Le Musée du Louvre lance la 9ème édition de Tous Mécènes, sa campagne annuelle de financement participatif afin de restaurer l’Arc du Carrousel. L’occasion de revenir sur les clés d’une campagne dont le succès ne semble pas faiblir.

C’était en novembre 2010. Le crowdfunding balbutiait en France. Les plateformes KissKissBankBank et Ulule, respectivement nées en mars et octobre de l’année, étaient en couches culottes. Et le Louvre lançait, avec une plateforme développée en propre, sa première campagne de financement participatif « Tous Mécènes », appelant au grand public pour contribuer à financer l’achat des Trois Graces de Lucas Cranach. En un mois, l’objectif de 1 million d’euro est rempli, voir dépassé, grâce à la générosité de 7200 donateurs.

Depuis, les éditions s’enchainent, rendez-vous annuel de donateurs fidèles : selon les campagnes 50 à 70% des contributeurs ont déjà donné précédemment. Le rendez-vous est même devenu incontournable pour certains. « Des donateurs nous contactent dès le mois de septembre pour savoir quand la campagne débutera et quel en est le sujet » relate Ophélie Peyron, Responsable des Campagnes « Tous Mécènes » au sein du Musée du Louvre.

Comment éviter la lassitude ? Comment réussir aussi à recruter de nouveaux soutiens chaque année ? Comment choisir le « bon projet » à proposer ? « L’enjeu central, explique Ophélie Peyron, est la capacité à raconter une nouvelle histoire à chaque fois« . Une histoire parfois immédiate, comme lorsque le musée fait de la restauration de la Victoire de Samothrace, une de ses « stars », le sujet de sa campagne de 2013. Un des grands succès engrangés. Qui demande dans d’autre cas un peu plus d’efforts de storytelling.

Record battu l’an dernier avec l’achat du Livre d’Heures de François 1er : l’objectif de 1 millions d’euros a été pulvérisé puisqu’au final 9000 donateurs ont permis au Louvre de lever 1,5 millions d’euros. « Ce qui fait que cela a si bien fonctionné, c’est le personnage emblématique de François 1er, l’histoire incroyable de l’objet passé entre les mains de Henri IV et de Mazarin… » estime Ophélie Peyron. Probablement aussi une pointe de chauvinisme puisqu’il s’agit de ramener dans les collections françaises l’objet exilé en Angleterre. Et certainement une bonne dose de créativité. « Nous essayons chaque année de renouveler le dispositif de collecte et de mettre en place des opérations complémentaires« . L’an dernier, la campagne s’était ainsi étayée d’un jeu #GofrançoisGo tandis qu’une borne de collecte digitale avait été installée à la sortie de l’exposition François 1er.

Cette année, le Louvre se donne 4 mois pour collecter 1 million d’euros afin de contribuer à la restauration d’une de ses pièces architecturales emblématiques : l’Arc du Carrousel. Alors que les campagne Tous Mécènes affichent un don moyen relativement stable tournant autour de 150€, cette édition s’ouvre aux petites contributions en proposant de faire un don de 5€ par SMS (« LOUVRE » au 92004) tandis qu’un concours photo #moncarrousel sur Instagram permettra de remporter un appareil photo et une rencontre avec Yann Arthus-Bertrand.

« Ce qui est touchant, estime Ophélie Peyron, c’est qu’au-delà de la collecte de dons, ces campagnes ont permis de créer un nouveau lien entre le Louvre et son public. Plus que du mécénat, c’est une rencontre avec le Musée, comme nous l’expliquait encore il y a peu un donateur qui a dédié ses dons à ses deux filles« . Un premier pas qui peut mener à s’engager plus avant. Certains donateurs « entrés au Louvre » un peu anonymement via ces campagnes, finissent par intégrer le Cercle des Mécènes qui regroupe les grands donateurs du musée…

Pour en savoir plus sur l’édition 2018 rendez-vous sur le site tousmecenes.fr

Et pour explorer l’ensemble des techniques et outils de collecte à disposition du secteur culturel, inscrivez-vous sans tarder à la 9ème Conférence de fundraising pour la culture organisée par l’AFF les 7 et 8 novembre prochains.