Jean-Pierre Godard, président du Groupe Fidelis, répond à trois questions.
Quelle est la culture de la relation-donateur par téléphone au sein du Groupe Fidelis ?
Depuis sa création en 2012, Fidelis fait uniquement de la collecte de dons humanitaires. Notre culture de pure-player s’est forgée au travers de nos expériences passées dans les centres d’appels, mon associé David Klajman et moi-même. Nous sommes tombés amoureux du fundraising car ce métier nous procure un supplément d’âme par rapport au secteur marchand dans lequel nous étions précédemment. La mission du Groupe Fidelis est de véhiculer une image positive des associations avec lesquelles nous travaillons ainsi que de sensibiliser les donateurs aux causes qu’elles défendent. Nos deux missions principales consistent à recruter de nouveaux donateurs et fidéliser les anciens. Nous développons pour cela une forte empathie avec les personnes que nous appelons. Nous prenons en compte leurs doléances et nous cherchons à les réassurer en leur envoyant notamment par SMS les liens des sites internet des associations que nous représentons. Nous transmettons également aux donateurs potentiels des vidéos de volontaires ou de chercheurs. Nous sélectionnons pour cela avec un très grand soin tous nos collaborateurs. Nous comptons aujourd’hui près de 500 téléfundraisers. En plus de nos locaux à Paris, Versailles et Marseille, nous comptons une vingtaine de plateformes d’appels à taille humaine dans des pays francophones comme l’Ile Maurice, le Maroc, la Tunisie, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et Madagascar.
Quelles sont les associations et les structures auprès desquelles vous vous engagez aujourd'hui et quelles sont les causes que vous souhaitez défendre demain ?
A ce jour, une vingtaine d’associations et de fondations nous font déjà confiance dont l’Unicef, les Sauveteurs en Mer, Care, Action contre la Faim. Nous démarrons en 2023 une nouvelle collaboration avec le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (UNHCR) et la Fondation du Souffle. Nous nous développons également dans les secteurs de la défense de l’environnement et des causes animales.
Quelles sont les spécificités de vos campagnes de recrutement de donateurs réguliers par prélèvement automatique ?
Les dons réguliers par prélèvement automatique (PA) sont un objectif majeur pour les associations car ils leur assurent des revenus stables et pérennes. Afin de convaincre les donateurs, nous suivons deux approches distinctes. Pour les structures qui ne sont pas encore très connues, nous encourageons les personnes que nous appelons à verser un premier don. Nous leur envoyons ensuite des contenus comme des newsletters et après trois à six mois, nous les recontactons pour leur proposer un prélèvement automatique. Cette démarche nous permet de convaincre 8% à 10% des nouveaux donateurs réguliers. Pour les structures à forte notoriété comme Unicef, Les Sauveteurs en Mer ou Action contre la Faim, nous demandons dès le début aux personnes que nous appelons de verser un don régulier. Les outils que nous avons mis en place pour cibler les donateurs potentiels, notamment en fonction de leur lieu d’habitation et de toutes les données publiques OpenData fournies par l’INSEE, nous permettent d’estimer leur capacité à devenir donateur. Nous enregistrons d’excellents résultats car 1% à 4% des particuliers que nous contactons acceptent de devenir soutiens réguliers PA. En 2022, nous sommes ainsi parvenus à recruter 10 000 donateurs réguliers PA et ce chiffre devrait doubler cette année.