Alors que les questions climatiques et environnementales semblent parfois un peu reléguées au second plan des agendas politique ou médiatique, les mécènes restent mobilisés. Selon Admical, les mécènes engagés dans ces sujets ont progressé de +7% en 2024 vs 2023 tandis que selon l’Observatoire de la Fondation de France, de plus en plus de fondations intègrent la cause à leurs axes d’intervention. Mais il semble de plus en plus, face à l’ampleur des enjeux, que c’est en collectif que les mécènes et philanthropes adressent ces sujets, comme en témoignent deux initiatives relevées dans l’actualité récente. Avec un objectif commun : transformer les pratiques, ensemble.

S’allier pour innover, pour risquer. C’est le sens du Belém Health Action Plan tout juste lancée en marge de la COP 30. Une coalition d’une trentaine de grandes fondations a annoncé le lancement de cette initiative de 300 millions de dollars destinée à lutter contre les risques santé liés aux impacts des changements climatiques. Cette initiative vise à soutenir des innovations, dans une logique de capital-risque philanthropique, comme l’explique à Reuters Estelle Willie, directrice de la communication de la Fondation Rockefeller, un des bailleurs : « En tant qu’organisation philanthropique, nous ne pouvons pas nous contenter de colmater les brèches et de ressusciter un modèle de développement moribond. Ce que nous essayons de faire, c’est d’utiliser notre capital philanthropique pour commencer à tester et à valider de nouvelles solutions grâce à ce travail et à cette collaboration ».

S’allier aussi pour apprendre les uns des autres. En France, la Fondation de France et la Fondation Anyama mettent à l’honneur le lancement d’une nouvelle alliance en réponse à la situation alarmante des forêts. Née en avril dernier, la Coalition des fonds et fondations pour les forêts françaises rassemble aujourd’hui 24 acteurs philanthropiques autour de 5 grands objectifs de préservation de ce patrimoine naturel : comprendre et former, accompagner et soutenir, protéger et restaurer, sensibiliser et informer, transformer et inventer. Chaque fondation membre choisit de s’engager, à la hauteur de ses moyens, sur un ou plusieurs de ces objectifs. « Il y a une vraie nécessité à structurer une action collective. Seul, on ne peut pas transformer les pratiques », souligne Barbara Chenot, cofondatrice de la Fondation Elze, membre de la coalition. Outre mobiliser les soutiens autour d’un programme d’action commun, la coalition est ainsi également une manière pour ses membres d’enrichir leurs compétences en collectif sur la cause, par des webinaires, des visites de terrain, des ateliers…