Bénéficier d’un visionnage solidaire de pub ou du fruit du placement d’un produit… Comment – outre ses propres campagnes – faire de la publicité un pourvoyeur de dons pour sa cause ?

« Toute une gamme de produits rares, riches en valeurs essentielles« . Dans le « kit de survie » concocté par l’association NG’Ad – qui réunit des directeurs de communication d’associations et de fondations françaises – et l’agence Les Présidents se trouvent pêle-mêle des boîtes d’altruisme pur et de concentré de justice, ou des paquets d’anti-apathie. Présentée au Forum National des Associations et Fondations, cette campagne (à découvrir sur le site de l’agence Limite) veut contribuer à redonner l’envie de soutenir les causes associatives. Elle semble aussi réaffirmer – en creux – l’importance et l’efficacité de la publicité pour porter les messages de collecte.

La publicité. Attaquée par les mouvements stop-pub. Taxée de convoyer des images distordues de la réalité. Et pourtant un appui indispensable aux message de collecte. Voir un levier de collecte en elle-même. Depuis quelques années, les initiatives pour en faire un pourvoyeur de micro-dons ont connu des succès variés. Goodeed, créé en 2014, a tiré son épingle du jeu. La plateforme propose de faire un don « gratuitement » en regardant un spot publicitaire pendant 20 secondes (3 « dons » maximum chaque jour). Elle revendique une communauté de plus de 280.000 membres qui auraient généré 16,5 millions d’actes de don (soit 600 000€ reversés à des associations). Un potentiel généreux qui a amenée La Banque Postale à prendre – via sa filiale KissKissBankBank – une participation majoritaire dans la start-up au printemps dernier.

Sur ses traces : www.ma-bonne-action.com, créé en 2015, propose de son côté de surfer pendant une trentaine de secondes sur les pages marchandes – estampillées « bon plans » – de sites partenaires, qui s’engagent en outre à reverser une fraction des achats effectués par ce biais aux associations sélectionnées par le site (4 à ce jour). Dernier levier en date, la start-up Eleos, qui explore le placement de produit solidaire de « marques engagées » auprès d’influenceurs. Eleos, s’engage à reverser 50% du montant des dispositifs publicitaires à des associations. Sa première opération, tout juste concrétisée mi-octobre : le placement d’un chocolat bio et équitable sur le compte d’une blogueuse culinaire (77 000 followers Instagram au compteur). De quoi financer les actions de Solidarités International. Et mettre l’eau à la bouche d’autres annonceurs ?