LES ENTREPRENEURS SOCIAUX FACE AU DOUTE ?
27 février 2019
Changement de priorités, (toute) petite crise de confiance, mais reconnaissance croissante de leur influence… Dans le cadre du 7ème baromètre de l’entrepreneuriat social, Ashoka et OpinionWay publient une étude sur les perceptions des entrepreneurs sociaux par le grand public, et par eux-mêmes !
Il en faut de la confiance pour entreprendre. Probablement plus encore pour être un entrepreneur social, ajoutant aux satisfactions et en difficultés de l’entrepreneuriat classique la prise avec un sujet sociétal qui tient à cœur. En cette année 2018, la crise de confiance généralisée n’a pas épargné les entrepreneurs sociaux : leur optimisme est à son plus bas niveau depuis 2012 et la naissance du baromètre. Ils ne sont plus que 87% (tout de même !) à avoir confiance dans leur capacité à répondre aux problèmes sociétaux, soit une baisse de 9 points vs l’année précédente. Idem pour le grand public, qui estime à 68% (- 5 points) que les entrepreneurs sociaux sont utiles pour répondre aux enjeux de société.
Malgré tout, pour la première fois se félicite le baromètre, ils apparaissent comme les acteurs les plus innovants dans l’apport de solutions, ex-æquo avec la société civile (25%), devant les institutions publiques (24%) et les entreprises privées traditionnelles (22%). Une société de l’engagement en forme de quasi « quatre-quarts », qui montre surtout une remontée de la confiance dans les entreprises privées : 16% des sondés estimaient qu’elles étaient les plus innovantes dans l’apport de solutions l’an dernier (28% pour la société civile, 27% dans les institutions publiques et 26% pour les entreprises sociales).
D’ailleurs, la coopération entre entreprises sociales et entreprises classiques est perçue comme l’un des enjeux clés du développement alors que 85% des entrepreneurs sociaux collaborent déjà avec elles et 91% considèrent cette collaboration comme étant positive. En tête des buts poursuivis : « développer de nouveaux produits et services en commun » pour 61% des sondés. Une volonté de « synergies durables » – et donc d’autofinancement croissant – note l’étude, tandis que la quête de débouchés pour leurs produits est en baisse de 15 points et que celles de subventions est en baisse de 13 points. La volonté « d’échanger des compétences » est quant à elle en croissance de 7 points (et de 15 points sur deux ans).
Quant aux priorités sociales, le baromètre témoigne de la montée de la conscience environnementale. Pour la première fois, le changement climatique est en tête des préoccupations pour 70% des entrepreneurs sociaux (+21 points en un an) et 38% du grand public (+15 points) ! En contrepoint, les préoccupations sociales baissent : longtemps en tête du classement, la lutte contre le chômage « poursuit une baisse engagée depuis plusieurs années, note l’étude. Alors qu’en 2012, 66% des entrepreneurs sociaux s’accordaient sur le caractère prioritaire de ce problème sociétal, ils ne sont plus que 19% à le classer en tête aujourd’hui« . Même constat du côté du grand public : avec 34% de plébiscite, la lutte contre le chômage tombe cette année à la 4e place, même si la question de la pauvreté occupe la 2e place de leurs sujets d’inquiétude (36% des sondés). Quant aux entrepreneurs sociaux, c’est le manque de cohésion sociale qui arrive au second rang de leurs préoccupations.
Pour télécharger le 7ème Baromètre Convergences de l’entrepreneuriat social, c’est par ici.
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