La fondation actionnaire, un nouveau modèle vertueux?

Malgré un cadre législatif contraignant, les fondations actionnaires séduisent de plus en plus les entrepreneurs français, à l’instar de Michel Etchebest, le dirigeant du groupe Artzainak, qui a choisi de donner 76 % de ses parts à une fondation d’utilité publique. Son but : maintenir le capital sur le territoire et éviter toute vente ou délocalisation, tout en garantissant que les bénéfices restent dans le groupe pour soutenir son développement. La fondation actionnaire est une structure à but non lucratif qui détient des parts d’une entreprise, alliant des objectifs économiques et philanthropiques. Ce modèle permet de préserver l’indépendance des sociétés, prévenir les rachats hostiles, et soutenir des initiatives sociales et environnementales. Bien implanté en Europe du Nord, il reste marginal dans l’Hexagone, où seule une poignée d’entreprises l’adoptent. Les laboratoires Pierre Fabre, l’institut Mérieux, les groupes La Montagne et Avril font en effet figure de pionniers. Dans cet article de Carenews, on apprend qu’en France, les fondations actionnaires n’ont pas de statut juridique spécifique. Elles peuvent être créées sous forme de fondations reconnues d’utilité publique (Frup), fonds de dotation, ou fonds de pérennité. En 2017 au Danemark, on comptait 1360 fondations actionnaires, représentant 54 % de la capitalisation boursière de Copenhague et contribuant significativement à l’économie. En Allemagne, environ 1000 entreprises ont adopté ce principe, dont Bosch et Playmobil, tout comme en Suède et en Suisse avec des entreprises comme Rolex. Les fondations actionnaires se développent également dans les PME, les start-ups en croissance et les entreprises de l’ESS, pour préserver leur mission face aux levées de fonds. Ce modèle favorise la sécurisation de l’actionnariat, l’adoption de stratégies à long terme, un meilleur partage de la valeur et un maintien de l’ancrage local.

 

Du ZEvent à Téléthon, Twitch révolutionne le caritatif

Encore un succès phénoménal pour l’édition 2024 de ZEvent avec plus de 10 millions collectés ! Ces fonds seront reversés à cinq associations œuvrant contre la précarité : le Secours populaire, Bureaux du Cœur, Cop 1, Solidarité Paysans et Chapitre 2. Depuis sa création en 2016 par Adrien Nougaret et Alexandre Dachary, cet évènement exceptionnel est devenu la référence du financement caritatif en ligne, totalisant plus de 31 millions d’euros collectés, et entre 500 000 et 1 million de spectateurs en moyenne. Le Monde revient en détail sur cet exploit réalisé grâce à la mobilisation de 30 influenceurs et 40 streameurs, réunis à Montpellier dans le but de produire des contenus pendant plus de 50 heures en direct sur Twitch. Inspirées par la montée en puissance de ce phénomène, de plus en plus d’ONG misent sur le pouvoir fédérateur de Twitch, qui s’impose comme une plateforme incontournable pour sensibiliser la jeune génération à des causes sociales et humanitaires. Cet engagement communautaire autour des marathons caritatifs en ligne – tels que SpeedDons de Médecins du Monde, Téléthon Gaming, ou HopePopPop du Secours Populaire – représente un bouleversement dans le secteur du fundraising, qui se tourne désormais vers des formats interactifs et connectés pour acquérir de nouveaux profils de donateurs et augmenter la visibilité de leurs actions.

 

Giving Tuesday 2024 : à vos marques, prêts, générosité !

Giving Tuesday 2024, c’est parti ! Rejoignez le mouvement dès maintenant et profitez de cette opportunité pour amplifier vos actions et rassembler une vaste communauté autour de votre cause. Ces quelques étapes et cette boîte à outil pratique vous aideront à optimiser l’impact de cette journée mondiale dédiée à la générosité, qui aura lieu le 3 décembre cette année. Alors à vous de jouer : sollicitez votre organisation, intégrez Giving Tuesday à votre stratégie de communication, choisissez une action phare et mobilisez votre équipe pour booster la visibilité de votre cause. Cette initiative est une occasion unique de renforcer l’engagement social et de multiplier les actions solidaires, en encourageant les particuliers et les organisations à participer de diverses manières à travers le monde. En France, l’AFF porte cette campagne exceptionnelle, aux côtés d’autres partenaires et avec le soutien de bénévoles engagés. En facilitant la diffusion et l’amplification de la campagne, elle aide les organisations à se mobiliser à cette occasion et ainsi à gagner en notoriété et à encourager les dons. Giving Tuesday nous invite toutes et tous à participer, que ce soit personnellement ou collectivement, alors n’hésitez pas à diffuser le message autour de vous et restez informés !

 

Fundaisers 2.0 : et si l’IA prenait le relai ?

Givzey, une start-up spécialisée dans la collecte de fonds, teste un système autonome piloté par l’IA, voué à interagir avec des donateurs. D’après Adam Martel, le PDG de Givzey, cet outil servirait à combler un manque de personnel dans le secteur du fundraising. Selon lui, l’IA ne remplacera pas les collecteurs de fonds humains mais permettra d’alléger leur tâche, en touchant les 80% de la pyramide des dons qu’ils ne peuvent pas atteindre, et en personnalisant l’expérience des nouveaux donateurs potentiels. Testé dans 13 institutions, le système permet aux robots collecteurs de fonds d’interagir avec les donateurs via des e-mails et des SMS. Givzey souhaite ensuite développer un modèle « beta » capable de dialoguer en temps réel. Dans cet article plus détaillé de The Chronicle of Philanthropy, les experts du domaine expriment certaines réserves, estimant qu’il faudrait encadrer l’utilisation du dispositif pour garantir l’éthique et la prévention de tout préjudice. Un test initial mené auprès de 45 donateurs a montré un taux de réponse de 9 %. Si ces résultats semblent faibles, Givzey espère que le développement du système optimisera bientôt son efficacité. Selon Martel « la collecte de fonds autonome va changer le monde » et facilitera l’accès à plus de ressources pour les organisations caritatives.

 

Présidentielles américaines : entre petits dons et centaines de millions

Les campagnes présidentielles américaines reposent actuellement en grande partie sur deux types de donateurs : les très petits donateurs, sollicités par e-mail, et les mégadonateurs, qui peuvent investir des sommes colossales. Depuis le début de la course à la présidentielle, Kamala Harris et Donald Trump ont déjà réuni 1,3 milliard de dollars. Cet article recense les personnalités influentes qui comptent parmi les plus grands donateurs de ces élections. Fidèle à sa stratégie depuis 2016, Trump continue de s’appuyer sur un réseau historique de grands donateurs républicains. Du côté démocrate, après le retrait de Joe Biden, la candidature de Kamala Harris a mobilisé de nouvelles donatrices. Durant son premier mois de campagne, elle a levé 540 millions de dollars auprès des petits donateurs, réalisant un record historique pour les campagnes présidentielles, comme le rappelle Challenges. Également utilisées par Donald Trump, les collectes en ligne rendent les campagnes électorales beaucoup plus accessibles, notamment grâce aux réseaux sociaux. Malgré l’essor des petites contributions, les mégadonateurs restent une force incontournable dans ces élections, à l’instar d’Elon Musk qui envisageait récemment de soutenir le candidat républicain à hauteur de 180 millions de dollars.