Du (rif)ifi sur les dons ?
9 avril 2018
De l’ISF à l’IFI, le baromètre IPSOS-Apprentis d’Auteuil fait le point sur les inquiétudes des donateurs (et des fundraisers) face à ce nouveau dispositif.
2017 avait déjà amené son lot d’inquiétudes : année électorale, incertitudes fiscales… Et pourtant ! L’année a été record chez certains collecteurs ISF, tandis que selon le baromètre du don ISF-IFI d’IPSOS – Apprentis d’Auteuil, publié début avril, le don moyen des assujettis à l’ISF a été le plus élevé des 4 dernières années : 2.535 euros donnés en moyenne en 2017 par l’échantillon de 300 contribuables sondés (dont 82% ont été donateurs, soit 2 points de plus qu’en 2016).
Alors quid de 2018 et du passage de l’ISF à l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière, pour ceux qui n’auraient pas suivi) ? L’incertitude rode face à ce nouvel impôt qui retire de la base de calcul les placements financiers, l’épargne et autres valeurs mobilières pour ne conserver que les biens et droits immobiliers… divisant pratiquement par deux l’assiette de l’ISF et globalement d’autant le nombre d’assujettis !
Selon le baromètre IPSOS-Apprentis d’Auteuil, si l’IFI semble mieux considéré que son prédécesseur (« une chance pour l’économie française » pour 69% des sondés et un « frein à l’exil fiscal » pour 65%), il est aussi un peu plus perçu comme une entrave qu’une opportunité à donner. Selon les sondés, c’est « une menace pour les organismes caritatifs » à 55% et un « frein à la générosité » car limitant le nombre d’assujettis à 51%. En contrepartie, seuls 41% le voient comme une incitation à être plus généreux compte tenu de l’augmentation du revenu disponible des non assujettis.
Autre pierre d’achoppement : le flou ! En effet, 31% des donateurs qui restent assujettis à l’IFI sondés se considèrent mal informés sur l’ensemble du dispositif. Quant aux modalités de déduction des dons, près de la moitié des assujettis à l’IFI ignore que les montants déductibles ne changent pas : 21% pense que la déduction sera moindre, 7% pense que la déduction ne sera plus possible et 21% avoue n’en avoir aucune idée. Dans ce contexte, si 80% des sondés envisage tout de même de donner en 2018, le taux de « certains » de faire un don parmi eux baisse : 51% en 2017 contre 44% en 2018.
Alors s’il faut se préparer pour le pire (Apprentis d’Auteuil indique par exemple anticiper une baisse de 40 à 50% de sa collecte ISF, qui représentait environ 20% de sa collecte totale), il faut aussi encourager le meilleur. Ne pas relâcher ses campagnes d’information, et ne pas oublier que la disparition du dispositif de déduction ISF des investissements dans les PME pourrait aussi donner un second souffle aux collectes.
Pour consulter ou télécharger l’étude rendez-vous sur le site des Apprentis d’Auteuil.
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