Mécénat : le sport en tête, l’ancrage territorial en moteur.

Il y a eu du sport chez les mécènes ! Sortie le 5 février, l’édition 2024 du Baromètre du Mécénat d’Entreprise publié par Admical tous les deux ans, souligne la très forte progression du soutien des mécènes au sport. Première cause soutenue 2023, dans le sillage des JO, et notamment grâce aux PME, elle a rassemblé 58% des entreprises mécènes en 2023 (contre 46% en 2021) et 40% des montants engagés, soit 35 points de plus que dans les éditions précédentes ! Outre mesurer cette belle performance, le baromètre apporte de nombreux enseignements.

Parmi les autres points notables se trouve l’inexorable montée de l’engagement des TPE et PME : elles représentent 97% des entreprises mécènes et 33% du budget de mécénat en 2023. Les grandes entreprises, quant à elles, ne représentent « plus » que 39% du budget alors qu’il y a encore 6 ans, elles déclaraient plus de la moitié du total des dons (53,5%). Avec ces PME et TPE, c’est aussi l’ancrage local du mécénat qui s’affirme (et s’incarne donc parfois dans le soutien au sport).

Ainsi, 88% des mécènes affirment agir au niveau local ou régional (+12 pts par rapport l’édition précédente) et renforcer l’ancrage territorial de l’entreprise devient la deuxième motivation à faire du mécénat (36%) avec une forte progression de 9 points. La première raison de faire du mécénat reste l’expression et l’incarnation des valeurs de l’entreprise (40%) mais elle est en recul de 9pts comparé à l’édition précédente). Troisième moteur, la valorisation de l’image et de la réputation de l’entreprise recule également (32 %, soit -3pts).

Quant au choix du domaine d’action par l’entreprise, il est également motivé par des dimensions différentes selon la taille des entreprises : les grandes entreprises souhaitent surtout que les projets incarnent leur valeurs (98%), alors que dans les PME, le choix des sujets est majoritairement lié au dirigeant (58%). A noter enfin que si, toutes tailles d’entreprises confondues, 19 % des mécènes choisissent des domaines liés à l’activité de l’entreprise, ce levier est en recul de 10pts tandis que  la volonté d’inscrire le mécénat dans la stratégie d’engagement sociétal de l’entreprise progresse très fortement (55%, +26pts).

Pour découvrir l’ensemble du très riche Baromètre Admical 2024 du Mécénat d’Entreprise, rendez-vous ici

Un gros truc en plus pour la Fondation Perce Neige !

Plus de 10 millions d’entrées… et combien de dons ? Après l’immense succès de son film « Un p’tit truc en plus », le comédien et réalisateur Artus annonce la création la fondation éponyme sous l’égide de la Fondation Perce-Neige. Une annonce faite avec la caisse de résonnance de la tournée promotionnelle du nouveau one-man-show de l’humoriste, et qui place aussi la capacité abritante de la Fondation Perce Neige sous les feu des projecteurs.

Objectifs du projet, selon un entretien accordé à l’AFP et repris dans divers médias dont Libération, offrir « du rêve et de la magie » aux personnes handicapées puisque les fonds recueillis serviront à « construire ou à réhabiliter » des lieux qui accueilleront des personnes avec un handicap mental. D’abord une première maison, puis « si le public suit dans cette aventure, plusieurs pour différents handicaps », explique-t-il.

Perce-Neige, association créée en 1966 par l’acteur Lino Ventura pour accompagner les personnes touchées par une déficience mentale, notamment en créant des lieux de vie, est devenue une fondation RUP abritante en 2016. Jusqu’à cette annonce, qui fait désormais la Une de son site internet, et l’objet d’une page de dons dédiée, la Fondation Perce-Neige n’affichait pas de fondation abritée sur son site Internet et ne communiquait que très peu sur cette capacité abritante. L’arrivée de la Fondation « Un p’tit truc » sous son égide sera-t-elle un levier en plus à son développement ?

L’ARC mise sur Mr Popo pour un « harcèlement » bienveillant.

La Fondation ARC pour la recherche sur le cancer lance une campagne un peu loufoque pour sensibiliser sur l’importance du dépistage du cancer colorectal. Au programme, une mascotte en peluche, aux indéniables airs d’étron, et de l’humour décomplexé qui dédramatise en chanson et sans tabous le processus de test (envoi d’un échantillon de selles par la poste).  Alors que seul un tiers des personnes éligibles se font aujourd’hui dépister, pour faire grimper les chiffres, la campagne mise aussi sur effet « harcèlement » par WhatsApp assez original.

Avec le slogan « Ne lâchez rien, tant qu’ils ne lâchent rien », Mr Popo invite en effet chacun à inscrire un proche dont on souhaiterait qu’il se fasse dépister pour un programme de « harcèlement » bienveillant sur son téléphone portable. Vidéos, GIFs, chansons, stickers… chaque jour, il envoie des messages pleins d’humour via WhatsApp pour pousser le proche inscrit à passer à l’action. Pour faire taire cette mascotte un brin collante, l’envoi du message « J’ai fait mon test » arrêtera les relances.

Le site nelâchezrien.fr est dédié à cette opération originale, également relayée sur les réseaux sociaux, et qui pousse assez loin le ton décalé souvent utilisé en lien avec cette thématique de campagne. Le but : jouer avec le tabou pour mieux le déjouer.

Yuzu : catalyseur de financement citoyen made in Lot et Garonne.

Un peu de vitamines à l’heure où s’accumulent les annonces difficiles de baisse des subventions publiques au financement de l’ESS (voir par exemple cet article de Carenews sur les coupes drastiques des soutiens de la Région Auvergne Rhône-Alpes) ! Le département du Lot-et-Garonne annonce en effet le lancement de la 5èmecampagne de son programme Yuzu. Ce dispositif original propose aux lot-et garonnais de soutenir les associations et entreprises sociales de leur territoire via deux leviers : le don et l’investissement (equity), abondés par le département.

Fruit d’une coopération entre le Conseil départemental de Lot-et-Garonne, France Active Nouvelle Aquitaine, la coopérative de financement citoyen IéS (pour les projets d’investissement) et la plateforme de crowdfunding de Nouvelle Aquitaine J’adopte Un Projet (pour les dons), Yuzu est ainsi un catalyseur de finance citoyenne et locale (en savoir plus ici). Ainsi, pour chaque euro citoyen engagé, le département abonde du même montant sous réserve que l’objectif de collecte ait été atteint (et dans la limite de 3 000 € par projet de don ou de 20.000€ par projet d’equity).

Insertion, sport, environnement, cohésion sociale… 17 projets ont ainsi été financés depuis le lancement de Yuzu. Si la plupart reposaient sur des dons, le premier projet d’investissement a été développé l’an dernier, permettant de rassembler plus de 50.000 euros pour le déploiement d’un Centre d’Écoconstruction de Ressources et de Formation porté par l’association TERA.

Place aux nouveaux fundraisers !

« Le Futur du Fundraising est ici » clame la Une du dernier numéro du magazine Chronicles of Philanthropy dont le dossier central est consacré aux nouvelles générations de fundraisers américains. Qui sont-ils, en quoi agissent-ils différemment de leurs ainés (ou pas), qu’attendent-ils de ce métier et pourquoi faut-il les encourager ? Autant de questions auxquelles le journal tente de trouver des réponses. (en savoir plus)

Vous souhaitez en savoir plus sur le programme So Fundraisers et devenir mentee ou mentor ? Contactez-nous ici !