Dévoilé en exclusivité le mardi 23 juin, en ouverture du séminaire AFF 100% digital, le Baromètre de la générosité 2019 de France générosités apporte de plutôt bonnes nouvelles pour 2019 ! Après une chute historique des dons de 4,8% en 2018, année de toutes les réformes fiscales, la générosité a repris du poil de la bête et s’est accrue de 3,5 %. Elle ne retrouve pas son niveau record de 2017, mais se rétablit à celui de 2016, soit environ 788 millions d’euros de dons collectés par les quarante-six organisations membres du panel étudié. « De quoi prouver définitivement que cette baisse de 2018 était véritablement liée aux évolutions fiscales, s’il y avait encore un doute ! », souligne Nolwenn Poupon, responsable Études et Communication de France générosités.

 

Si ce chiffre d’une générosité à nouveau en hausse est emblématique, et a été largement repris dans la presse, c’est aussi et surtout dans ses détails, que ce Baromètre apporte de la matière à penser au regard de la crise actuelle. Alors qu’il propose un recul sur quinze années de dons ponctuels (2005-2019), il démontre encore une fois la difficulté à renouveler les bases. Le nombre de nouveaux donateurs a ainsi chuté de 15 % entre 2009 et 2019. Une érosion au long cours compensée par les montants moyens donnés, et notamment par ceux liés au développement du prélèvement automatique (PA).

 

En 2019, ce sont notamment ces PA, qui permettent de maintenir et de développer la générosité. Les dons ponctuels (56% de la collecte totale en 2019) avaient en effet connu un effondrement de 10 % en 2018, et n’ont repris que 2,5% l’année dernière. Une reprise qui s’apprécie en montants de dons, car le nombre de dons continue pour sa part à baisser de 2% en 2019 (après une chute de près de 7% en 2018). De leur côté, les dons en PA (44% de la collecte) avaient continué à croître de 3,5% en 2018, et ont à nouveau signé une progression de près de 5% l’an passé. Quant au don moyen, le calcul est simple : 78 euros pour le don ponctuel (offline) contre 142 euros pour le PA (sur l’année), soit quasiment le double… Ces donateurs PA, confirment donc aussi la moindre élasticité de leur générosité face aux réformes fiscales – et certainement aux crises. Une constance liée au fait que « s’abstenir de donner est un geste passif, pas forcément le résultat d’un choix délibéré, alors qu’annuler son prélèvement automatique est une action volontaire d’arrêt du don », estime Nolwenn Poupon. Un geste de désaveu moins simple à assumer…

 

Du côté des montants moyens donnés, le Baromètre souligne donc une générosité dopée par la montée des contributions face à l’attrition des « petits donateurs ». Ces derniers, donnant entre 0 et 150 euros, représentaient 70 % du montant des dons ponctuels il y a quinze ans, et 54 % en 2013. Ils n’en constituent plus que 45 % en 2019. Toutes les catégories de donateurs au-dessus voient leur contribution augmenter légèrement dans la collecte de dons ponctuels. Mention spéciale pour les donateurs de la tranche 500-1 000 euros (+3,5 points entre 2013 et 2019) et la plus haute tranche (grands do à plus de 10 000 euros), qui croît, pour sa part, de 2,5 points sur la période et représente près de 11% des donateurs en 2019.

 

En train de compiler les chiffres du premier semestre, France générosités défend trois mesures pour favoriser la relance associative pour celui à venir : augmentation du taux de réduction des dons sur l’IR à 75 % du montant des versements dans la limite de 1 000 euros, et ce quelle que soit la cause (la mesure ayant déjà été adoptée fin avril pour les associations « loi Coluche »), la création pour les donateurs non-assujettis à l’impôt d’un crédit d’impôt exceptionnel sur la CSG équivalent à 75 % des dons, et enfin le don de RTT. Des actions implémentables immédiatement…

 

Retrouvez ici l’intégralité du Baromètre de la générosité 2019.
A lire également la Tribune de Pierre Siquier, Président de France générosités.