indispensables, par exemple sur le cadre juridique et les contreparties, les fondamentaux du fundraising, les outils de la levée de fonds… et une partie plus vivante et participative. Nous sommes très attachés chez Unis-Cité aux outils d’éducation populaire et il nous semblait impossible de rester dans une approche de formation descendante.

Quelle est la suite du programme ?

Notre mot d’ordre pour l’année qui vient est « tous leveurs de fonds » avec une ambition de tendre vers 50% de mécénat dans nos ressources. Pour cela, ce sont 70 personnes qui vont être formées au cours de 5 sessions de deux jours d’ici la fin de l’année : Responsables développement, Directeurs Territoriaux, Responsables d’antenne… C’est l’occasion pour eux, représentant toutes les mailles par lesquelles peut rentrer un mécène, de partager les mêmes outils, de l’argumentaire au mail de sollicitation. La formation donne aussi la part belle au travail de pitch, avec notamment l’intervention de comédiens pour nourrir la posture des participants, leur donner confiance… Le fond de l’argumentaire peut évoluer, mais les soft skills nécessaires pour échanger avec un mécène potentiel sont toujours les mêmes. Parallèlement, cette formation nous permet aussi de nourrir notre stratégie des retours de ceux qui sont en première ligne et de renforcer les liens de notre communauté interne de fundraisers.

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