27 février 2025

Déléguée Générale du fonds de dotation Phoceo, créé pendant la crise Covid par l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM), Virginie Negri revient sur les 5 ans d’existence de Phoceo et les enjeux de développement du fundraising hospitalier. A quelques jours de la conférence ESR-Santé-Médicosocial, elle partage également son expérience au sein de l’AFF, du Club Santé aux conférences.

Cinq ans après le début de la Crise Covid, quel sont les enjeux pour le fundraising du secteur hospitalier et pour Phoceo en particulier ?

A la fin du 19e, les hôpitaux bénéficiaient d’une forte tradition de mécénat. Elle s’est un peu perdue avec la sécurité sociale, avant de se redévelopper depuis une vingtaine d’années. Le Covid a eu un fort effet d’accélération. A l’AP-HM, cela faisait un moment que la réflexion sur la création d’un fonds de dotation était en cours. Face à l’élan de soutien spontané, Phoceo a pu être créé en 48h car tout était prêt. Dans les semaines qui ont suivi, il a fallu absorber l’afflux massif de dons, mettre en place les premiers projets dédiés au soutien des équipes en première ligne. Et puis au bout de quelques mois, les dons spontanés se sont taris. Je suis arrivée peu après, en 2021, pour à la fois structurer l’affectation des dons très importants que nous avions reçu et développer la collecte. Par ces deux leviers, il s’agit aussi de nourrir des liens avec notre territoire. L’enjeu pour nous aujourd’hui, comme pour d’autres structures liées à l’hôpital public, c’est de réussir à continuer à tout mener de front alors que nous sommes une micro-équipe de deux personnes. Valoriser nos donateurs avec équité, quel que soit leur niveau de dons, suivre les projets, en monter de nouveaux, souvent avec d’autres acteurs du territoire, continuer à nous développer sur l’ensemble de nos multiples cibles… Cinq ans après, le message central c’est de rappeler que les soignants sont toujours là au quotidien, de continuer à être un créateur de lien positif entre les citoyens, les entreprises, les associations du territoire et l’hôpital… endroit où l’on a par essence surtout pas envie d’aller !

Que retenez-vous de votre participation au Club Santé de l’AFF ?

C’est un lieu d’échanges à la fois bienveillant et intelligent. Ce que j’entends par intelligent, c’est que les participants sont tous là pour les bonnes raisons : échanger, se nourrir des réussites et échecs des uns et des autres. C’est un vrai modèle d’entraide ! Nous avons d’ailleurs une plateforme de discussions où l’on peut partager nos questionnements. Ce Club permet à la fois de monter en compétences sur certains sujets, d’en découvrir d’autres, de consolider ce que l’on fait… selon nos niveaux d’avancements. Nous avons aussi un webinaire tous les deux mois environ, dont le sujet est choisi entre nous par un petit sondage : legs, RGPD, loi « anti-cadeaux », arrondi, soirées caritatives…  Nous essayons aussi de nous retrouver « en vrai » en amont des conférences AFF.

Justement, que vous apporte le Conférence ESR Santé de l’AFF ?

Évidemment, comme le Club cela permet de créer des liens, de renforcer son réseau. Sur mes sujets, j’apprends toujours beaucoup, avec des intervenants très experts. Mais je trouve cela très intéressant de pouvoir aussi m’inspirer des pratiques des autres secteurs. Chacun des ateliers me permet soit d’apprendre, soit de me conforter dans mes usages et pratiques, soit de m’alerter sur un éventuel manque de structure sur certains points. Mon conseil, ce serait de ne pas hésiter à assister à des ateliers qui peuvent sembler un peu éloignés de ses sujets mais peuvent apporter des clés insoupçonnées. L’an dernier par exemple, j’ai participé à une session sur les questions de patrimoine immobilier en lien avec les campus de l’ESR. Je n’en attendais pas grand-chose mais cela m’a en fait beaucoup éclairé sur une problématique de réfection de l’internat de l’AP-HM !