Les craintes des fundraisers étaient, hélas, justifiées. L’inflation a eu un fort impact sur la générosité des Français. Le baromètre annuel réalisé par Novos pour France générosités avec le soutien de La Banque Postale, montre que les dons ont augmenté d’à peine 1% en 2022. Cette hausse ne compense pas l’envolée des prix qui a atteint 5,2% l’an dernier. En faisant l’analyse de l’évolution des dons en euro constant, la générosité a ainsi baissé de 3,9% en 2022 par rapport à 2021.

Ce recul est, logiquement, plus fort parmi les donateurs les moins aisés. Les dons inférieurs à 150 euros ont ainsi chuté de 6,9% en 2022 alors que ceux supérieurs à 1500 euros ont progressé de 5,5%, d’après ce baromètre qui se base sur les données de la collecte de dons des particuliers de 56 associations et fondations membres de France générosités. Ce panel est très représentatif car il a dépassé 1 milliard d’euros de dons en 2022, soit près d’un-tiers de la collecte annuelle nationale. 

Autre chiffre préoccupant :  le nombre de nouveaux donateurs par organisation a diminué de 11,2% en une décennie. La collecte digitale a, quant à elle, progressé de 4,7% l’an dernier. 60% des fonds reçus en faveur des personnes touchées par la guerre en Ukraine ont été versés par des dons ponctuels en ligne. Des chiffres complémentaires peuvent être trouvées ICI.

 

Le bras de fer continue. Le tribunal judiciaire de Paris a jugé recevable, le 16 mai dernier, le recours des associations Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à tous, contre TotalEnergies, TotalEnergies Électricité et Gaz France.

Les trois ONG avaient déposé un recours, le 2 mars 2022, pour pratiques commerciales trompeuses contre le groupe pétrogazier français suite à son changement de nom et d’identité l’année précédente. Le géant, qui a enregistré lors de son dernier exercice un chiffre d’affaires de 281 milliards de dollars et un bénéfice net record de 20,5 milliards de dollars, est accusé de « greenwashing » dans ses campagnes publicitaires qui mettent en avant sa stratégie « net zéro » 2050 de neutralité carbone ainsi que les propriétés climatiques du gaz et des agrocarburants. Les trois associations souhaitent que « TotalEnergies soit contraint de retirer ses publicités trompeuses, de diffuser le jugement et de se voir imposer une mention obligatoire sur la réalité de ses plans de réduction de son impact climatique sur toute future publicité promouvant son ambition climatique ».

Bien décidé à ne pas se laisser faire, le groupe piloté par Patrick Pouyanné a assigné en justice Greenpeace France, au mois de mai, pour délit de manipulation après la publication d’un rapport de l’ONG sur son bilan carbone.

 

Le Mahatma aurait certainement salué la nouvelle. Gandee, la plateforme de mécénat et de RSE au service des entreprises et des particuliers, vient de boucler une levée de fonds de 500.000 euros auprès de business angels et de fonds d’investissement. Cette seconde levée, qui fait suite à un premier tour de table de 150.000 euros, va permettre à la startup fondée en 2019 par Layticia Audibert, de renforcer son équipe, d’accélérer le développement de ses offres, de déployer des innovations en matière de don, de faire grandir le nombre de sociétés qui agissent positivement et d’augmenter l’impact des entreprises en réponse aux enjeux socio-environnementaux. Pour en savoir plus sur cette structure qui propose aux professionnels et aux particuliers d’embarquer leur communauté autour d’une association qui corresponde à leurs valeurs, cliquez ICI.

 

Certains chiffres en disent plus qu’un long discours. 96% des dirigeants d’associations, qui sont devenues des SCIC, se déclarent satisfaits de leur nouveau statut. Ce modèle de coopérative encore mal connu permet aux structures de conserver leur esprit associatif et d’adopter une gouvernance démocratique tout en profitant de nouvelles perspectives économiques. Lancées en juillet 2001, les « Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif » sont des structures commerciales à but non-lucratif, qui proposent « des biens et des services d’intérêt collectif, qui présentent un caractère d’utilité sociale ». Ce statut ouvre de nouvelles possibilités pour les associations notamment en matière de financement. L’activité commerciale garantit en effet des revenus récurrents et assure la pérennité du projet, deux points rassurants pour les financeurs. Si l’envie de vous transformer en SCIC vous titille, allez consulter ce site.

 

Une goutte d’eau dans l’océan. Les plus optimistes salueront la hausse spectaculaire des dons reçus et les pessimistes se lamenteront du faible pourcentage global collecté. Entre 2015 et 2019 (aucune statistique plus récente existe), les organisations de défense des droits  des LGBTQ+ ont rassemblé… 0,13% des sommes versées aux structures philanthropiques. Ce chiffre peut paraître ridicule mais il cache une faible lueur d’espoir. Sur les cinq années étudiées par l’Equitable Giving Lab, les dons reçus pour la cause LGBTQ+ ont progressé de 46,3% alors que ceux collectés par les autres associations ont augmenté de seulement 24,9%. On se rassure comme on peut…

 

Dormir à la belle étoile peut rapporter gros. Max Woosey, 13 ans, est parvenu à lever plus de 700.000 euros en faveur de l’hospice de North Devon après avoir dormi 700 nuits dans une tente installée dans le jardin de sa maison familiale. « Avant que mon voisin ne meure d’un cancer, il m’a donné une tente et m’a dit de vivre une aventure, a expliqué l’adolescent à la BBC. L’hospice de North Devon s’était tellement bien occupé de lui que j’ai voulu les remercier ». Ce qui devait être une courte aventure permettant de réunir 100 livres a finalement duré près deux ans et a été couronné d’un record du monde. Au début de l’année, Max a officiellement battu le record du « montant le plus élevé collecté en campant », l’équivalent du salaire annuel d’une quinzaine d’infirmiers. L’adolescent a bien mérité de dormir au chaud dans un lit douillet.