Cette année, le Téléthon est tombé juste au moment de la mort d’un monument national (à moins que ce ne soit l’inverse). Le week-end dernier, c’était Johnny, et pas les maladies rares, qui était la star de l’actualité. La cérémonie de l’enterrement du rockeur, retransmise en live samedi sur France 2 et les chaînes d’info en continu qui ont continué à mouliner sur le sujet toute la soirée, a occulté l’espace médiatique – et donc psychologique – d’ordinaire dévolu à l’association de lutte contre les myopathies. Au point que le Téléthon a été obligé de migrer, une partie de l’après-midi du samedi, sur France 5.

L’AFM a eu beau rebondir sur l’événement, en ouvrant ses 30 heures de direct par une chanson du chanteur, rien n’y a fait. « En milieu d’après-midi, les dons accusaient du retard : 21,45 millions à 16 heures, contre 23,29 à la même heure en 2016. A 18 heures, le compteur affichait 28,65 millions, soit 4 % de moins que l’an dernier, selon les organisateurs », rapporte Le Monde. Au final, le Téléthon 2017 a clôturé en baisse, avec 75 616 180 euros au compteur le dimanche, soit5 millions de moins que l’an dernier, et le score le plus bas depuis dix ans – on est loin des 100 millions de 2006 !

A l’heure du web 2.0, de la volatilité de l’info, et du crowdfunding, le Téléthon appartient-il au passé ? Faut-il revoir la formule de fond en comble ? Marion Roussel, la vice-présidente a elle aussi parlé d’un « concours de circonstances ». La présidente de l’AFM a préféré avancer des raisons conjoncturelles plutôt que structurelles : « La France était endeuillée. On sait que la France qui a pleuré Johnny Hallyday est en grande partie celle qui donne aussi pour le Téléthon. On peut comprendre que les Français n’avaient pas la tête à ça ». Pas sûr pour autant qu’ils retrouveront leurs esprits l’an prochain.