La veille de l’AFF du 15 décembre 2022
16 décembre 2022
Pour vivre heureux et en bonne santé, il faut… donner. Beaucoup le pensaient, les scientifiques viennent de le prouver. La générosité serait bonne pour nos têtes et nos corps. Le docteur en neurosciences Sébastien Bohler est persuadé que le don est une « source infinie de bonheur ». Pour cet expert, « le plaisir qu’on a à donner, c’est le seul plaisir qui ne s’émousse pas et qui ne diminue pas au fur et à mesure qu’on le répète ». Les études de la professeure canadienne de psychologie Elizabeth Dunn montrent, elles, que les personnes généreuses seraient moins stressées et auraient une pression artérielle plus basse que les autres. Sa thèse est détaillée dans son ouvrage Happy Money. D’autres recherches publiées en 2020 (source) prouvent, de leur côté, qu’un donateur a tendance à vivre plus longtemps qu’un pingre. Alors si la mort vous angoisse et que l’hypocondrie vous guette, une seule solution : donner.
Toujours plus haut, toujours plus fort… Pour son 10ème anniversaire, Giving Tuesday a collecté cette année près de 3,1 milliards de dollars. Ce pactole pour le moins imposant a progressé de 15% en un an et de 25% par rapport à 2020. 37 millions d’Américains ont participé à cette journée mondiale du don (+6%) mais pour la seconde édition consécutive, les dons collectés par les universités et les écoles ont reculé (-4% en 2022). Des chiffres plus détaillés seront bientôt publiés.
Pour mémoire, Giving Tuesday France a levé plus de 2,08 millions d’euros en 2021 contre 1,93 million l’année précédente. Notre pays se situe au 7ème rang des donateurs internationaux de cette journée unique en son genre qui rassemble plus de 35 millions de personnes dans 150 pays.
Mettez un pull plus épais et regardez la télé sous une couverture : c’est pour une bonne cause. Pour encourager les Français à limiter leur consommation d’électricité, les deux polytechniciens qui ont créé « Don de Chaleur », Laurent Fournié et Matthieu Sattler, ont lancé, le 7 novembre, le « Grand Défi de solidarité énergétique ».
Pour y participer, il suffit de s’inscrire gratuitement sur leur application et de se connecter à son compteur Linky, en reportant le numéro qui y est inscrit. Le consommateur se voit proposer une trentaine de « défis » qui l’aideront à économiser quelques kilowatts. Les sommes épargnées sur sa facture d’électricité génèrent des dons à des associations comme Habitat et Humanisme, Emmaüs Solidarité, la Croix Rouge ou le Secours catholique qui sont financés par des entreprises partenaires de l’opération. Don de chaleur a déjà signé un accord avec la Compagnie nationale du Rhône (CNR) et Plüm énergie, qui se sont engagés à soutenir ce mécanisme à hauteur de 200.000 euros. A qui le tour ?
La Nasa mène à tout… L’ancien chercheur de l’agence spatiale américaine qui s’est fait connaître en fondant Blablacar, Frédéric Mazzela, vient de créer Captain Cause. Cette solution plateformique et collaborative permet aux entreprises de consacrer une partie de leur budget marketing pour offrir des dons pré-financés à leurs salariés et à leurs clients qui pourront ensuite les reverser aux associations et à la cause de leur choix. Cette start-up, qui vient de lever 3,5 millions d’euros, cherche, ni plus ni moins, à révolutionner la philanthropie et à « accélérer la transition sociale et environnementale pour mieux répondre aux défis contemporains ». Rien de moins. Tout ou presque reste à faire dans ce domaine. En France, à peine 9% des sociétés pratiquent le mécénat. Souhaitons à Captain Cause de connaître le même succès que Blablacar…
Qui dit urgence, dit dépenses immédiates. La Cour des Comptes a enquêté pour savoir ce que cinq grandes associations françaises avaient fait des 200 millions d’euros de dons qu’elles avaient collectés pour répondre aux besoins urgents engendrés par la pandémie (source). La Croix-Rouge française, la Fondation de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), la Fondation de France, la Fondation des Hôpitaux et l’Institut Pasteur ont reçu l’immense majorité de cette coquette somme durant le seul mois de mars 2020. Les Sages de la rue Cambon ont découvert que 70% des dons récoltés avaient déjà été dépensés à la fin de l’année 2021. La moitié des 200 millions d’euros ont permis de soutenir les patients et les soignants, 22% ont été consacrés à la recherche médicale et 21% à l’aide aux personnes vulnérables. Si l’argent collecté a été utilisé rapidement et efficacement, la Cour des comptes estime que les donateurs n’ont pas été assez informés par les organismes sur les actions qui ont pu être réalisées avec leurs deniers. « Les messages délivrés par les organismes philanthropiques ont été imprécis et n’ont pas inclus toutes les causes ciblées par la collecte, déplore le rapport. Cela a pu créer de la confusion et altérer la bonne information des donateurs sur la destination des fonds récoltés ». Une association avertie en vaut deux…
Un revirement de tendance s’impose. Le dernier baromètre du Don en Confiance concocté par ViaVoice montre que la confiance des Français à l’égard des associations et fondations a reculé de 5% en un an, pour passer tout juste sous la barre symbolique des 50% (49%). Certains secteurs sont plus touchés que d’autres. En deux ans, la confiance accordée aux associations a ainsi plongé de 18 points en matière de protection de l’enfance (27%), de 15 points pour la protection de l’environnement (32%) et de 14 points pour la protection des personnes malades ou handicapées (34%). 32% des sondés (+9% vs 2021) affirment ne pas donner car ils ne sentent pas concernés par les causes soutenues par les ONG et près d’un quart d’entre eux (24%) jugent même que l’aide ne sert strictement à rien. Ce dernier chiffre a bondi de 13 points en un an. Certaines données donnent, parfois, de véritables sueurs froides. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Une tendance rassurante. 67% des Français ont déjà entendu parler de l’économie sociale et solidaire (ESS). Ce chiffre a progressé de 7 points en un an, selon une enquête menée par OpinionWay pour Convergences. Ce secteur est identifié par 35% de réponses positives (+4% vs 2021). Près des trois-quarts des sondés (73%) associent l’ESS à la transition écologique. Le changement climatique est, selon eux, le problème le plus urgent à régler (85%), devant le manque de cohésion sociale (50%), la pauvreté (43%) et la santé (30%). Ces chiffres seraient probablement fort différents si les mêmes questions avaient été posées il y a une décennie de cela…
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