L’association Le Refuge, qui héberge et accompagne des jeunes rejetés par leur famille du fait de leur orientation sexuelle ou de leur genre, lance sa première campagne legs à l’occasion de sa Semaine Nationale. Un film docu-testimonial qui trouve le juste ton parmi les campagnes libéralités.

 

Sujet difficile ? Cause difficile ? Lancer une campagne d’appel aux legs pour des foyers d’accueils de jeunes homosexuels et transexuels peut sembler a priori une gageure. Alors pourquoi s’attaquer à ce pan de collecte généralement très feutré ? « Nous avions déjà reçu quelques legs, de manière très épisodique, raconte Frédéric Gal, Directeur Général de l’association. L’an dernier, nous avons fait un film pour nos 15 ans pour lequel le réalisateur, Pascal Petit, avait réussi à capter avec beaucoup de délicatesse les témoignages des jeunes que nous accueillons. Il nous a semblé que la même chose était possible pour faire parler les testateurs« .

 

Pas d’agence donc, mais un réalisateur aux commandes, avec plus ou moins carte blanche, qui a réussi à convaincre cinq testateurs de témoigner dans détours. Un couple homosexuel qui vit ensemble depuis 15 ans, et n’a pas d’héritier direct. Une bénévole du refuge, qui précise être « totalement hétéro« , veuve depuis le décès prématuré de son mari, elle n’a pas non plus eu d’enfant. Un second couple, dont le fils a été victime d’homophobie et de harcèlement au lycée, témoigne enfin. Au final, en sort un mini-documentaire de 8 minutes 40 présentant ces trois situations différentes, ces niveaux de contribution variés (legs du patrimoine immobilier, d’une somme d’argent), en alternant des images de la vie quotidienne des jeunes accueillis. Une véritable brochure legs animée, pleine de justesse, que vous pouvez visionner par ici.

 

Difficile de convaincre ce panel de témoigner ? « Je ne crois pas non. Notre réalisateur Pascal Petit a réussi à mettre les gens en confiance, à faire émerger des choses très justes sur la famille, la transmission, le legs… sans tomber dans le pathos : l’idée que ‘ce n’est pas parce qu’on fait un legs qu’on va mourir demain’ ou la crainte que la succession ne soit ‘décrochée par une vieille cousine au 8ème degré’ par exemple ». Outre la version longue, le témoignage fonctionne aussi en version spot TV 30 secondes (à regarder par là) pour lequel l’association a obtenu de l’espace gracieux sur la plupart des chaînes de la TNT (et notamment deux passages sur TF1 avant le JT de 13h). Le spot a également été décliné en version radio.

 

À souligner enfin l’utilisation parfaite de Muriel Robin, marraine de l’association. Si elle avait pu être mise en scène pour appeler directement au don dans des campagnes précédentes, elle se cantonne ici à la voix-off des films.