La veille de l’AFF du 3 octobre 2024
30 septembre 2024
Des solutions existent pour relancer la générosité aux Etats-Unis.
Les chiffres sont sans appel. Les Américains donnent moins de leur temps et de leur argent à des bonnes causes. En 2018, moins de la moitié des foyers de l’autre côté de l’Atlantique (49,6%) ont fait un don à une association, contre 65,4% dix ans plus tôt. Le montant moyen des sommes versées a, dans le même temps, chuté de… 28% pour passer de 1790 à 1280 dollars. Cette tendance est, hélas, la même concernant le bénévolat. En 2021, à peine 23% des Américains ont aidé gratuitement un acteur de la générosité. Ils étaient encore 30% deux ans plus tôt. Ce recul est le plus rapide enregistré par AmeriCorps depuis la création de son rapport annuel en 2002.
Ce repli est une conséquence de la crise de 2008 qui a fortement touché les foyers américains. Lors des précédentes récessions, la générosité dans ce pays se maintenait traditionnellement à des bons niveaux. « Mais cette fois-ci, c’est différent. Même lorsque l’économie s’est redressée, les dons n’ont pas repris. » expliquait Una Osili, directrice de recherche à la Lilly Family School of Philanthropy, dans cet article de The Chronicle of Philantrophy. De très nombreux américains n’ont en effet jamais retrouvé un niveau de vie comparable à celui qu’ils avaient avant 2008. Ce constat est particulièrement vrai dans les campagnes où les foyers ont traditionnellement l’habitude d’aider leurs prochains, selon une récente étude de l’Université de Géorgie.
Des moyens pourtant existent pour inciter les donateurs à se montrer plus généreux. Les 17 experts membres de la Generosity Commission ont travaillé pendant trois ans pour analyser les causes du déclin des dons aux Etats-Unis et trouver des moyens d’y remédier. Leurs neuf recommandations couvrent un vaste éventail de sujets. Une meilleure utilisation des données pour mieux comprendre l’évolution des attentes des particuliers pourrait aider de nombreuses associations tout comme le lancement de réformes politiques telles que l’élargissement des incitations fiscales pour les dons caritatifs. Leurs recommandations mettent aussi l’accent sur le rôle que les entreprises, les fondations communautaires et les jeunes peuvent jouer dans le retour de la générosité quotidienne. Si vous souhaitez approfondir le sujet, nous vous invitons à lire cet article de The Chronicle of philanthropy.
Pour préserver le patrimoine dans les petites communes, rien ne vaut une baisse d’impôt…
La collecte nationale lancée en septembre 2023 pour aider les petites communes à préserver leurs édifices religieux a déjà récolté plus de 12 millions d’euros auprès de 38.500 donateurs, selon la Fondation du patrimoine qui est en charge de cette souscription. Ce programme lancé par Emmanuel Macron permet aux particuliers de profiter d’un taux de déduction fiscale de 75% jusqu’à 1000 euros, à l’instar de la souscription pour la Cathédrale de Paris. Son objectif est d’aider les petites communes de moins de 10.000 habitants (et de moins de 20.000 en outre-mer) à préserver leurs édifices religieux. 50.000 de ces constructions seraient aujourd’hui en mauvais état et 5000 sont menacées de disparaître, selon la Fondation du patrimoine. Rénover une église ne demande pas forcément des sommes importantes. La restauration d’un vitrail coûte environ 5000 euros, soit quatre fois moins que le remplacement de la toiture d’un clocher.
En avril, la ministre de la Culture, Rachida Dati, avait annoncé la liste des cent premiers édifices religieux à pouvoir bénéficier de la collecte non affectée. La moitié de ces projets se trouve dans des communes de moins de 1000 habitants. Le besoin de financement pour « sauver ces 100 édifices » avait été estimé à 15 millions d’euros. Cet objectif semble aujourd’hui atteignable.
Une campagne… maline et efficace !
Dans son nouveau clip « Pourvu qu’elles soient douces », Julien Doré a choisi de jouer un tour à ses fans, mais pour une bonne cause. A trois reprises, un bandeau « Soutenez Julien par SMS – envoyez IMPOSTEUR au 92003 » apparait dans la vidéo. Ce petit clin d’œil à « Nouvelle Star », l’ancien télécrochet de M6 qui a permis au chanteur de faire décoller sa carrière, n’est en réalité qu’un appel au don. En composant ce numéro, les particuliers peuvent lire un message qui leur propose d’effectuer un don de 1 euros à la SPA. Avec en prime un « Bisous mon chaton » signé Julien. Cette initiative a déjà permis de collecter plus de 5000 euros qui s’ajoutent aux 60.000 euros obtenus lors de précédentes collaborations entre l’artiste et l’association de protection des animaux.
Les chanteurs avaient jusqu’à maintenant l’habitude de se réunir pour tourner des clips en faveur d’une bonne cause. Qui a oublié « Do They Know It’s Christmas » de Band Aid en 1984 ou « We Are the World » de USA For Africa en 1985? Plus récemment, Annie Lennox avait interprété avec plusieurs de ses amis la chanson « Sing » en faveur de la lutte contre le Sida en Afrique. Julien Doré a trouvé une manière encore plus originale de faire appel à la générosité de ses fans…
Cryptomonnaie : des largages de jetons pour la bonne cause.
Deux des plus importantes plateformes d’échange de cryptomonnaie, Binance et KuCoin, ont décidé de venir en aide aux victimes du typhon Yagi qui a fait plusieurs centaines de morts en Asie du sud-est en effectuant d’importants parachutages cryptographiques.
Binance va ainsi verser 1 million de dollars en jetons BNB pour soutenir les victimes de cette catastrophe naturelle. Ses utilisateurs enregistrés dans les 25 villes les plus durement touchées du nord du Vietnam recevront 50 dollars en BNB, à condition qu’ils complètent l’enregistrement d’une preuve d’adresse (POA) avant le 10 septembre. KuCoin s’est, pour sa part, engagé à larguer 10.000 jetons KCS (d’une valeur d’environ 80.000 dollars) aux victimes du typhon. Les utilisateurs vietnamiens qui ont atteint certains niveaux de vérification Know Your Customer (KYC) et effectué des transactions entre le 1er août et le 12 septembre recevront 20 dollars en jetons KCS.
La philanthropie cryptographique est en plein essor depuis quelques années. En 2024, les dons versés en monnaie virtuelle par les grands organismes de charité américains devraient atteindre 2 milliards de dollars, contre à peine 125 millions en 2022. Plus de la moitié (56%) des plus importantes associations et fondations aux Etats-Unis collectent des cryptomonnaies, selon le rapport annuel publié par la plateforme TheGivingBlock. De nombreuses organisations dont Save the Children, World Vision International, Water Aid US et la Croix-Rouge américaine ont compris que ces devises numériques pouvaient les aider à élargir leur base de donateurs en touchant un public souvent plus jeune. Près de 580 millions de personnes possèdent aujourd’hui des cryptomonnaies à travers le monde.
Les organismes de soutien aux deux candidats de la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis acceptent, eux aussi, ces monnaies virtuelles.
Donald Trump a annoncé accepter pas moins de huit cryptomonnaies différentes (Bitcoin, Ethereum, Solana, USDC, XRP, Dogecoin, Ox Protocol et Shiba Inu). Le super comité d’action politique (PAC) qui supporte Kamala Harris, Future Forward PAC, s’est, pour sa part, associé à la plateforme Coinbase Commerce pour accepter des dons en crypto. A qui le tour en France ?
Quelles tendances pour vos campagnes digitales ?
Vous avez l’habitude de promouvoir votre association en vous payant des publicités sur Google ? Le SEO et le content marketing sont vos deux indicateurs clés ? Méfiez-vous, les temps changent… Une nouvelle étude de Sales Odyssey, une agence experte en Growth Marketing et Développement Commercial, montre que l’année 2024/2025 va être rythmée par plusieurs tendances qui vont transformer le marketing digital.
Les prix toujours plus élevés imposés par Google ne cessent de réduire le retour sur investissement des publicités en ligne. Cette année, le taux de conversion moyen des annonces Google Ads, tous secteurs confondus, devrait ainsi… reculer de 1,09% par rapport à 2023. Le coût moyen par conversion dans les annonces Google Ads va, quant à lui, augmenter de 24,07%.
Le paysage du SEO et du content marketing est, pour sa part, fortement impacté par l’intelligence artificielle. Selon NewsGuard, un site web généré par l’IA peut produire jusqu’à 1200 articles par jour sans avoir besoin d’une relecture humaine. Mais quantité n’est pas encore synonyme de qualité. Loin s’en faut. Si les contenus traditionnels pertinents peuvent aujourd’hui se perdre dans le flot d’articles et d’images générés par l’IA, le pire n’est pas forcément pour demain.
Le retour en force du branding commence ainsi à poindre le bout de son nez. « Construire une marque forte, avec un positionnement clair et une cohérence dans toutes les actions marketing, s’impose comme la meilleure stratégie pour faire face aux incertitudes liées à l’IA », analyse Gaëlle Boutaud, la co-fondatrice et directrice générale de Sales Odyssey dans un article publié par INfluencia.
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