En journalisme, et souvent en collecte de fonds, sévit la loi du « mort-kilomètre ». Une victime au coin de la rue mobilise autant qu’une dizaine dans la ville d’à côté. Qu’une centaine dans un pays voisin. Que des milliers au bout du monde. Mais à l’ère digitale, que reste-t-il de cette loi ? Quand une cathédrale en flammes, sans vie ôtée, lève des centaines de millions. Quand un George Floyd éclipse un instant une pandémie aux plus de 400 000 morts. Et déverrouille au passage des réserves de dons pourtant déjà bien sollicitées pour la lutte contre les violences raciales, des 100 millions donnés par Michael Jordan ou Sony Music aux milliers de micro-contributions d’anonymes.

 

Pour nous loin des grandes guerres, la mort n’a peut-être jamais autant ni si longtemps d’affilée fait la Une de l’actualité. Mort unique d’une personnalité, décomptes en masse de décès… Mais derrière chaque vie qui vire au noir semble chaque fois s’allumer un élan, un don, un geste de partage, l’éveil au besoin d’un monde d’après.

 

Hasard de calendrier c’est justement de ces élans qui naissent des perspectives de mort que l’agence adfinitas s’est attaquée via son benchmak annuel qui décrypte les annonces-presse legs (voir notre interview plus bas). Posant en creux via cette publication la question : alors qu’on n’a jamais autant parlé de mort, est-ce bien le moment de parler aux donateurs de la possibilité de léguer ? Peut-être plus que jamais. Parce que quelle que soit sa forme, le don ouvre une porte au besoin de vivre (même après).