PENDANT CE TEMPS-LÀ, AUX USA
13 février 2019
Le site Chronicles of Philanthropy publie sa liste annuelle des 50 plus grands philanthropes américains. L’occasion de faire un point sur la générosité à l’ère trumpienne et sur le moral des fundraisers d’outre-Atlantique.
Serait-ce une « mauvaise » année pour la super-philanthropie américaine ? Selon le « Top 50 » établi chaque année par le site Chronicles of Philanthropy (sur la base des contributions rendues publiques mais aussi après enquête sur les dons réalisés plus discrètement), les cinquante plus grands philanthropes US n’auraient donné « que » 7,8 milliards de dollars en 2018. Soit environ la moitié des dons de l’année précédente, qui signait un record depuis 2008 et le début de la récession avec 14,7 milliards de dollars donnés collectivement.
Portant le mouvement : les nouveaux magnats de la Tech. Les 12 d’entre eux qui figurent dans le classement ont donné près de la moitié de la somme totale, soit 3,8 milliards d’euros… ultra dopés par le don de 2 milliards d’euros du patron d’Amazon, Jeff Bezos, et de sa future-ex épouse (voir notre article sur le sujet par ici), afin de soutenir l’enfance en difficulté. Second sur le podium, Michael Bloomberg, régulier du classement, ex-maire de New-York et potentiel candidat à la prochaine présidentielle US, qui a donné près de 770 millions de dollars en 2018 à des causes variées : arts, éducation, santé, environnement, etc. La médaille de bronze va à Pierre Omidyar, fondateur d’eBay, et à son épouse Pam, qui ont donné près de 400 millions d’euros, avec un focus particulier sur la démocratie et l’activisme citoyen, un sujet particulièrement sensible dans le monde selon Donald Trump…
Les causes choisies en disent long sur les craintes – et les espoirs – quant à l’état du monde notent les Chronicles of Philanthropy. Ainsi, les grands philanthropes sont par exemple de plus en plus nombreux à soutenir les initiatives en lien avec l’intelligence artificielle, tel Stephen Schwarzman, 4ème de la liste. Fondateur et dirigeant du fonds d’investissement Blackstone, qui faire des USA le leader mondial du sujet, il a pour la peine donné 350 millions de dollars au MIT en 2018 afin d’accélérer le mouvement.
Les Ecoles et Universités américaines, dont le MIT, ont au total reçu 1,7 milliards d’euros du Top 50 l’an dernier. Elles signent, selon une autre étude, menée par Case, une année en croissance avec près de 5% de collecte sur l’année scolaire 2017-2018 vs la période précédente. Au total, elles ont levé 47 milliards de dollars, dont 13 milliards, soit 28% de cette somme, pour les 20 plus grandes d’entre-elles. En tête, Harvard, qui a signé l’an passé la plus grosse collecte jamais réalisée par une université : 9,6 milliards de dollars !
Dans ce contexte, comment se portent les fundraisers américains, sur lesquels pesaient le shutdown de janvier (la fermeture des services publics ayant mis un certain nombre d’organisation caritatives au chômage technique…), la crainte d’une nouvelle crise en 2019, et surtout la très concrète réforme des impôts menée par l’administration Trump l’an dernier qui risquait d’amoindrir leur levier fiscal (cela rappelle quelque chose…) ? Selon une étude menée par l’AFP (Association of Fundraising Professionals) tout juste publiée, le moral semble rester positif : 54% d’entre eux ont collecté plus en 2018 qu’en 2017 et 64% espèrent lever plus en 2019 qu’en 2018.
Mais ces chiffres encourageants, comme en France ces dernières années, cachent une baisse du nombre de donateurs, compensée par une augmentation des montants de dons. Et au dernier trimestre, l’activité des donateurs aurait été beaucoup plus calme que d’habitude note l’étude…
Retrouvez ici le dossier sur le Top 50 des philanthropes US par les Chronicles of Philanthropy (la plupart des articles sont pour les abonnés uniquement…).
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