Toulon fait appel à la générosité des mécènes. Pour la toute première fois, la métropole de la cité portuaire (MTN) va chercher des philanthropes pour soutenir certains grands projets en mal de financement. Des appels aux dons vont notamment être lancés pour rénover l’Opéra de la ville ainsi que la Capitainerie du Port et l’Hôtel des Arts. Trois types de mécénats vont être sollicités : le mécénat financier, le mécénat de fourniture et le mécénat de compétences. Les riches donateurs n’ont que l’embarras du choix.
 
Mon testament peut bien attendre… D’ici 2050, 40% des membres de la génération X, nés entre 1965 et 1980, pousseront leur dernier soupir. Malgré l’arrivée de la cinquantaine pour les plus jeunes et de la soixantaine pour les plus âgés, ces « post Boomers » pensent encore peu à leur succession, si l’on en croît les conclusions d’une étude publiée par Legacy Futures. L’incertitude économique actuelle explique, en grande partie, ce constat. Cette génération est aussi nettement plus diverse que la précédente en terme notamment d’ethnicité, de religion et de structure familiale. Ses descendants sont prévenus…

 Montrer patte verte pour collecter.  Aujourd’hui, les associations et les fondations ne sont pas légalement tenues, comme les sociétés cotées en Bourse, de publier annuellement un rapport RSE. Cette « liberté ne les incite pas à adopter des mesures concrètes allant dans le sens de la transition écologique », regrette cet article publié dans le Nouvel Economiste. Et pour cause : en 2022, à peine 3% des aides apportées par les fondations et les fonds de dotations en France étaient destinées à des projets portant sur les questions environnementales. L’intégration de la question climatique au cœur des programmes associatifs va toutefois devenir une obligation et non plus une option dans un avenir proche.
Pour répondre à cet impératif pour le moins complexe, la mutualisation des bonnes pratiques va devoir se développer. Sensibiliser et impliquer les porteurs de projets aux sujets environnementaux est une autre piste à suivre. Transition (écologique) devra également rimer avec inclusion. Les acteurs de la générosité devront, par ailleurs, décarboner leurs placements financiers afin d’attirer les donateurs. La « philanthropie verte » est à ce prix…

A écouter absolumentun podcast de France culture sur le financement de la culture. C’est un sujet que les fundraisers du secteur culturel connaissent bien. Plus d’un musée sur deux est public en France mais depuis plus d’une décennie, l’Etat et les collectivités locales souhaitent que ces institutions développent leurs propres ressources afin de pouvoir réduire le montant de leurs subventions.
La solution la plus simple est de relever le prix du ticket d’entrée. Le 15 janvier, le Louvre a ainsi augmenté ses tarifs de 30%. Pour visiter ses galeries, vous devez désormais débourser 22 euros contre 17 euros auparavant. Cette tactique ayant ses limites, les musées proposent dans leurs boutiques une gamme toujours plus étendue de produits dérivés pour accroître leurs revenus. L’Agence du patrimoine immatériel de l’Etat (apie) a même publié un rapport pour les aider dans ce sens. Le Château de Versailles fait figure d’exemple dans ce domaine. En 2022, ses magasins ont enregistré un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros hors taxes. Ce chiffre a explosé de 202% en un an et de 18% comparé à 2019, avant l’arrivée du Covid. L’ancienne demeure de Louis XIV propose, il est vrai, une gamme pour le moins étendue d’articles en tous genre. Des savonnettes aux pots en miel en passant par les vide-poches, les bougies d’ambiance, les râteaux à main, les caisses à oranger et les baskets, il y en a pour tous les goûts …
Le mécénat est une autre source de financement complémentaire. Certains musées vont encore plus loin en entrant en Bourse. Le fonds de dotation du Louvre, créé en 2009, est aujourd’hui le plus gros fonds d’un musée coté sur les marchés financiers.
Les musées doivent-ils pour autant se vendre pour survivre ? Un podcast de six minutes diffusé par France Culture tente de répondre à cette question existentielle pour de nombreux établissements culturels. Ce programme fait partie d’une série en douze épisodes, intitulée « Musées en mouvement », qui évoque les grandes évolutions des musées dans notre pays. A vos écouteurs…
 
Doit-on financer la vie associative ? Dans une tribune publiée dans Le Monde, le sociologue Roger Sue tente de répondre à cette question. Pour ce professeur émérite à l’Université de Paris-Cité, le doute n’est pas permis. La chute de 41% des subventions dans le financement des associations entre 2005 et 2017 est, selon cet expert, « un bien mauvais calcul, non seulement pour les associations sursollicitées et déjà à la peine, mais aussi pour l’économie dans son ensemble ».
La part des ressources économiques des ménages produites hors travail et le poids de l’économie sociale et solidaire ne sont pas assez pris en compte par les pouvoirs publics. Lorsqu’elles recrutent, les entreprises ont, elles, compris qu’elles devaient privilégier les candidats ayant des « responsabilités associatives et civiques » car elles savent que le bénévolat permet de développer des compétences comportementales comme le leadership, l’initiative et la créativité qui sont très utiles dans la vie active. Les associations permettent, par ailleurs, de remplir certains services publics que l’Etat ne parvient plus à offrir.
Face à « l’absence de stratégie » sur la politique et le financement de la vie associative en France, dénoncés par la Cour des comptes en 2021, Roger Sue préconise la création d’une autorité indépendante de régulation du secteur associatif. « Son financement devrait concerner tous les Français et pas les seuls contribuables qui bénéficient de la déduction fiscale de leurs cotisations, affirme le sociologue. Un chèque associatif destiné aux associations d’intérêt général pourrait être attribué aux moins nantis. »