La crise sanitaire n’a pas découragé les fondations et fonds de dotation. Au contraire. Selon le Baromètre annuel de la philanthropie tout juste publié par la Fondation de France, le secteur a poursuivi sa progression en 2020 avec +5% de structures en plus soit 2700 fondations et près de 1950 fonds de dotation en activité fin 2020. Et bien que 28% des structures (essentiellement opératrices) aient dû stopper leur activité en raison de la crise Covid, 85% des fonds et fondations ont poursuivi leur activité, puisant parfois dans leurs ressources propres pour continuer à financer leurs missions. Et près d’un tiers ont déjà prévu d’augmenter leurs dépenses en réponse à la crise au-delà de 2020, des augmentations pouvant aller jusqu’à +50% vs leurs dépenses usuelles.
 
Mais au-delà des montants dépensés et des domaines d’activité soutenus, le Baromètre souligne un autre chiffre crucial : 4 fondations sur 10 ont prévu de réaliser un travail de révision stratégique à partir des enseignements tirés de leurs actions pendant la crise sanitaire. Symbole de la capacité de ces structures, souvent perçues comme un peu rigides ou institutionnelles, à massivement s’interroger, à sentir le besoin de pivoter pour s’adapter, et adapter leurs soutiens, face à l’adversité.
 
Cette question du « point de pivot » n’est pas réservée aux fondations et fonds de dotation. Depuis leur poste de vigie, reliant besoins sociétaux et envies d’engagements, les fundraisers le sentent aussi : l’année écoulée invite (ou force, selon les cas) à repenser l’intermédiation. Parfois sans réussir à faire passer le message à leurs directions générales et gouvernances, parfois – heureusement – largement épaulés par elles. Sur le sujet, courrez regarder cette courte intervention de Jean-François Riffaud, Directeur Général d’Action Contre la Faim (et ancien Directeur Communication et Développement de l’association). Invité par l’agence de relations publiques Edelman à réagir à son dernier Trust Barometer (baromètre annuel de la confiance publié plus tôt dans l’année) et qui notait une perte de confiance de 6 points dans les ONG, Jean-François Riffaud invite les associations à repenser leur rôle d’intermédiation entre besoins et générosité. A devenir des plateformes où « donner de la force à la volonté d’engagement« . Un pivot qui résonne avec celui que nous portons à l’AFF : aider les collecteurs de dons à devenir, massivement, des mobilisateurs d’engagement…