Frédéric Bardeau, président et co-fondateur de l’école Simplon, répond à 3 questions : 

 

1. Quel est le rôle de l’intelligence artificielle (IA) aujourd’hui dans le fundraising ?

Les fundraisers n’ont pas attendu l’arrivée de ChatGPT pour utiliser l’intelligence artificielle. L’IA prédictive, qui vous aide notamment à préparer vos campagnes de street-marketing et qui vous permet de détecter les attentes des donateurs et des bénévoles, est utilisée par les ONG et les associations depuis le début des années 2000. Cela fait donc déjà une vingtaine d’années que l’IA est entrée dans votre secteur.

L’IA générative, qui s’est beaucoup développée l’année dernière, est ce que les anglophones appellent une « general purpose technology », c’est-à-dire une technologie qui sert à tout et à rien mais, dans ce cas précis, plutôt à tout. On peut comparer l’IA générative à l’électricité et à la machine à vapeur. Ces cas d’usages sont multiples. Je pourrais vous en citer des milliers.

La particularité de ChatGPT est que son modèle repose sur le langage et dans le fundraising, le langage est présent partout. Les fundraisers produisent des contenus, ils les traduisent, les résument, convertissent des textes en images… Pour les assister dans toutes ces tâches, l’IA générative est parfaite.

 

2. Pouvez-vous nous donner quelques exemples précis ?

Le premier cas d’usage est sans aucun doute les chatbots. L’IA générative aide ces outils conversationnels à répondre intelligemment aux questions qu’on leur pose. Certaines ONG commencent à s’en servir en interne pour aider notamment leurs collaborateurs et leurs bénévoles à obtenir les informations qu’ils recherchent. L’IA peut également générer des contenus adaptés à vos besoins comme des courriers destinés aux donateurs ou des posts sur LinkedIn. Les associations ne communiquent pas aujourd’hui sur le fait qu’elles utilisent l’IA générative par peur des critiques mais beaucoup le font déjà.

Il n’existe toutefois pas d’outils spécifiques au secteur de la générosité mais à vrai dire, ChatGPT est déjà capable de répondre à presque toutes les demandes des fundraisers. Son accès payant, qui coûte à peine 20 dollars par mois, vous permet même d’intégrer dans sa base de connaissances certains de vos documents internes comme vos rapports d’activité. Avec ces contenus supplémentaires, ce chatbot conversationnel fournit des réponses encore plus adaptées à vos besoins. La version payante de ChatGPT comprend aussi le logiciel DALL.E qui vous aide à créer des images originales et libres de droit.

 

3. Dans le cadre du cycle Innovation de l’AFF, vous animez deux ateliers « lab’inno » destinés aux adhérents et des formations sur les cas d’usages spécifiques de l’IA générative liés à la collecte de fonds. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ? 

L’objectif de ces ateliers est d’explorer le panorama des différents outils qui existent déjà sur le marché car il en existe beaucoup. Je détaille quelques cas d’école intéressants et nous passons ensuite avec les personnes présentes sur un mode proche du brainstorming afin d’encourager les discussions et les échanges. Ces sessions durent deux heures. Elles seront suivies, au mois de mars, par plusieurs formations plus spécifiques qui entreront dans le catalogue de formation de l’AFF.