La dernière édition du UK Giving Report, publié le 7 mai par la Charities Aid Foundation, montre pour la troisième année consécutive une érosion du nombre de donateurs et une baisse de la confiance dans les associations qui inquiète le secteur britannique de la générosité.

Le Royaume-Uni semble avoir du mal à se relever de plusieurs années de polémiques associatives. En 2015, les techniques de fundraising – et notamment des pratiques touchant aux harcèlement de donateurs âgés –avaient mis le secteur sur la sellette. L’an dernier, une série de scandales sexuels chez divers acteurs de l’aide humanitaires érodaient à nouveau l’image associative. Malgré diverses contre-mesures prises pour assurer un meilleur contrôle et plus d’éthique chez les charities, la confiance des donateurs semble ne cesser de s’éroder. Aujourd’hui, seulement 48% des britanniques considèrent que les associations sont dignes de confiance, contre 51% l’an passé selon le UK Giving Report, plus importante étude sur la générosité outre-manche (panel de 12 000 interviewés) menée chaque année par la Charities Aid Foundation.

Parallèlement à cette perte de confiance, et même si les montants donnés au Royaume-Uni restent stables à 10 milliards de livres environ (soit un peu moins de 12 milliards d’euros), la part de donateurs est en baisse continue depuis trois ans. Dans un contexte financier, social et politique complexe, 57% des sondés ont ainsi donné de l’argent à une association en 2018, contre 60% l’année précédente et 61% en 2016. Reflet du changement des pratiques, une plus faible proportion de sondés indique avoir été sollicité pour donner : les canaux de collecte en baisse semblent ainsi être le street fundraising, le porte à porte et surtout le mailing papier qui n’a concerné que 23% des sondés en 2018 contre 28% en 2016.

Autre pan de générosité impacté : le sponsoring de proches (événements de collecte ou course au profit d’associations), qui tombe à 32% contre 35% en 2017 et 37% en 2016. L’engagement via la signature de pétition chute également : de 56% en 2016, la part de signataires est tombée à 54% en 2017 et 49% seulement l’an dernier. Le don en nature reste en revanche stable (pratiqué par 56% des sondés), tout comme le bénévolat (environ 17%) ou l’achat de produits éthiques/responsables (28%). « Avec les chiffres des trois dernières années, nous commençons à voir que la générosité prend une direction inquiétante« , commentait Susan Pinkney, Directice de la Recherche à la Charities Aid Foundation. La baisse de confiance notamment, est « un défi que le secteur associatif doit relever en trouvant de nouveaux moyens d’inspirer les donateurs et de démontrer que leur argent à un impact« .

Face à la baisse du nombre de donateurs, c’est donc l’élévation du montant des dons qui permet au secteur de maintenir sa collecte globale à flots. Le don moyen s’élevait ainsi à 45£ en 2018 contre 44£ en 2017 et 40£ en 2016. Le moyen privilégié pour donner reste l’argent liquide (53%), devant l’achat de produits (38%) ou de billets de loterie (37%) et le prélèvement automatique (33%). Le don en ligne ou via une application mobile arrive en sixième position (19% des sondés). À noter enfin que les bénéficiaires favoris des britanniques restent les mêmes avec  – à quasi à égalité – les associations d’aide à l’enfance-jeunesse, la cause animale et la recherche médicale plébiscitées par 25% environ des sondés.

Pour découvrir l’ensemble du UK Giving Report rendez-vous sur le site de la Charities Aid Foundation.