Frédérique Chegaray
Directrice marketing en charge de la collecte de fonds auprès des particuliers – WWF France
« Ma mission est d’augmenter la part de voix de notre Fondation auprès du public et faire ainsi en sorte que la protection de la biodiversité et de la planète fasse partie des préoccupations du plus grand nombre »
Après un master de sciences économiques à Paris, Frédérique Chegaray a obtenu un MBA option finance et affaires internationales aux Etats-Unis. Durant plus de 13 ans, elle a exercé son métier en agences, où elle accompagnait à la fois des marques du domaine lucratif et des clients du secteur caritatif en tant que directeur conseil. Depuis mai 2009, elle a rejoint la Fondation WWF au poste de directrice marketing. Sa mission consiste à développer les dons en provenance des particuliers qui aideront l’organisation à arrêter la dégradation de l’environnement dans le monde et construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature. Et pour ce faire, elle est appuyée par une équipe de 10 personnes.
En tant que directrice de département, Frédérique Chegaray prend part aux choix stratégiques du WWF, à la définition des grandes missions de la fondation et des moyens qui y sont alloués. En tant que directrice marketing, elle définit la stratégie de collecte auprès des particuliers et les moyens nécessaires afin d’apporter une partie des fonds requis. « Les grandes missions de la Fondation sont définies pour 5 ans. A moi d’apporter les fonds pour subvenir aux besoins pour la réalisation des actions ainsi définies. Je décide des thèmes sur lesquels communiquer dans les campagnes de collecte et mon objectif est d’arriver aux recettes prévues ». Aidée de son équipe, elle lance donc la stratégie de collecte, soutient ses choix en interne, définit les besoins, les fait accepter. Selon elle, le directeur de collecte de fonds est une véritable interface entre le grand public et les différents métiers de la fondation. « J’agis comme un modérateur en interne : j’ai un rôle de cohésion pour que l’on avance bien ensemble. Si vous êtes contre le coeur de métier, contre les programmes ou les scientifiques, ils estimeront que les campagnes [de collecte] ne sont pas correctes. Nous devons aller dans le même sens. Nous, au marketing, nous sommes simplement là pour traduire le besoin et donner envie au public de nous soutenir. »
La collecte de fonds auprès des particuliers repose sur le travail d’une équipe de 10 personnes que Frédérique Chegaray encadre. « Le management occupe une grande partie de mon temps. Je suis disponible pour mon équipe. Je ne gère pas souvent de dossiers sur le plan opérationnel directement mais je suis l’ensemble des campagnes de collecte quelque soit le canal mis en oeuvre. » Empathie, écoute, fermeté parfois pour faire avancer les dossiers sont trois des qualités qu’elle met en avant pour assurer un bon soutien à son équipe et faire en sorte qu’en interne la transversalité se fasse. Elle estime également que, dans son poste, un socle de connaissances techniques est indispensable. « Savoir comment fonctionne une campagne, comment on briefe une agence, ce qu’on doit faire ressortir pour faire un bon mailing ou emailing, connaitre les différentes étapes de fabrication ou mise en ligne d’un message, le fonctionnement d’une base de données et ses implications… Il est important qu’un directeur de développement ait cette compétence, acquise dans l’opérationnel au préalable ».
Et pour garantir le développement des fonds de son organisation, Frédérique Chegaray doit à la fois faire preuve d’une grande rigueur tout en sachant innover. « Il faut savoir prendre des risques mais à petite dose, ne rien faire dans la précipitation ». Pour cela, elle reste en veille permanente : « Qu’est-ce qui se passe sur le marché ? Que font les autres ? Qu’est-ce qui se passe à l’étranger ? Il faut être à l’affut de tout ce qui se fait ». Comme dans le secteur marchand dans lequel elle a exercé par le passé, elle apprécie avant tout la visibilité rapide des actions et des choix entrepris. « Tout est mesurable et mesuré. On prend une nouvelle décision et on a tout de suite le résultat. C’est le cas également dans le secteur marchand bien sûr. » Mais selon elle, travailler en OSBL oblige à pousser la technicité à son paroxysme. « On va au bout des méthodes. C’est une très bonne école car on exploite tous les canaux mais comme les moyens sont plus limités nous devons redoubler de prudence et même de créativité pour être tout aussi efficace. »
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