« Ce n’est plus possible d’évoluer dans son coin, cloisonné »

Coup double le 18 mars dernier : pour son lancement officiel, le groupe régional Normandie a accueilli la première étape du Fundraising Tour de l’AFF, dédié en 2025 à la compréhension des enjeux RSE des entreprises, au service du mécénat. Marie Parain, Coordinatrice régionale Normandie et Responsable communication et collecte du Centre Henri-Becquerel de Lutte Contre le Cancer, où s’est tenue cette matinée de lancement, revient sur l’événement et sur ses propres enjeux.

En quoi l’appel du Fundraising Tour 2025 de l’AFF – « Adoptez le réflexe RSE ! » résonne-t-il avec les problématiques que vous rencontrez ?

Depuis deux ou trois ans, de plus en plus d’entreprises nous contactent spontanément en lien avec cette question de leur RSE. Souvent, elles donnent le sentiment d’être un peu démunies face au sujet, d’avoir envie de s’engager sans trop quoi faire pour incarner cet engagement. Sur notre territoire nous avons très peu de grandes entreprises, de sièges sociaux. Mais chez les PME ou les commerçants aussi on sent que le concept progresse, avec parfois des personnes dédiées, même si ce n’est pas à temps plein. Le mouvement nous incite à nous structurer, à organiser nos réponses pour mieux catalyser cet élan qui a tendance à mêler étroitement RSE et mécénat.

Pensez-vous que ces sujets RSE-mécénat seront une dimension structurante des échanges au sein du Groupe Normandie ?

Le groupe se lance tout juste et les échanges sont déjà très variés. Donc, ce sera un sujet de conversation, mais certainement pas le seul ! En ce qui me concerne, j’y vois surtout un groupe où nous pourrons parler de nos difficultés, y compris sur des choses très pratiques, mais aussi de nos opportunités, et pourquoi pas construire des projets ensemble ! Nous avons déjà plus d’une vingtaine de personnes qui ont participé aux premières réunions. La dynamique s’enclenche. Je trouve cela très intéressant par exemple d’échanger avec les acteurs de la culture. Pour nous, centre de lutte contre le cancer, cela permet d’imaginer de belles choses pour les patients notamment. Dans le contexte actuel, ce n’est plus possible d’évoluer dans son coin, cloisonné. Il s’agit de réfléchir ensemble à comment mobiliser notre territoire, comment nous coordonner.

Comment votre hôpital s’inscrit-il dans cette dynamique territoriale ?

Tout cela résonne avec la manière dont le Centre Henri-Becquerel a envie de s’ouvrir, de devenir un lieu d’échanges et de rencontres, un lieu de vie. Cela s’appuie sur un projet d’agrandissement assez singulier : construire un hôpital qui ne ressemble pas à un hôpital, qui accueille des établissements scolaires dans un espace ludo-éducatif dédié à la prévention santé ou bien les jeunes du quartier pour jouer au basket dans notre square, un hôpital qui intègre l’art,  qui se préoccupe du bien-être de tous ses occupants : salariés, patients, aidants, etc. Jusqu’ici notre collecte était surtout basée sur des élans spontanés de donateurs, nous ne faisons que peu de sollicitations. Mais ce projet « ouvert » a tout le potentiel de se construire avec les acteurs du territoire, mécènes et grands donateurs. Il ne s’agit surtout pas d’aller faire du misérabilisme, mais de créer un élan positif et collectif autour de cet hôpital d’un nouveau genre.