Le Téléthon et l’effet Johnny…
19 janvier 2018
Cette année, le Téléthon est tombé juste au moment de la mort d’un monument national (à moins que ce ne soit l’inverse). Le week-end dernier, c’était Johnny, et pas les maladies rares, qui était la star de l’actualité. La cérémonie de l’enterrement du rockeur, retransmise en live samedi sur France 2 et les chaînes d’info en continu qui ont continué à mouliner sur le sujet toute la soirée, a occulté l’espace médiatique – et donc psychologique – d’ordinaire dévolu à l’association de lutte contre les myopathies. Au point que le Téléthon a été obligé de migrer, une partie de l’après-midi du samedi, sur France 5.
L’AFM a eu beau rebondir sur l’événement, en ouvrant ses 30 heures de direct par une chanson du chanteur, rien n’y a fait. « En milieu d’après-midi, les dons accusaient du retard : 21,45 millions à 16 heures, contre 23,29 à la même heure en 2016. A 18 heures, le compteur affichait 28,65 millions, soit 4 % de moins que l’an dernier, selon les organisateurs », rapporte Le Monde. Au final, le Téléthon 2017 a clôturé en baisse, avec 75 616 180 euros au compteur le dimanche, soit5 millions de moins que l’an dernier, et le score le plus bas depuis dix ans – on est loin des 100 millions de 2006 !
A l’heure du web 2.0, de la volatilité de l’info, et du crowdfunding, le Téléthon appartient-il au passé ? Faut-il revoir la formule de fond en comble ? Marion Roussel, la vice-présidente a elle aussi parlé d’un « concours de circonstances ». La présidente de l’AFM a préféré avancer des raisons conjoncturelles plutôt que structurelles : « La France était endeuillée. On sait que la France qui a pleuré Johnny Hallyday est en grande partie celle qui donne aussi pour le Téléthon. On peut comprendre que les Français n’avaient pas la tête à ça ». Pas sûr pour autant qu’ils retrouveront leurs esprits l’an prochain.
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