Merci patron… Le mécénat d’entreprise a explosé de 110% entre 2010 et 2019 pour atteindre 3,5 milliards d’euros, dont 2,2 milliards déclarés au fisc, selon le dernier Panorama des générosités de la Fondation de France. Si les grands groupes du CAC 40 ont été les premiers à tirer parti de la loi Aillagon de 2003 qui permet aux sociétés de déduire de leurs impôts 60% de leurs dons, dans la limite de 0,05% de leur chiffre d’affaires et avec un montant maximal de 10.000 euros, les entreprises plus modestes leur ont, peu à peu, emboîté le pas.
Concernant la générosité, « size does matter ». Car si le don médian des compagnies dont les revenus dépassent 1,5 milliard d’euros atteint 849.907 euros, celui des PME qui font entre 2 et 50 millions d’euros atteint tout juste 4135 euros. Les TPE de moins de 2 millions d’euros versent, quant à elles, en moyenne 800 euros à des structures d’intérêt général. Les petites gouttes font parfois des océans…
 
La chasse au gaspi fonctionne…  L’Agence du don en nature (ADN), qui récupère depuis 2008 des produits non alimentaires auprès de 300 entreprises pour les reverser à 1300 associations caritatives, a vu le volume de ses collectes doubler sur la dernière décennie. 7 millions de produits sont redistribués chaque année par cette structure qui évite la destruction de 2000 tonnes de déchets. Les plus gros donateurs sont les groupes d’agroalimentaire et les sociétés proposant des produits de première nécessité. Les articles d’hygiène représentent, à eux seuls, 35% à 40% des dons, devant les produits d’entretien et les vêtements. Depuis quelques années, des jeunes pousses comme Phenix ou Comerso, jouent les intermédiaires entre les entreprises donatrices et les associations caritatives. Ces start-ups, qui affirment lutter contre le gaspillage, se font rémunérer pour leurs services. Elles marchandisent ainsi, de facto, le don. Une dérive inquiétante ou un mal pour un bien ? A vous de juger…
 
Ne le dites à personne… Garantir la confidentialité de ses donateurs n’est pas une mince affaire. La Maison des Lanceurs d’Alerte a cherché l’an dernier à développer une stratégie afin d’assurer l’anonymat des personnes qui la soutiennent. Et le moins que l’on puisse dire est que cette mission se révèle ardue pour ne pas dire impossible.
L’option pour développer une infrastructure de collecte (interface de paiement, mailing de masse et CRM) la plus « discrète » possible est de privilégier les logiciels open-source autohébergés mais l’utilisation de ces outils demande de réelles compétences informatiques et leur efficacité n’est pas exceptionnelle. Des intermédiaires existent pour aider les associations mais quelle confiance peut-on apporter à ces structures qui doivent subvenir à leurs besoins ? Faire appel à des tiers qui sont soumis à la loi française est une autre option qui n’est toutefois pas une panacée. Compliqué, vous avez dit compliqué ?
 
Trois candidats s’engagent. Réunis le 22 mars à l’occasion du Grand Oral de la Coalition Générosité, les représentants d’Emmanuel Macron, de Yannick Jadot et de Valérie Pécresse se sont formellement engagés sur trois propositions du Livre Blanc de la Coalition que vous pouvez télécharger ici. Catherine Barbaroux qui est membre du bureau exécutif de La République en marche, Florent Letissier, le maire-adjoint écologiste de Paris en charge de l’économie sociale et solidaire et Aurélien Pradié, le député du Lot des Républicains, ont promis, en cas de victoire de leur « poulain » à la présidentielle, d’organiser un temps d’échange annuel entre les acteurs de la générosité et les pouvoirs publics, de renforcer l’éducation à la générosité et de maintenir la stabilité fiscale pendant tout le quinquennat. L’avenir dira s’ils tiendront parole…

Jeu, set et don… Ses blessures à répétition ne l’empêchent pas d’avoir un cœur gros comme ça. Absent des courts depuis plusieurs mois, Roger Federer vient de faire un don de 500.000 euros afin d’aider les enfants d’Ukraine à poursuivre leur cursus scolaire. « Horrifié, terriblement affecté et l’œil brisé par les images » en provenance de l’ex-république soviétique, le champion suisse, qui a remporté 20 titres en Grand Chelem, va aider, via sa fondation l’association War Child Holland qui aide les mineurs à étudier. La guerre déclenchée par la Russie a stoppé, à ce jour, la scolarité de 6 millions d’enfants en Ukraine. Ces victimes collatérales sont trop souvent oubliées…
 
Les divorces, parfois, ont du bon… MacKenzie Scott, l’ex-épouse de Jeff Bezos dont la fortune est évaluée à 49,3 milliards de dollars après son divorce avec le fondateur d’Amazon, vient de verser un don de… 436 millions de dollars à l’ONG Habitat for Humanity. L’organisation, qui construit des maisons pour les mal-logés, a précisé qu’elle allait utiliser 25 millions de dollars de cette très épaisse enveloppe pour ses programmes aux Etats-Unis et que les 411 millions restants iraient à ses 84 filiales réparties dans le monde entier.
MacKenzie Scott est devenue une des plus grandes philanthropes de la planète. Cette romancière s’est engagée à reverser au moins la moitié de sa richesse à des œuvres caritatives. Elle a déjà soutenu plusieurs centaines d’associations dans des domaines très variés comme l’aide alimentaire, l’accès aux services financiers pour les communautés défavorisées ou la lutte contre les discriminations. Il y a tout juste deux semaines, le mouvement de jeunesse Boys and Girls Clubs of America a reçu de sa part un don de 281 millions de dollars. Cette aide est la plus importante jamais accordée à cette association fondée il y a 160 ans qui améliore le quotidien de 4 millions d’enfants. On peut comprendre pourquoi…
 
Une usine à NFT bientôt à Paris. Une cinquantaine d’acteurs français du numérique, dont les licornes Sorare (jeu en ligne d’échange de vignettes digitales de footballeurs) ou Ledger (clefs sécurisées pour cryptomonnaies), vont financer l’ouverture au mois de septembre d’une « NFT Factory » en plein cœur de la capitale. Ce lieu de 400 m2 comprendra notamment une galerie accueillant des expositions régulières, un espace événementiel pour des rencontres, des conférences et des sessions de formation pour les entreprises ainsi qu’un plateau de coworking pour les artistes et les entrepreneurs.
Les NFT (« non-fungible tokens ») sont des certificats d’authenticité et de propriété infalsifiables, basés sur la technologie des chaînes de blocs (« blockchain ») qui authentifient également les transactions d’échanges de cryptomonnaies. Quasiment inconnus il y a encore un an, ces jetons non fongibles intéressent aujourd’hui tous les acteurs du marché de l’art. Si ce sujet vous intéresse, cliquez ici.