La « Nuit du bien commun » : quesaquo ?
19 janvier 2018
Un speed-dating entre 15 porteurs de projets et donateurs triés sur le volet. Voilà ce qui s’est passé, cette fameuse nuit du 27 novembre, au Théâtre Mogador. Pour cette première édition de la Nuit du bien commun, l’objectif était de collecter un million d’euros. Finalement, indique le site du fonds de dotation, 950 donateurs ont donné un peu plus d’un demi-million d’euros.
La genèse de ce projet ? Une rencontre. Celle de Pierre-Edouard Stérin, entrepreneur à succès (fondateur notamment de Smartbox) souhaitant donner une partie de son patrimoine à des associations, et de Stanislas Billot de Lochner, créateur d’outils innovants (applications pour collecter des dons). Les deux entrepreneurs réfléchissent à un moyen de lever de fonds qui permettrait, par la même occasion, de créer des contacts humains à l’heure du tout digital. Pour eux, deux évidences : un événement à l’américaine est inapproprié à la France où le rapport à l’argent reste compliqué, les petites associations ont souvent du mal à fédérer des grands donateurs autour d’elles. L’idée émerge donc de rassembler les gens, fortunés ou non, dans un théâtre. C’est à moment que Thibault Farrenq, professionnel de l’événementiel, rejoint l’aventure pour mettre en œuvre toute la logistique de cette soirée.
« On voulait un appel au don qui soit extrêmement dynamique et qui encourage à donner le plus possible », explique Stanislas. Douze chefs d’entreprises ont été sollicités pour financer cet événement organisé bénévolement par les trois entrepreneurs. Sur 50 projets « collecteurs » sélectionnés, 25 ont accédé aux oraux et finalement 15 finalistes ont été retenus dont les associations Lazare, Entourage, Enfants du Mekong, Visitatio, Le Coquetier, Espérance Banlieues, Wwake Up Café. Les critères de sélection étaient : la pertinence de l’équipe – sa capacité à se présenter, mais aussi la viabilité du projet à cinq ans – financièrement… « Les critères était très “entrepreneuriaux”, le jury est habité à voir les start-up présenter leurs projets. Ici, la principale différence est la finalité sociale du budget ».
Chaque projet a été pensé comme un événement en échange d’un don. Les donateurs étaient invités à financer une action concrète pour le bien commun. Par exemple, 500 euros pour l’association Entourage donnait accès à une maraude. Après chaque présentation, le public était invité à participer à une sorte de vente aux enchères orchestrée par un commissaire-priseur. Les gains se sont ainsi étalonnés de 15 000 à 75 000 euros selon les projets.
Durant la deuxième partie de la soirée, les associations ont eu des stands pour rencontrer et échanger avec le public de donateurs ou visiteurs. L’occasion de formuler de nouvelles promesses de dons lors de moments plus informels. Pour la seconde édition qui aura lieu l’an prochain, les trois organisateurs espèrent faire financer l’intégralité de la soirée par des entreprises partenaires et des fondations. Leur objectif : dépasser largement le million d’euros de dons !
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