Premier semestre 2020 : +22% de dons dans l’hexagone selon un baromètre France générosités tout juste publié, qui relève aussi un boom sans précédent du don en ligne et une mobilisation de toutes les catégories de donateurs. Aux USA, +21% de dons en plus et +15% au Royaume-Uni selon d’autres études. Mais à qui profitent ces dons ? Et surtout, quel sera l’effet de la seconde vague sur la générosité

Le chiffre parle de lui-même : +22% de dons au premier semestre 2020 vs la même période en 2019 selon le Baromètre France générosités – OKTOS qui a été publié la semaine dernière et se penche sur la collecte de 44 associations et fondations. Une croissance portée par les dons ponctuels (+40%) tandis que les dons en prélèvement automatique, bien que dépourvus de leurs collecteurs de rue pendant le confinement, augmentent pour leur part de 5%. Une croissance des dons ponctuels évidemment portée aussi par le don en ligne qui explose : +230% entre le premier semestre 2019 et le premier semestre 2020 (les dons offline réussissant tout de même aussi à croître de 10%).

A noter que cette croissance concerne tous les niveaux de dons, avec toutefois une mobilisation importante des « middle do » : +77% de dons compris entre 500 et 1000€ et + 65% pour ceux compris entre 1000 et 1500€.Mais en deçà, l’engagement a aussi été notable : +65% également pour la tranche 150-300€, +44% pour la tranche 300-500€ et +30% pour la tranche la plus basse (dons inférieurs à 150€).

Ce « boom » inédit se retrouve aussi à l’étranger. Aux USA, une étude tout juste publiée de The Chronicle of Philanthropy souligne également une augmentation de plus de 20% des dons faits aux plus grandes charities américaines (116 organisations étudiées) sur le premier semestre 2020 vs 2019. Et au Royaume-Uni, la Charities Aid Foundation (CAF) publiait également la semaine dernière son rapport UK Giving & Covid-19 qui étudie les dons des ménages britanniques sur la période janvier-juin 2020, notant une augmentation des dons de 800M£ vs l’année précédente où 5,4Mds£ avaient été collectés. Soit une croissance de près de 15%, qui a essentiellement bénéficié au secteur hospitalier, note la CAF, qui tempère l’enthousiasme et soulignant également que nombre de structures ont aussi connu des pertes sans précédent sur ce premier semestre 2020.

Une inquiétude sur les disparités de collecte et l’effet final de cette bulle de générosité sur les collectes de l’année partagée par l’étude américaine, et qui transparait aussi dans le rapport « La France Associative en Mouvement 2020 » publié par Recherches & Solidarités (toujours la semaine dernière). Dès le préambule du rapport, Roger Sue, Sociologue, Président du Comité d’experts et Administrateur de Recherches & Solidarités, note que sur l’ensemble du secteur associatif « le trou d’air est violent et laissera des traces ». Selon l’enquête : la moyenne de créations d’associations qui s’établit généralement autour de 70.000 nouvelles structures par an serait descendue à 65.000 entre juin 2019 et juin 2020), avec un coup d’arrêt particulièrement marqué au pendant le confinement. Et l’emploi associatif aurait perdu 60.000 postes sur le premier semestre 2020… Alors que les besoins ont explosé cette année, sous le coup de la crise, la fin d’année désormais confinée en France s’annonce sous haute tensions rappelle France générosités : le dernier trimestre avait permis de collecter 40% des montants de dons en 2019.