10/04/2018 – 11:08

Avec la création du fonds de dotation Centre Pompidou Accélérations, le Centre Pompidou repense le concept de « Club de Mécènes » sur des bases résolument contemporaines.

Comment rester moderne (et sexy), du haut de ses 40 ans, quand le mécénat culturel a connu faste et un certain désenchantement. Que la concurrence s’est durcie. Que les entreprises multiplient leurs propres fondations, parlent RSE ou engagement des salariés, réfléchissent mécénat croisé… A Beaubourg, la réponse passe par l’ouverture. Après un anniversaire célébré en 2017 aux (littéralement) 40 coins de la France, c’est cette année dans l’approche de ses mécènes que le Centre Pompidou a ouvert les bras à travers la création d’un fonds de dotation : Centre Pompidou Accélérations.

Pour ce fonds de dotation, 10 entreprises, pas plus, amenant 200.000 euros et ayant chacune un siège au conseil d’administration du fonds. Et surtout un projet bien défini s’étalant sur deux ans autour d’une thématique choisie collégialement : « Le pouvoir des émotions » pour la saison 2018/2019.

Autour de ce thème, le projet commun se décline en trois volets. D’abord un grand Sommet prévu en les 14 et 15 septembre 2018 qui rassemblera chercheurs, économistes, des artistes et des dirigeants d’entreprises.  Puis, en fin d’année, une série de résidences d’artistes de plusieurs semaines au sein des entreprises membres du Fonds de dotation. Enfin, en octobre 2019, une exposition thématique, toujours sur « Le pouvoir des émotions », qui sera enrichie des œuvres produites lors des résidences d’artistes.

« Une manière pour les entreprises de mettre de participer à un morceau de la programmation du Centre Pompidou  » explique Benoît Parayre, Directeur de la communication et des partenariats,et de leur proposer une forme d’engagement dans la gouvernance « un peu dans la logique des musées anglo-saxons« ,mais aussi d’amener l’art et la création contemporaine à mettre un petit pied dans les entreprises. Et de construire ensemble, pas à pas, un lien différent autour d’un projet de mécénat engageant et porteur de sens. 

Il ne s’agit pas ici de remplacer le mécénat classique (soutien à l’achat d’œuvres ou aux expositions), ni de remplacer le Club des Mécènes du Centre Pompidou qui existe par ailleurs. Mais bien d’expérimenter une approche différente du mécénat culturel. Et de convaincre au passage des entreprises avec des profils un peu différentes de s’y engager. Aux côtés d’AXA, d’Orange et de la banque Neuflize OBC, se retrouve ainsi l’agence de communication Tilder ou encore SNCF Logistics, CDiscount, TIGF (Transport et Infrastructure Gaz de France) et peut-être moins attendues sur ce terrain.