Entre (semi)-rigolade et message choc, avec deux campagnes sociales en trois jours en ce début de mois d’avril, Sea Shepherd joue à fond la carte de l’activisme en ligne.

Hacker le mythique poisson d’avril en le remplaçant par une bouteille plastique. A se coller dans le dos pour le 1er avril et à poster sur les réseaux sociaux en masse selon le mode d’emploi fourni par l’association Sea Shepherd en amont de cette campagne sociale sous la banière #PollutiondAvril.

Une campagne qui pirate – logo de l’association créée par Paul Watson oblige – intelligemment un rendez-vous souvent peu utilisé par les associations pour dénoncer la pollution océanique par les bouteilles plastiques et la disparition des animaux marins. Une campagne qui a d’ailleurs généré pour cela son large son de retombées presse qui n’était que de la menue friture en comparaison du gros poisson lancé deux jours plus tard, l’air de rien, depuis le compte twitter de Guillaume Nery, Champion du Monde d’apnée et complice de l’opération.

Son tweet : 13 secondes de vidéo d’une de ses plongées assortie d’un son – type cri de baleine – sorti des profondeurs. « Étrange son entendu hier après-midi lors d’une plongée. Jamais entendu ça. Une idée de ce que ça pourrait être ? » demande l’apnéiste à sa communauté. 6700 retweet et 964 000 vues plus tard – avec quelques propositions loufouques à la clé, du cri du Kraken, légendaire calamar géant, à la supposition qu’il s’agit d’Aquaman atteint d’une gastro – la révélation arrive le lendemain.

Cet étrange son de la mer est l’agrégation de divers macabres sons sous-marins : une baleine harponnée, des dauphins pris dans un filet de pêcheur, etc.  « Des atrocités inaudibles, invisibles et donc ignorées. Ces sons triés, amplifiés, travaillés et juxtaposés ont donné ce son unique, « Sound of Sea“, « le S.O.S de l’océan » précise l’association sur la page dédiée à la campagne. Un son visant à dénoncer la surpêche diffusé dans l’Atlantique, au large de La Rochelle, via une balise spécifiquement créée pour l’opération mais qui a surtout résonnée sur les réseaux, accompagné d’un montage vidéo choc des animaux agonisants dont les cris ont été mêlés.

Avec ces deux campagnes, reflets digitaux de son activisme bien connu « dans la vraie vie »,  Sea Shepherd réaffirme coup sur coup, par des angles différents, sa marque militante au profit de la cause claire des océans. Un terrain maritime sur lequel il faut redoubler de créativité pour émerger : à voir sur le site communication-agrolimentaire.com ce florilège de campagnes sur le sujet. A laquelle s’ajoute la dernière création de Surfrider Foundation Europe, relevée par l’ADN ici.