La veille de l’AFF du 20 mars 2025
20 mars 2025

Le ruissellement des petites pierres Notre-Dame
L’argument avait été beaucoup utilisé pour la collecte en faveur du patrimoine religieux dans la foulée de l’incendie de Notre-Dame. Face aux gigantesques dons rapidement attribués à sa reconstruction, nombre d’édifices religieux avaient plaidé : « nous sommes le Notre-Dame de (insérer ici le nom de la ville concernée) ». Aujourd’hui, c’est la Fondation du Patrimoine qui organise le « ruissellement » de Notre-Dame avec un jeu concours inédit. (en savoir plus)
En effet, depuis le 4 mars et jusqu’au 4 avril, pour un don de 40 euros minimum destiné à financer le patrimoine religieux en péril, les donateurs reçoivent en échange une inscription à un tirage au sort. A gagner : 50 petites pierres retirées des décombres de l’incendie de la cathédrale de Paris, authentifiées par une plaque de laiton sur l’une de leurs faces rapporte France Info.
Dans un communiqué, la Fondation du Patrimoine précise « des milliers de petites Notre-Dame partout en France sont en péril et méritent notre attention. Avec ce jeu-concours, nous voulons rappeler que chaque don compte pour préserver ces trésors ». Les sommes collectées lors de cette opération originale alimenteront ainsi la souscription nationale lancée en septembre 2023 par la Fondation du Patrimoine au profit du patrimoine religieux en péril. Une manière de relancer la collecte pour les 5000 édifices religieux nécessitant une intervention urgente selon elle.
Le Vatican sanctuarise son fundraising
C’est une véritable direction du fundraising qui vient de voir le jour au Saint Siège ! A l’initiative du Pape François, la Commission pour les dons au Saint-Siège » est née avec pour mission « d’encourager les dons des fidèles, des conférences épiscopales et des bienfaiteurs potentiels », rapporte l’agence d’information sur l’actualité de l’Église catholique Zenit. Elle aura dans ses principales responsabilités de coordonner les diverses initiatives de collecte de fonds existantes, qu’elles soient formelles ou informelles.
Rapportant directement au Saint-Père, dotée d’un budget de fonctionnement de 300.000 euros et pilotée par un collège de e direction de 5 membres, la commission chapeautera donc entre autres le « denier de Saint Pierre », ouvert aux fidèles du monde entier pour soutenir les missions du Pape auprès des plus démunis. Chaque année, précise l’agence Zenit, la commission définira des campagnes de sensibilisation et de collecte de fonds, en fixant leurs domaines d’intervention, leurs méthodes de mise en œuvre et leurs calendriers d’activités.
Une super-direction du développement donc, qui sera également en charge de rechercher des contributions pour des projets spécifiques proposés par la Curie romaine et le Gouvernorat de la Cité du Vatican. Elle sera également en charge de retenir les projets nécessitant un soutien financier. Une manière pour le Saint-Siège, note enfin l’article, « de renforcer sa capacité à financer des initiatives clés, en veillant à ce que les ressources soient allouées de manière efficace et éthique ».
USAID – L’OMS organise sa riposte en crowdfunding
Beaucoup d’encre coule depuis l’annonce par l’administration Trump du démantèlement de l’USAID et de la suppression de plus de 80% de ses budgets. Mais au-delà des analyses et cris d’alarme, certains commencent à organiser la riposte fundraising. Ainsi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) mise en partie sur le financement participatif pour tenter de combler les vides abyssaux laissés par la perte de son premier pays contributeur. Objectif de collecte : 1 milliard de dollars !
Outre sa colossale ambition, l’originalité de cette campagne de crowdfunding est d’avoir été au départ initiée par une collaboratrice genevoise de l’OMS. Le 20 janvier, face à l’annonce de Donald Trump, elle se retrousse les manches avec une idée simple : il suffirait de trouver 1 milliard de personnes donnant 1 euros pour combler la perte. La cagnotte est née. Et si l’idée peut sembler naïve, elle se diffuse et permet, le premier mois, de collecter 145.000 dollars, grâce à 5600 donateurs issus de 144 pays, rapporte la Tribune de Genève. Alors non, reconnait l’économiste de l’OMS, elle n’a jamais vraiment pensé qu’un crowdfunding permettrait vraiment de combler le manque de financement, mais cette campagne vise « avant tout à ce que des voix se fassent entendre pour soutenir l’OMS ».
Depuis, la campagne « 1 Dollar 1 World » a été soutenue par la Direction générale et la Fondation de l’organisation afin d’amplifier la caisse de résonnance en encourageant les régions, les pays, les porte-paroles et le personnel de l’OMS à relayer l’initiative. A obstacle inédit, approche inédite, souligne l’OMS dans un communiqué : « pour la première fois dans son histoire, elle met à profit son infrastructure – qui compte 150 bureaux de pays – afin de donner plus de poids à ce mouvement. Il s’agit d’un changement stratégique, qui renforce la mobilisation communautaire et s’inscrit dans la stratégie plus vaste de l’Organisation visant à diversifier les sources de financement et à appuyer le cycle d’investissement en cours ».
Le cœur occitan – et du temps ! – pour les Restos
A l’heure où les annonces sont plutôt aux baisses des subventions, c’est une contribution d’un tout nouveau genre qui voit le jour à la Région Occitanie. A l’occasion de la collecte nationale des Restos du Cœur, elle annonce expérimenter le mécénat de compétences : ses agents titulaires pourront être mis à disposition des Restos du Cœur sur leur temps de travail à partir du mois d’avril. Une initiative qui ne concerne que les agents à temps plein, sur la base du volontariat évidemment.
Cette initiative est ainsi une nouvelle manière pour la Région de traduire son « engagement fort pour les personnes les plus fragilisées et auprès des associations qui luttent contre la précarité et toutes les formes d’inégalités et d’exclusion », souligne la Région Occitanie dans un communiqué de presse. Ainsi, en collaboration avec les Restos du Cœur, plusieurs missions ont été identifiées afin de répondre au mieux à leurs besoins (communication, distribution alimentaire, aide aux devoirs, suivi administratif des bénévoles, …). Chaque agent régional titulaire pourra candidater à une ou plusieurs missions de son choix, mais ne pourra être retenu que sur une seule.
A noter aussi, revendique aussi le communiqué, que cette démarche est « inédite pour une Région ». Pour mémoire, alors que le dispositif lié au mécénat de compétences des salariés des entreprises existe depuis 2003, celui lié à la mise à disposition d’agents publics dans le cadre du mécénat de compétences n’est en test en France que depuis 2023 et pour 5 ans.
Et aussi dans l’actu de la quinzaine…
(j’ai viré l’enquête du mouvement associatif = : elle est fermée depuis le 12 mars 😅)
■ Le succès de l’évènement de collecte SpeeDons (gaming caritatif) ne se dément pas : 2,2 millions d’euros collectés au profit de Médecins du Monde (soit 7% de plus qu’en 2024 rapporte Le Monde)
■ Belle couverture médiatique pour la Ligue contre le Cancer colorectal : impossible de passer à côté de la campagne intitulée « Va chi*r » qui mise sur l’impertinence pour inciter à se faire dépister (à découvrir notamment dans Influencia)
■ Alors que ses dons seraient en chute de 30%, la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre) aboutit son changement d’image avec un nouveau logo. A découvrir sur BFM TV
■ La série Série « Homo œconomicus » de France Culture se penche sur l’histoire du mécénat, une heure pour comprendre avec Arthur Gauthier (ESSEC) et Sabine Rozier (Paris-Dauphine), pourquoi et comment les entreprises sont devenues mécènes. A écouter ici.
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