Malgré une visibilité croissante, les associations qui se positionnent sur les thématiques du développement durable souffrent du manque de financement.
23 mai 2018
Les Objectifs du Développement Durable (ODD), la COP 21 ou encore le Plan Climat du gouvernement ont largement contribué à promouvoir les actions des associations en matière de développement durable et de protection de l’environnement, en leur apportant un cadre et une visibilité. Pourtant, le contexte actuel de baisse des subventions publiques force ces associations à repenser leur modèle de financement.
Afin d’illustrer les challenges rencontrés par les associations du développement durable pour diversifier leurs sources de financement, Societality s’est intéressé à Générations Cobayes, association qui sensibilise les 18 – 30 ans aux enjeux de la santé environnementale et aux impacts de la pollution et de la dégradation de l’environnement sur le bien-être.
Les stratégies de diversification des financements des associations du développement durable
Dans ce contexte de baisse des financements publics, les associations du développement durable adoptent des stratégies de diversification de leurs financement, stratégies parfois communes à l’ensemble du monde associatif.
Timothée Elkihel, membre de l’association Générations Cobayes, témoigne de cette nouvelle répartition entre les financeurs traditionnels. Selon lui, la baisse des subventions publiques est accentuée par la suppression effective des contrats aidés ; une « source de revenu et une forme de subvention déguisée » essentielle.
Pour diversifier leurs financements, Timothée Elkihel évoque dans un premier temps les efforts croissants de Générations Cobayes pour engager le secteur privé ainsi que l’alternative de l’autofinancement. En effet, l’autofinancement permet de fédérer les adhérents et de donner une valeur supplémentaire à la cotisation, qui n’est plus seulement un ticket d’entrée symbolique.
Enfin, selon Timothée Elkihel, les moyens de financements participatifs, tel que le crowdfunding, sont utiles et utilisés, mais pas à systématiser. « Le crowdfunding ne doit pas être une solution de facilité ou utilisé en dernier recours » affirme-t-il. Une campagne de crowdfunding doit aller de pair avec une rigoureuse campagne de communication pour assurer son succès.
Des stratégies de financement différentes au sein des associations du développement durables ?
Les associations du développement durable ont un objectif commun : avoir un impact sur les modes de vie et les habitudes de consommation des citoyens. Toutefois, les thématiques qu’elles abordent varient. Si certaines s’attachent à défendre la biodiversité d’autres se concentre sur la santé des consommateurs par exemple, et dans les recherches de financement, cela peut avoir un impact.
Générations Cobayes, dont les missions portent sur des sujets liés à la santé, va ainsi plus naturellement rechercher des financements d’acteurs du secteur. En effet, les compagnies d’assurance, qui se mobilisent sur les questions de prévention et des impacts de la pollution sur la santé, sont des financeurs récurrents.
Enfin, en ciblant les comportements des consommateurs, Générations Cobayes a développé sa propre marketplace, La Réjouisserie. Cette plateforme unique de mise en relation des consommateurs et des entrepreneurs/producteurs de produits sans perturbateurs endocriniens, permet à Génération Cobayes de diversifier ses sources de financement en même temps qu’elle décuple son impact.
Même si les sources traditionnelles et spécifiques au financement des associations du développement durable demeurent (financeurs institutionnels comme l’ADEME, la DREAL, ou le Ministère de la transition écologique et solidaire ou financeurs privés comme les fonds et fondations) et si la visibilité des thématiques progresse, il est aujourd’hui indispensable de diversifier et d’innover pour garantir la pérennité de ces associations.
Rejoignez la communauté active des fundraisers sur tout le territoire
et boostez votre carrière au service du bien commun !