La générosité et la solidarité, plus que jamais indispensables dans cette période d’élections
Dans un contexte politique tourmenté et chargé d’inquiétudes, l’AFF réaffirme son engagement envers les valeurs de fraternité, de solidarité, de justice sociale…  et de générosité.
Heureusement, malgré une inflation atteignant 4,9 % en 2023, qui a lourdement impacté de nombreux foyers, la générosité des Français ne faiblit pas. Selon le baromètre France Générosités, les dons aux associations ont progressé de 2,1 % l’an dernier
L’étude, qui se base sur les chiffres de 56 organisations d’intérêt général bénéficiaires de plus de 1 milliard d’euros de dons, montre toutefois le fossé grandissant qui continue de se creuser dans le secteur de la philanthropie…. Si la proportion de dons réguliers par prélèvement automatique se développe rapidement (ils représentent aujourd’hui 45% de la collecte, contre 16 % en 2004), les dons les plus faibles poursuivent leur recul. Les dons ponctuels de 50 euros maximum ont ainsi fléchi de 8,1% en 2023. Si l’on tient compte de la hausse des prix, la collecte hors urgences affiche, quant à elle, une… baisse de 2,4 % l’an dernier. Et si le nombre de bénéficiaires des banques alimentaires, qui avait explosé de 35% de 2019 à 2022, est resté stable lors des douze derniers mois, les personnes inscrites sont venues plus souvent.  “Les pressions s’accentuent sur le modèle économique associatif », s’inquiète dans les colonnes du Monde France Générosités, qui alerte sur l’« effet ciseau » qui touche de nombreuses structures. La légère progression des dons « ne compense pas l’inflation, les besoins exponentiels et la baisse des financements publics, regrette Nadège Rodrigues, la directrice des études du syndicat. Les Français font que les associations et les fondations tiennent le coup mais pour combien de temps ? »

Attention au burnout… Le constat des dirigeants d’organisations du secteur non lucratif interrogés par les auteurs du rapport intitulé « State of Nonprofits 2024 : What Funders Need to Know » du Center for Effective Philanthropy (CEP) est sans appel. L’épuisement professionnel les guette, eux et leurs salariés. Presque toutes les personnes sondées se disent au moins un peu préoccupées par l’épuisement de leur personnel, et un tiers déclare que ce sujet les inquiète « beaucoup ». Près de 90% des dirigeants craignent même de souffrir d’un burnout dans un avenir proche. Prendre soin des autres ne doit pas empêcher de faire attention à soi…

Des héritiers à la recherche de sens et d’efficacité. Le groupe Next Gen de l’association Giving Pledge est destiné aux enfants et aux petits-enfants des milliardaires qui adhèrent à la campagne lancée par Bill Gates et Warren Buffet qui vise à encourager les plus fortunés à donner la majeure partie de leur argent à de bonnes causes. Fondée en 2014, cette structure permet à ses membres de trouver une communauté de pairs de confiance et des ressources pour les aider à poursuivre leur philanthropie.  L’adhésion à ce groupe est entièrement volontaire et totalement confidentielle. Les descendants de milliardaires vont avoir un rôle de plus en plus important à tenir dans les toutes prochaines années. Près de 50 des 242 membres du Giving Pledge sont aujourd’hui âgés de plus de 80 ans et 22 sont déjà décédés. La plupart des adhérents à Next Gen sont fortement impliqués dans la philanthropie familiale. Leur engagement sincère et leur volonté de lancer des initiatives audacieuses ayant un profond impact auront d’importantes conséquences sur les acteurs mondiaux de la générosité. Pour en savoir plus, lisez cet article publié en français dans le magazine Forbes

Comment créer une culture du fundraising au sein de votre conseil d’administration ? The Chronicle of Philanthropy a tenté de répondre à cette question dans cet article. « Les organisations qui souhaitent impliquer davantage leurs administrateurs dans la collecte de fonds doivent élaborer un plan intelligent pour les aider à démarrer, les responsabiliser et développer une culture au sein du conseil d’administration qui donne la priorité à cette mission », explique cette étude.
La première chose à faire est de rassurer les « trustees » qui ont souvent une réaction de défiance face au fundraising. Chercher des fonds peut être amusant et un « non » prononcé par un potentiel donateur n’est pas forcément un échec définitif. Un administrateur peut également remplir des rôles différents lors d’une campagne de collecte. Il peut être ambassadeur, fundraiser ou vous mettre en lien avec de possibles philanthropes. Leurs contributions peuvent, elles aussi, être variées. Ils peuvent notamment vous donner de leur temps, apporter leurs talents ou faire jouer leurs contacts. Les former, leur fournir les outils nécessaires à la mission qui leur est confiée et communiquer régulièrement avec eux sont essentiels. Vos administrateurs peuvent vous être utiles lors de vos collectes. Encore faut-il bien les préparer et savoir les utiliser à bon escient…

Les dons sur succession sont en plein essor outre-Manche.  L’an dernier, les organisations caritatives au Royaume-Uni ont reçu plus de 4 milliards de livre sterling (4,7 Mds€) de dons en héritage, selon cette étude publiée par Legacy Foresight. Les baby-boomers ne sont pas les seuls à faire preuve de générosité lorsqu’ils pensent à leur succession. 
Plus d’un donateur sur cinq (21%) âgé de 40 ans a inscrit un don caritatif dans son testament, si l’on en croît les données publiées par Remember A Charity. Ce chiffre a progressé de 7% depuis 2010. La proportion de Britanniques qui s’opposent catégoriquement à cette démarche a, quant à elle, chuté de 13% à 9% en 13 ans. Plus des trois-quarts (77%) des personnes qui se disent prêtes à faire un don sur succession prévoient de reverser un petit pourcentage de leur patrimoine à une œuvre de bienfaisance et à peine plus d’une sur dix (13%) souhaite donner plus de 10% de leurs avoirs à une bonne cause après leur décès. « Cette étude montre que la propension à faire des dons en héritage gagne du terrain au-delà de la génération des baby-boomers, en particulier chez les personnes âgées de 40 à 50 ans, se félicite Lucinda Frostick, la directrice de
Remember A Charity. Cela indique qu’il existe un grand potentiel de croissance continue du marché des legs, mais souligne également l’importance de la gestion des donateurs. »