Amnesty International lance un spot de recrutement de militants pour dévoiler sa nouvelle signature autour de la "rage de vaincre". Et réhabilite au passage la noblesse de l'engagement.
Puisque les jeunes veulent s'engager (voir la dernière newsletter de l'AFF), proposons-leur sans détour de le faire ! Les campagnes de recrutement de bénévoles fleurissent donc en ce mois de septembre. Avec un levier souvent humoristique comme Emmaüs Connect, qui cherche des bénévoles pour accompagner ceux pour qui le numérique "est une autre planète", spot rhabillant un senior en astronaute à l'appui. Ou comme l'Unicef, qui interroge "T'es prêt à te battre pour les droits des enfants ?", visuel d'un père s'attaquant sabre au poing à une piñata-licorne remplie de bonbons. Des campagnes conçues pour les réseaux sociaux et qui flirtent donc avec la légèreté qui y règne pour mobiliser.
Et puis il y a Amnesty International qui dévoilait ce 24 septembre le film illustrant sa nouvelle signature "on a la rage de vaincre": une minute et 15 secondes d'élans triomphaux signé de l'agence DDB Paris et se concluant par "Quand il s'agit des droits humains, chaque combat mérite une victoire. Rejoignez-nous". Derrière le film, taillé pour la télévision et le cinéma, ainsi qu'une série d'annonces presse reprenant cette idée de victoire, une nouvelle plateforme de marque et des pages dédiées à toutes les formes d'action (de la pétition au militantisme plus actif en passant par le mécénat de compétences et le don) dont le header clame sans détour "On se bat ensemble, on gagne ensemble".
Avec cette campagne, l'association remet l'engagement collectif "enragé" au cœur de la cause des droits humains, et revient s'enraciner dans ses valeurs historiques... matinées d'une bonne dose de positivisme tout de même. Car, le "militant" s'est teinté au fil du temps de connotations qui ne mobilisent plus forcément. Militantisme syndical ou au sein de partis politiques, peu prisé des plus jeunes. Militantisme associatif aux accents jusqu'au-boutistes (des ZADistes aux vegans destructeurs de boucheries...). Amnesty International semble vouloir lui redonner ses lettres de noblesse : jusqu'au bout, ensemble... pour le meilleur.
