Depuis quelques semaines, et avec la journée internationale des droits des femmes du 8 mars en caisse de résonance, diverses initiatives émanant d’associations comme de marques choisissent de se focaliser sur la notion de consentement. Ou quand la question du « oui » devient une cause à part entière.

Le sujet n’est a priori pas genré : le « oui » explicite à l’acte sexuel ne s’écrit ni en rose, ni en bleu. D’ailleurs, c’est une campagne visant autant les hommes que les femmes, avec justement un logo mi-rose mi-bleu, que la marque de vodka Absolut lançait pour la Saint-Valentin sous la bannière #SexResponsibly pour rappeler qu’offrir un verre à quelqu’un n’achetait pas un « oui » automatique… tout comme un rendez-vous ou même s’embrasser dans le taxi (voir ici la campagne). Mais deux ans et demi après #MeToo, les révélations continuent à se multiplier, les victimes des agressions sexuelles étant la plupart des femmes. Alors, pour cette journée internationale des droits des femmes 2020, diverses associations et entreprises ont choisi de durcir le ton sur la question du « non ».

Sujet abordé sans détours par l’association Hands Away, créée en 2016 et qui lutte contre les agressions sexistes et sexuelles, et le harcèlement de rue. Elle a ainsi investi la presse et surtout les espace d’affichage de la RATP avec une campagne barrée en rouge de l’avertissement « Ceci n’est pas un consentement », sur fond de visuels de femmes en mini-jupe, mettant du rouge à lèvres ou affichant de profonds décolletés (plus d’infos sur la campagne, signée TBWA, par ici).

Pas d’affichage, mais une armada de nouveaux médias pour Unify, pôle digital de TF1 (qui annonçait le 27 février un partenariat avec la Maison des Femmes de Saint-Denis). Ambition de la campagne intitulée #BesoinDeSavoir : sensibiliser les 15-35 ans aux questions liées à la sexualité et au consentement via une série de 14 vidéos diffusées sur des sites phares du groupe : aufeminin, My Little Paris et Doctissimo. Un challenge devrait également être organisé sur le réseau social video qui monte chez les plus jeunes, Tik Tok, afin d’inciter les jeunes filles à échanger sur ces sujets.

Le dispositif se double d’un appel aux dons pour la Maison des Femmes (le groupe s’engageant à abonder les contributions dans la limite de 50.000€), qui sont sollicités via Hello Asso mais aussi via l’application de transfert d’argent Lydia. Unify annonce enfin dans son communiqué une autre vague de sollicitations d’ici fin mars « pour que d’autres donateurs (personnes et/ou entreprises) se joignent à Unify pour doubler les dons des internautes ». Ce second appel devrait se tenir sur la plateforme de crowdfunding Charidy (voir ici le communiqué).

Jeune public aussi au cœur de la campagne lancée par l’UNICEF, via son Conseil UNICEF des jeunes, en partenariat avec le Planning Familial, à la veille de la journée internationale des droits des femmes. Avec trois visuels en résonnance avec la notion de consentement et clamant avec ironie « Consenquoi ? », « Consenfou » ou « Consenmoque », inscrits sur du mobilier scolaire ou les murs des toilettes d’une école (voir le site de la campagne). Par ce biais du consentement, les deux associations invitent les jeunes à se mobiliser afin de faire respecter par leurs écoles la loi Aubry de 2001 sur l’obligation de cours d’éducation sexuelle. Parce qu’apprendre à comprendre le oui ou le non commence bien avant d’avoir à le dire.