Interview issue de la Newsletter du 17 juillet 2025

Quels sont les liens de l’Hôpital Américain avec la collecte internationale ?

Historiquement, ils sont très forts puisque l’hôpital a été créé en 1906 grâce aux dons de la communauté américaine afin de créer un lieu réservé aux patients américains vivant en France, où ils pourraient recevoir des soins dans leur langue et correspondant aux standards de leur pays. C’est également la philanthropie américaine qui a permis le développement de l’établissement, qui s’est rapidement ouvert à la patientèle française ou d’autres pays.. Aujourd’hui, je crois que nous sommes le seul organisme d’intérêt général en France à avoir un double statut en étant à la fois une 501 (c) 3 (équivalent d’une organisation à but non lucratif) reconnue par l’administration fiscale américaine et une fondation reconnue d’utilité publique en France, habilitée à recevoir dons et legs dans les deux pays.. Les américains représentent encore une part importante de nos 30% de patients étrangers et une part tout aussi significative de nos philanthropes. Dans le cadre de notre dernière campagne « Le nouvel américain », qui a permis de collecter 100M€ entre 2018 et 2023 afin de construire un nouveau bâtiment amiral dédié à la médecine de demain, ils représentent environ 25% des dons.

Alors que vous venez d’aboutir cette campagne, quels sont vos enjeux pour la collecte internationale dans les années à venir ?

Les enjeux restent pour nous très liés aux à la générosité américaine, les autres nationalités restant peu représentées dans nos donateurs. Nous avons l’ambition de redynamiser notre fondation implantée aux USA qui est très importante pour nous. Elle a été créée pour renforcer notre présence aux Etats-Unis et de faire connaître notre image de marque auprès du public américain afin de solliciter sa générosité. La fondation nous reverse chaque année les intérêts liés aux placements de legs et donations américains, ainsi que les revenus de divers événements de collecte (dîner de gala…). Elle va fêter ses 50 ans en 2026 et c’est pour nous l’occasion de recréer une dynamique de développement autour de cette structure. Aujourd’hui, elle est surtout active à New-York et au Texas, notamment parce que la Présidente du board vit dans cet Etat, mais nous cherchons à la développer en Californie ou en Floride, où il y a de beaux potentiels. Cela passe par un renouvellement progressif du board dans les années à venir, de nouveaux contacts ainsi que par des événements de levée de fonds dans diverses villes…

Vous êtes co-coordinateur du tout nouveau Club Philanthropie Internationale de l’AFF, quels sont les sujets que vous pensez partager au sein de ce groupe ?

J’anime en effet le Club avec Sophie Charro, en charge du mécénat international à l’ICM. Nous avons déjà tenu deux réunions, avec une vingtaine d’organisations aux profils assez variés : enseignement supérieur, musées, établissements de santé… Les questionnements sont très variés, parfois assez techniques, sur des sujets de compliance par exemple, ou plus généraux de type « comment relancer sa collecte à l’étranger ? ». Mais globalement, on sent que la pression se renforce dans beaucoup d’organisations sur les ambitions de collecte à l’international. Certains conseils d’administration peuvent aborder le sujet avec des espoirs d’eldorado facile à l’étranger. Mais comme toujours avec les grands donateurs, il faut se préparer à un travail de longue haleine, et dans le cas de l’international bien réfléchir aux véhicules que l’on choisit. Ne pas forcément investir pour créer un « Friends of… » par exemple, mais commencer par tâter te terrain en s’appuyant sur les mécanismes de don transnational qui existent. Comme pour tous les clubs de l’AFF, nous avons à cœur d’entretenir au sein du groupe un esprit de bienveillance et de partage sans tabou, la règle étant que ce qui se dit dans nos réunions n’en sort pas !

Pour plus d’informations sur le Club Philanthropie internationale et participer à ses prochaines réunions, merci de contacter : Giovanni@fundraisers.fr

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