La veille de l’AFF du 12 octobre 2023
9 octobre 2023
Le cœur a ses raisons que la raison n’ignore pas. Le célèbre aphorisme de Blaise Pascal nous vient immédiatement à l’esprit à la lecture de cet article publié dans The Good Life qui se demande s’il est préférable de donner avec le cœur ou d’investir stratégiquement. Pour les néophytes, de nombreux paramètres doivent être pris en compte avant de se lancer dans la « formidable aventure » de la générosité, et ce quel que soit leur âge. Ils doivent tout d’abord choisir la cause à soutenir et développer une stratégie à suivre. Les « philentrepreneurs » ont tendance à formaliser par écrit leur engagement et beaucoup s’impliquent dans les opérations de l’ONG qu’ils aident, suivant ainsi le principe de la « venture philantropy ». De plus en plus de bienfaiteurs définissent par ailleurs des mesures d’impact afin de quantifier les effets positifs ou négatifs générés par leurs dons. L’approche systémique, qui consiste à traiter les causes des problématiques abordées, est aussi très en vogue actuellement. L’altruisme n’est jamais anodin, conclut cet article. Qui pourrait dire le contraire ?
La santé mentale des jeunes au cœur des priorités des donateurs américains. 62% des philanthropes aux Etats-Unis qui soutiennent l’éducation affirment avoir modifié leur stratégie pour venir en aide aux enfants et à leur famille qui souffrent de stress et de troubles mentaux. Ce chiffre atteignait à peine 33% en 2018, selon une enquête effectuée auprès de 142 fondations par Grantmakers for Education. Durant la pandémie, beaucoup d’associations ont donné de la nourriture et des produits de première nécessité aux enfants dans le besoin et à leurs parents. Cette aide ne s’est pas arrêtée depuis. De nombreuses structures (77%) soutiennent, par ailleurs, les projets de développement et d’agrandissement des établissements éducatifs. Encourager le développement professionnel des enseignants et des directeurs d’école est un autre thème très en vogue actuellement (61%). Une voie à suivre en France ?
Le Guide des Libéralités 2023 est sorti ! La troisième édition de cet ouvrage juridique publié par France générosité en collaboration avec le Conseil supérieur du notariat (CSN) détaille tous les outils juridiques mis à la disposition des donateurs pour donner, léguer et transmettre au monde associatif et aux porteurs de projets d’intérêt général. Les legs et autres libéralités représentent le quart des ressources privées des membres de France générosités et 10% de l’ensemble de leurs ressources. Le montant de ces dons, qui a bondi de 42% entre 2013 et 2021, devrait encore progresser compte tenu de l’âge moyen des donateurs français qui est de 62 ans, avec une forte représentation parmi les baby-boomers de plus de 75 ans.
Si 9% des plus de 50 ans envisagent de transmettre une partie de leur patrimoine à une association ou une fondation, seuls 2% passent à l’acte. Le Guide des Libéralités aide les Organismes sans but lucratif (OSBL) à sensibiliser les potentiels testateurs aux possibilités de déploiement de leur générosité auprès des causes et des organisations qui leur sont chères. Pour télécharger cet ouvrage de 58 pages, cliquez ici.
Campagne : Le streaming au profit de MSF. Dix streamers se sont lancés, du 6 au 8 octobre, dans une course d’orientation interactive diffusée en direct sur Twitch afin de collecter des fonds pour Médecins Sans Frontières. En résonance avec les missions de l’ONG sur le terrain, les cinq binômes de joueurs devaient trouver huit mallettes symboliques représentant différents kits médicaux de MSF (vaccination, nutrition, accouchement…) afin de les acheminer le plus rapidement possible vers le lieu d’arrivée de la course. Cet événement, intitulé MSF Quest, fait suite aux succès de Zevent qui a levé près de 10,2 millions d’euros en 2022 et du SpeeDons qui a permis de collecter 1,2 million d’euros en faveur de Médecins du Monde lors de sa troisième édition.
La générosité de LVMH en faveur de Saint Tropez crée la polémique. Le géant français du luxe a annoncé verser 2,5 millions d’euros à cette commune de la Côte d’Azur à condition que son don soit affecté à la transformation d’une zone en centre-ville. Ce projet, dont l’enveloppe totale atteint 6,2M€, prévoit le réaménagement d’une école primaire, notamment la construction de commerces essentiels au rez-de-chaussée, d’appartements pour seniors au 1er étage ainsi que des espaces extérieurs. L’annonce a déclenché une vague de protestation dans la charmante ville qui s’est déjà vue affublée du surnom de « LVMH-City » dans le passé. Christine Blanc, qui représente une liste minoritaire, dénonce « le caractère récurrent des participations de LVMH qui pose aujourd’hui un problème d’indépendance. Avez-vous pensé à la définition de plafonds pour les donations et à une délimitation des champs d’application ? » Le conseiller majoritaire, Frédéric Prévost-Allard, a promis qu’un texte allant dans ce sens serait bientôt voté.
Les groupes privés qui font des dons importants à des collectivités comme LVMH dans cet exemple s’exposent à un risque réputationnel : S’ils suscitent la controverse ou sont perçus comme des tentatives d’influence indue, il y a un risque qu’ils ternissent la réputation de l’entreprise. Ce type de polémique pourrait décourager les entreprises de soutenir des projets philanthropiques à l’avenir et priver ainsi les collectivités de ce type de ressources.
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