La veille de l’AFF du 4 juillet 2024
2 juillet 2024
Pour qui votent les donateurs ?
Les donateurs aux associations votent plus à gauche que l’ensemble de la population. Cet enseignement est tiré du sondage que l’institut Ifop a effectué pour l’AFF avec l’agence Limite. 35% des personnes qui donnent aux associations et aux fondations envisageaient de voter pour le Nouveau Front Populaire (NFP) à la veille du premier tour des élections legislatives. 26% des sondés affirmaient, quant à eux, vouloir soutenir un candidat du Rassemblement national (RN) et 24% un représentant de Renaissance.
Cette tendance est diamétralement opposée à celle enregistrée dans l’ensemble du pays. Selon les résultats officiels du scrutin du 30 juin, le RN a rassemblé 33,15% des voix, devant le NFP (27,99%) et Ensemble (20,83%), soit une tendance inverse de celle enregistrée pour les donateurs. Le RN totalise ainsi plus d’intentions de vote chez les non-donateurs que dans l’ensemble de la population. 56% des non-donateurs comptaient en effet voter pour le parti d’extrême droite, 19% pour le NFP et 13% pour la majorité présidentielle. « Le fait de ne pas donner est très corrélé à un vote au RN, avec le sentiment de défiance avéré de cet électorat vis-à-vis de toutes institutions ou intermédiaires », affirme Jérôme Fourquet, le directeur du département Opinion et stratégie d’entreprise de l’Ifop. A l’inverse, il existe, selon cet expert, une « convergence entre le système de valeurs des donateurs et la gauche».
Comme le rapelle Yaële Aferiat dans Carenews cela appelle « peut-être à un examen de conscience. Est-ce que le monde associatif n’est pas trop peu présent dans les territoires qui votent majoritairement RN, en particulier dans la ruralité ? ». À ses yeux, « avec le don et l’engagement, le fait de donner la capacité aux gens d’agir, on peut contribuer à être un ciment social. C’est cela qu’il faut essayer de promouvoir, plutôt qu’une vision stigmatisante. On doit chercher à développer la confiance de ces populations envers la capacité des associations à apporter des solutions, améliorer le quotidien, être un allié.» Découvrez l’ensemble des résultats de cette étude et le Communiqué de presse sur le site de l’AFF
Les fondations et les fonds de dotation ont le vent en poupe.
Ces 5600 organismes de mécénat à but non lucratif, dont le nombre a bondi de 85% en dix ans, ont dépensé 16 milliards d’euros en 2022. Un peu plus de la moitié de ces structures (52%) ont été fondées par des particuliers et des familles. Ce chiffre a reculé de 13% depuis 2010. 30% des nouveaux fonds et fondations ont été créées en 2022 par des entreprises, contre à peine 21% douze ans plus tôt. Les associations sont aussi de plus en plus nombreuses à utiliser ces organismes (14% à 21%) dont les principaux domaines d’intervention sont l’action sociale (25% des structures), la santé et la recherche médicale (19%) suivies de l’éducation-formation (14%). Si la majorité de ces structures philanthropiques mènent des actions au niveau national, celles créées depuis 2018 interviennent plus que leurs prédécesseurs à l’échelon régional, départemental ou communal. Pour en savoir plus, consultez cet article du journal Le Monde.
La philanthropie au plus près des territoires.
Spécialiste reconnu du développement social territorial et responsable de la Chaire Territoires de l’ESS à Sciences Po Bordeaux, Timothée Duverger détaille, dans cet article publié par la Fondation de France les synergies qui existent entre la philanthropie et les enjeux du secteur de l’ESS. « Depuis quelques années, les fondations (…) s’engagent de plus en plus dans les territoires, avec la volonté de redynamiser leur région, nous explique cet expert. En mettant l’accent sur la mobilité et l’alimentation, ces fondations proposent non seulement de résoudre des problèmes immédiats mais aussi de repenser les modèles de développement pour les rendre plus inclusifs et résilients. (Elles) encouragent la coopération pour mettre en place des solutions efficaces et durables. Elle encourage l’expérimentation de nouvelles approches, essentielles pour explorer des solutions adaptées aux spécificités de chaque territoire (…) favorisant ainsi une transformation positive et durable des territoires français. » Certains hommages ne méritent aucun commentaire…
La finance solidaire pèse 30 milliards d’euros.
L’épargne solidaire a progressé de 15% l’année dernière avec un encours en hausse de 4 milliards d’euros, selon le baromètre annuel de la finance solidaire FAIR-La Croix. Les montants placés « solidairement », qui ont doublé depuis 2019, représentent désormais 0,5% de l’épargne financière totale des Français, contre 0,45% en 2022. Ces fonds ont servi à financer des activités solidaires à hauteur de 680 millions d’euros, soutenant plus de 1470 projets à impact social ou écologique. 16.000 emplois ont été créés ou consolidés grâce ces financements qui ont également permis de reloger 2100 personnes et d’alimenter 13.000 personnes en électricité renouvelable. La finance solidaire a aussi permis de verser 8,5 millions d’euros de dons à des associations, un chiffre en hausse de 80% en un an. Espérons que cette tendance se confirme en 2024…
Les fondations ont du mal à juger de leur efficacité.
Chaque année, Foundation Practice Rating évalue les pratiques en matière de diversité, de responsabilité et de transparence de 100 fondations caritatives au Royaume-Uni. L’an dernier, à peine 16 de ces structures ont publié un rapport détaillant leur efficience, un chiffre très peu élevé pour des organismes habitués à étudier les modes de fonctionnement des associations qui demandent leur soutien. Des méthodes pourtant existent pour mesurer l’efficacité des fondations. La collecte systématique d’informations auprès des bénéficiaires d’aide et l’analyse de la proportion des subventions qui ont atteint leurs objectifs peuvent notamment servir de base de référence. Consultez cet article d’Alliance Magazine pour en savoir plus.
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