L’étude La France bénévole, publiée en mai 2019 par Recherches & Solidarités, montrait que 30% des vingt millions de Français qui n’avaient pas encore donné de leur temps pour les autres ne l’avaient pas fait parce que « l’occasion ne s’était pas encore présentée ». Et 28% affirmaient qu’ils franchiraient le pas si « un événement majeur ou de graves difficultés se présentaient ». En mars 2020, cette occasion s’est (malheureusement) présentée pour beaucoup… Alors que la crise sanitaire sans précédent bloque le pays et fait exploser le nombre de personnes en situation de précarité. Un mouvement de solidarité massif vient frapper aux portes des associations, appelant à une réorganisation des forces bénévoles : confinement des plus anciens, gestion des nouveaux élans d'engagement… tout cela le plus souvent à distance !
Alors comment les bénévoles se sont-ils emparés (ou pas) du numérique pour développer ou initier de nouvelles pratiques ? Comment les circonstances ont favorisé la percée du "Télé-Bénévolat" ? C'est à ces questions que Recherches & Solidarités s'est cette fois attaquée, au travers des témoignages de 2 365 bénévoles (sondés entre le 28 avril et le 11 mai 2020), avec ses divers partenaires, notant que, pendant le confinement, 27% des sondés avaient "renforcé leur pratique" en matière d'usage numérique pour les activités de bénévolat. Et que pour 17% cet usage du numérique avait été "une première". Un élan nouveau vers le Télé-Bénévolat qui a particulièrement concerné les moins de 25 ans, les bénévoles très ponctuels et ceux des secteurs social / santé / solidarité internationale (traditionnellement des bénévoles "de terrain"). Tandis que ceux qui ont renforcé les pratiques sont surtout les 25-34 ans, ainsi que les plus seniors (60-70 ans).
Un engagement largement volontaire : pour 41% des télé-bénévoles, cette incursion numérique a été faite à leur initiative "parce que c'était le bon moment", seuls 15% s'étant sentis "un peu obligés pour garder le contact avec leur association". Quant à l'avenir du télé-Bénévolat, les avis sont partagés : une petite moitié estime que la pérennité est à l'ordre du jour tandis que près de 40% estime que c'est peu probable. Un avis sur les motivations des associations car, à titre personnel, les bénévoles sont plus de 60% à être mobilisés pour poursuivre ou renforcer leurs usages numériques, près de 30% à ne pas encore avoir décidé et seuls 2% à avoir peur d'être dépassés par les pratiques.
Pour découvrir l'enquête complète "Le bénévolat à l'heure du confinement", menée avec de nombreux partenaires (Assoconnect, Benenova, Benevolt, Compétence bénévolat, la Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative du Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, France Bénévolat, IEDH, Passerelles & Compétences, Solidatech, Tous Bénévoles et Webassoc), c'est par ici.