Le quotidien suisse Le Temps a consacré une série d’articles à la générosité sous toutes ses formes dans le monde. Dans ce pays où est donné chaque année 1,7 milliard d’euros de dons et où le bénévolat ne cesse d’augmenter (+ 14 % en un an), la générosité est de plus en plus un sujet d’intérêt. Lire par exemple cet article sur ce restaurant étoilé de Milan qui prépare gratuitement des menus pour les SDF (ici). Lire aussi cet intéressant papier intitulé « Je donne donc je suis » (ici). Selon le sociologue Ronan Chatelier, rapporte Le Temps, « l’extrême générosité est devenue la valeur montante. Alors que l’altruisme a longtemps été considéré par les économistes comme douteux et inadapté à la nature humaine, on voit maintenant un mouvement inverse, avec l’économie du bonheur, et des penseurs idéalistes qui réfléchissent aux moyens de rendre le monde un peu plus juste. C’est ce que j’appelle l’idéologie du  »sympa » : un désir de remettre du beau et du bon dans la société, pour prouver que toute action n’est pas régie par un calcul coût-bénéfice. Cette idéologie qui veut cultiver gentillesse, convivialité et spontanéité exerce d’autant plus un pouvoir d’attraction que notre société semble toujours plus anxiogène et chronophage ». La générosité, une manière de compenser un néolibéralisme délétère, donc…

Le sociologue Alain Caillé y voit même un rapport de corrélation, poursuit le quotidien suisse. Pour lui, plus la société produit et consomme, plus elle aspire à une « purification par le don ». L’effet d’entraînement des « people » sur les réseaux sociaux joue également un grand rôle dans le développement de l’altruisme.